Le cagnard incandescent de la fin du mois de juillet 2018, mettait à rude épreuve les gaulois de toutes les couleurs, déjà bien échauffés par la victoire de bleus chez les popovs, alerte canicule à tout va, planquez les vieux, baignez-les, marchez à l’ombre, fallait pas que le nouveau régime, déjà accusé de ponctionner la retraite des vieux à coup de CSG, se voit accusé d’avoir laissé la bride sur le cou à la grande faucheuse pour envoyer, ad patres, les plus miséreux d’entre eux afin de faire, en loucedé, des économies, de combler, vite fait bien fait, ce putain de trou de la sécu creusé par la marée haute des baby-boomers.
À Moscou, grâce à Dédé, la patate en robe des champs, les bleus de toutes les couleurs, ou en noir et blanc style néo-réalisme italien si vous préférez, avaient empoché la mise en foutant en fureur nos pauvres voisins belges, bien mauvais perdants, qui se voyaient déjà en haut de l’affiche, et placé ce foutu Macron, au cul bordé de nouilles, à l’apogée de la félicité. Tout baignait dans l’huile, même Mélenchon affichait la mine réjouie d’un Panisse sur la Canebière. « On est les champions, on est les champions… », beuglait le petit peuple gaulois de toutes les couleurs, il allait enfin pouvoir partir tranquille en congepés au camping de Palavas-les-Flots, faire chier Bison futé, se taper des petits jaunes, du rosé bien frais, pour accompagner la bidoche cramée du barbecue. Putain, même les jeunes footeux clamaient « Vive la République ! Vive la France ! » ça en bouchait un gros coin à tous les gros cons qui tètent le lait pourri de la grosse Marine.
Et puis patatras, sans préavis, les mouches changèrent d’âne, voilà t’y pas que la mère Chemin du Monde, qui écrit bien, se prenant soudain pour Bob Woodward et Carl Bernstein du Washington Post, se muait en érectrice de scandale d’État. Le Mélenchon, jamais en reste, bramait « Watergate ! ». Le foutoir, le bordel, l’opposition fondait sur Macron comme la vérole sur le bas-clergé, ça pédalait dur dans la semoule, le beau linge de la place Beauvau et de la PP, poulagas et feuilles de chêne, était chauffé à blanc, proche de la fusion, le dérèglement climatique n’y était pour rien, la faute en revenait à un putain de tout petit fusible du château d’en face qui venait de cramer ; un petit gars de banlieue qui se prenait pour Rambo, trop perso, hâbleur, prompt à l’altercation, exagérant son importance auprès du président. Adieu, maillots et chaussettes, N’Golo Kanté, le sourire édenté de Dédé, le malheur des belges, place aux surineurs des réseaux sociaux.
La suite peut-être un jour si je prend le temps d'aller au bout de ce petit roman policier.