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11 septembre 2018 2 11 /09 /septembre /2018 07:00
Mais qui donc est ce Jean-Guy Talamoni qui s’interroge sur la corsité de Paul Valéry ?

Sur la 4e de couverture il est indiqué que Jean-Guy Talmoni est avocat – donc un cher collègue Me Morain très amoureux de la Corse et des vins nus – et enseignant chercheur en droit et en littérature à l’université de Corse.

 

Pourtant ce patronyme et ce double prénom me disent quelque chose alors je fouine, je farfouille sur la Toile et, bien évidemment, je trouve.

 

8èmes rencontres Cap Lecture d’Erbalonga: « L’île que nous savons…» Jean-Guy Talamoni éditions Sammarcelli

09/08/2018 Stefanu Barbagelata Attualità, Cultura

 

Les 28 et 29 juillet derniers se tenaient les 8e rencontres « Cap Lecture » d’Erbalonga.

 

À l’occasion de ce rendez-vous littéraire, Jean Guy Talamoni présentait un essai sur Paul Valéry, intitulé « L’île que nous savons… » selon les mots du poète lui-même.

 

Au travers de ce titre évocateur transparaît toute la complexité des rapports du grand écrivain avec la Corse, faits, entre autres, d’un éloignement qui n’empêche ni la présence dans la pensée, voire dans l’inconscient, ni une certaine influence dans l’expression et l’écriture.

 

Jean Guy Talamoni, de manière méthodique et concise, rassemble, au fil de quelques 46 pages, les éléments qui permettent de se « réapproprier   ce qui nous revient » de la « corsité » d’un auteur qui, lui-même, au gré de ses correspondances, s’y réfère plus ou moins directement: « Né d’un Corse, j’ai souvent senti en moi le sang de notre race ; j’en ai senti souvent l’esprit dans ma pensée et dans mon coeur ; esprit que je n’ai pas puisé directement dans l’île, mais dont j’ai reçu l’émanation, la tradition par l’exemple de mon père corse et par l’éducation qu’il m’a donnée… »

 

La suite ICI 

 

Fort bien mais ça ne m’en dit pas plus sur ce Jean-Guy Talamoni.

 

Alors, je puise à nouveau dans le tréfonds de la Toile et je trouve

 

Entre littérature et politique : un peu de temps à l’état pur

 

Quelle étrange correspondance que celle que nous proposent les éditions Gallimard avec ces lettres échangées du 30 décembre 2013 au 29 avril 2017, entre deux corses très connus, la romancière Marie Ferranti et l’homme politique Jean-Guy Talamoni. A priori, deux personnalités très éloignées l’une de l’autre, puisque la première est l’une des plus éminentes représentantes de la production romanesque corse des vingt dernières années, dont une dizaine de romans, récompensés pour certains par le Grand prix F. Mauriac de l’Académie française comme Les femmes de San Stefano (1995) ou La princesse de Mantoue, Grand prix du roman de l’Académie française (2002). Une écrivaine reconnue au plan national dont beaucoup de livres se situent dans une Corse violente, comme le dernier publié, Histoire d’un assassin (2018). Et le second, un militant connu pour ses prises de position en faveur de l’indépendance de la Corse, personnalité iconoclaste, aux propos tranchants (« La France pays ami » !), considéré comme un dur dans le camp nationaliste.

 

La suite ICI 

 

Mais « … Bon Dieu mais c’est bien sûr » comme le disait Raymond Souplex, alias le commissaire Bourrel, dans les 5 dernières minutes… ce Jean-Guy Talamoni c’est aussi président de l’Assemblée de Corse.

 

« Talamoni parle aussi de ses amis, de Michel Rocard, du rôle de l’écrivain dans la société : assez curieusement l’homme politique semble s’ennuyer en politique et la romancière se passionner pour la politique. La romancière parle de politique et Talamoni fait de la critique littéraire. »

 

« Marie Ferranti et Jean-Guy Talamoni ont en partage une passion pour la lecture et l’écriture. Cela sauve de tout. Talamoni pose, au passage, le problème de la place de l’artiste dans la société actuelle avec la victoire des nationalistes et le risque de voir les acteurs culturels devenir des artistes officiels. Tous deux pensent que l’art donne du talent aux politiques. »

 

Revenons un instant sur la question de la corsité de Paul Valéry « Né à Sète, le 30 octobre 1871. D’ascendance corse par son père et génoise par sa mère… »

 

Alors que l’écrivain, « si l’on excepte la visite de 1929, s’est finalement, jusqu’au terme de sa vie, tenu à distance de la Corse. » peut-on pour autant affirmer qu’il fut indifférent à ses origines insulaires ?

 

Jean-Guy Talamoni, ne « tente pas ici d’ « annexer » artificiellement, au bénéfice de la Corse, une personnalité de premier plan. », il fait le point très honnêtement, sur la base d’éléments objectifs, son petit livre est passionnant.

 

Une seule citation, elle m’a profondément car elle me correspond :

 

L’insularité de Valéry

 

Valéry explique ainsi, en 1881, ce qu’est son « état d’insularité » :

 

« … j’ai dû commencer vers l’âge de neuf ou dix ans à me faire une sorte d’île dans mon esprit, et quoique d’un naturel assez sociable et communicatif, je me réservais de plus en plus un jardin très secret où je cultivais les images qui me semblaient tout à fait miennes, ne pouvaient être que miennes… »

 

 

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