C’est une épidémie, à qui mieux mieux tout le monde, ou presque, s’y met.
Ainsi, alors que viens juste de poser mes fesses dans l’avion d’Air Corsica – la compagnie insulaire qui gagne du pognon contrairement à Air France avec qui elle est pacsée – je tombe sur un article de Corse-Matin, Oghje in Corsica – depuis que Gilles Simeoni est aux manettes, tout se corsise – qui me fait bondir : Le vin bleu, un cru corse entre vigne et mer.
Le Lucas Bidault, signataire de cet article, enfile les conneries comme des saucisses corses.
Un cru corse, pourquoi pas un GCC corse pendant qu’il y ait !
Je ne suis pas bégueule mais il ne faut pas pousser pépé trop loin, y’a pas plus de vin bleu en Corse ou ailleurs qu’il n’y a de cheveux sur la tête Matthieu, même si dans la comptine il y en a un.
D’ailleurs, les inventeurs de se soi-disant vin bleu, baptisé Imagyne, lui précisent que c’est une boisson à base de vin, motif invoqué la protection de leur procédé. En fait, parce que leur breuvage n’est pas du vin, point à la ligne.
Ils innovent, agacent les puristes, disent-ils, les deux frères Milanini, Sylvain et Bruno, moi ça ne me dérangent pas qu’ils bidouillent un breuvage bleu azur mais de grâce qu’ils ne viennent pas surfer sur les codes du vin.
- Comment donner une telle couleur au vin ?
- Les minéraux, les algues et les végétaux…
- Et pourquoi pas de la poudre de perlimpinpin ! (c’est de moi)
- On fait nos vendanges la nuit puis on rince nos raisins à l’eau de mer. Le salin exhausse les fruits et les sucres. On laisse ensuite sécher au froid quelques jours, puis on garde que les cœurs de cuvée. Enfin, on vinifie à base d’algues, de minéraux et de végétaux, dont la fameuse spiruline, une microalgue bleu-vert. »
- Très nature votre bousin (c’est de moi)
- Oui, c’est un véritable vin de mer, avec l’iode en moins. Une grotte sous-marine, à 70 mètres de profondeur, doit maintenant abriter une grande partie des stocks de bouteilles.
- On pourra aller le déguster avec des palmes et de l’oxygène en bouteille, je suppose ? (c’est de moi)
- Ce n’est pas un grand cru de table, c’est un avant-goût d’apéro, fruité, genre rosé…
- Et qui boit ça ? (c’est de moi)
- Les pinzutu des paillottes corses, des plages monégasques et les licheurs dubaïotes…
- Combien de bouteilles ?
- 35 000.
Si c’est ça l’innovation moi je veux bien mais pourquoi diable surfer sur les codes du vin ? C’est de la mixologie. J’attends avec hâte le vin vert, genre poireau ou artichaut…