Le 3 septembre 2011
Mon séjour dans un pays où de tradition on tue les sciocche sous le châtaignier éveille en moi des sentiments indépendantistes. Dans ma Vendée profonde, comme en Corse, dans nos campagnes beaucoup élevaient quelques gorets en les nourrissant avec les lavures (eaux grasses de vaisselle), les épluchures et les restes des repas. Au Bourg-Pailler, chez nous aussi, tout près des cabinets, juste avant les clapiers de la mémé Marie, une petite bâtisse cernée d’un enclos rudimentaire abritait un ou deux gorets à l’engrais. Le pépé Louis achetait les porcelets sur le foirail aux gorets des foires de Mothe.
Ben oui, sans nostalgie, je me souviens que « tous les ans, après la Toussaint, dans la première semaine de novembre, on tue le cochon acheté en avril » et je me dis pourquoi, nous les urbains, lorsque nous mangeons du saucisson y’a de forte chance que la truie (oui, oui, ce sont les vieilles coches qui font le bon saucisson) dont il est tiré provenait d’un de ces élevages industriels qui puent et enlisent d’azote les terres bretonnes (y’a pas qu’eux d’ailleurs, les champs de maïs pour l’ensilage aussi).
Pour être sûr de la provenance de la cochonnaille que l’on ingurgite il est possible de s’approvisionner chez un charcutier-artisan qui achète et fait abattre des cochons d’origine et d’élevage fermier, mais y sont pas nombreux. Alors, pour inverser la tendance je propose que nous, les urbains, puissions mettre en pension des petits cochons chez des paysans d’accueil. Tous nos politiques nous bassinent et vont, dans les mois qui viennent, nous bassiner plus encore avec les circuits courts, la proximité pour être carbon neutral, sauver nos campagnes et la sécurité sociale, alors prenons-les au mot : exigeons d’eux la liberté de mettre un cochon en pension pour notre consommation personnelle.
3 septembre 2011
Manifeste du cochon libre : de la liberté de mettre un cochon en pension pour notre consommation personnelle. ICI
Trois jambons crus français rivalisent avec les jambons ibériques ICI
BLANDINE VIÉ
Article publié le 30 mars 2018
Il y a 3 semaines, nous vous racontions tout sur les jambons ibériques. Les jambons crus français sont aussi épatants. Notamment au Pays basque, en Bigorre et en Corse où des races de cochons ancestrales comme le porc kintoa ont été sauvées et élevées de manière traditionnelle afin de revenir aux fondamentaux. Cela donne des cochons qui ont le goût de leur terroir, des goûts de sous-bois et de noisette, de glands, de châtaignes et d’herbes du maquis.
Le « prisuttu » (jambon) AOC de porc nustrale corse
Prisuttu est l’appellation en langue corse d’un jambon cru et sec issu de la race porcine autochtone (élevée seulement sur l’île) « nustrale » (le nôtre) dite « porcu nustrale » et par conséquent de la région administrative Corse (Corse du Sud).
De souche méditerranéenne, le porc nustrale se caractérise par sa petite taille, la diversité de ses couleurs et sa grande rusticité. Il a une croissance lente et est mené en liberté toute l’année. Il estive en été sur des pâturages de haute montagne où il se nourrit essentiellement d’herbe verte et d’herbes du maquis (la flore est très variée) qui lui donnent son goût caractéristique. Il redescend à l’automne pour se gaver dans les châtaigneraies et les chesnaies. Son alimentation peut être complémentée par de l’orge et des céréales en fonction des conditions climatiques. Sa saveur est douce et onctueuse et son gras oscille entre 2,5 et 5,5 cm d’épaisseur. Cet élevage dure de 12 à 24 mois et les porcs sont abattus en hiver, quand ils sont âgés de 14 à 24 mois et pèsent entre 160 kg (femelle) et 220 kg (mâle).
L’Espagne compte désormais plus de porcs que d’habitants
par Servan Le Janne | 20/08/2018 ICI
Le cochon est bel et bien dans l’ADN de l’Espagne. Connu pour sa production de jambon, le cinquième pays le plus peuplé d’Europe compte désormais plus de porcs que d’habitants, selon les chiffres du ministère de l’Environnement rapportés dimanche 19 août 2018 par le Guardian. Non content de partager certains éléments génétiques avec son éleveur, l’animal le dépasse désormais en nombre au sud des Pyrénées : il s’en trouve 50 millions pour 46,5 millions de citoyens. Le troupeau a gagné neuf millions de têtes en cinq ans.
Alimentée par une industrie qui a généré six milliards d’euros l’an passé, cette croissance inquiète les défenseurs de l’environnement. Les porcs sont les quatrièmes émetteurs de gaz à effet de serre derrière les moyens de transport, les centrales produisant l’électricité et les usines. Chaque individu nécessite du reste 15 litres d’eau par jour alors que le sud du pays souffre de la sécheresse. À lui seul, l’élevage de cochons en consomme plus que Saragosse, Séville et Alicante. Il rejette en plus des nitrates polluant les sols.
Pour ne rien arranger, les normes qui encadrent le marché ont été à plusieurs reprises violées ces derniers mois. Quelque 50 tonnes de jambon impropre à la consommation ont été découvertes chez des fournisseurs de supermarchés français. Les dates de péremption avaient été frauduleusement modifiées. En Espagne, le label jamón ibérico de bellota est régulièrement donné à des producteurs qui bafouent pourtant ses critères, faute de contrôles. Il faut dire que le cheptel a pris une dimension sur-humaine.
Source : The Guardian