J’achète mes livres comme mes bouteilles, au feeling, à l’instinct, je baguenaude dans le petit commerce, on me dit « si vous avez besoin… n’hésitez pas… », ça c’est plutôt chez les cavistes, je réponds « pour l’instant, non, merci… », tournicoti tournicoton je continue de marauder, je m’arrête, j’hume, parfois je touche, je fais retraite dans ma petite Ford d’intérieur, là où sont stockés tous mes secrets, mes envies, mes coups de cœur, et puis soudain, saisis par une irrésistible attraction, je fond, j’empoigne, le choix est toujours une douleur mais je n’ai jamais de regrets même si parfois l’objet de ma soudaine passion ne se révèle par à la hauteur des espoirs placés en lui. C’est rare mais on tire toujours un profit de ses erreurs.
Les critiques, connais pas ! Pas celles à mon endroit mais les écrits de ceux dont la profession est d’orienter les choix, les guides, les notateurs. Je respecte, mais j’ai du mal à mettre mes pas dans les pas de gens que je ne connais pas, pourquoi auraient-ils les mêmes goûts que moi ? C’est surtout vrai pour les livres, dans le monde du vin, où je les croise, à une exception près, et elle n’est pas critique mais totalement addict aux vins nus, Dupont est hors concours, je me dis, mais je ne vous le dirai pas, ce serait féroce.
Donc ce matin, alors que beaucoup d’entre vous avez repris le collier, alors que moi salaud de retraité privilégié je m’adonne au farniente sous le soleil corse, j’ai décidé de vous livrer, comme dans les AMAP, mon panier de livres et de bouteilles…
Sans commentaires !