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15 juillet 2018 7 15 /07 /juillet /2018 06:00
Pavelic Ante

Pavelic Ante

Dans sa lettre politique du 13 juillet Laurent Joffrin écrit :

 

Et la Croatie ?

 

« Une équipe beaucoup plus uniforme dans un pays au nationalisme sourcilleux, une équipe au blason terni par des vilaines histoires de corruption. La Croatie indépendante est née d’une guerre, celle des années 90, terrible et meurtrière. Elle a été gouvernée longtemps par Franjo Tudjman, leader identitaire s’il en fut. Son passé oustachi est de sinistre mémoire – une légion croate s’est distinguée par ses exactions aux côtés de l’armée allemande. Pourtant, cette ancienne province de l’empire austro-hongrois s’est aussi distinguée par son ouverture et sa résistance au nazisme : Tito était croate. Son nationalisme moderne est né, pour une bonne part, de la prétention serbe à dominer la fédération, alors même que c’est la Croatie, dans les années 30, qui avait pris l’initiative de réunir les «Slaves du Sud». Les temps changent et les dirigeants croates ont préservé la démocratie dans leur pays. Ils ont aussi refusé l’enfermement. Dès l’indépendance, ils ont demandé l’adhésion de leur pays à l’Union européenne, ce qui est chose faite. De quoi, là aussi, faire réfléchir les souverainistes… »

 

En 1941, alors que la deuxième guerre mondiale sévit depuis deux ans avec ses nombreux morts et combats, les Nazis attaquent la Yougoslavie et mettent en place en Croatie un Etat indépendant qui va devenir satellite de l'Allemagne, l’Etat indépendant de Croatie. Ses autorités, les Oustachis, se fondent sur une politique basée sur le modèle nazi et prônent un Etat croate ethniquement pur, qui sera débarrassé des « éléments indésirables », Serbes et Juifs. Le tristement célèbre Ante Pavelic, chef des Oustachis, ne cherche pas à dissimuler les massacres qu'il compte mener contre ces populations. Des lois raciales sont édictées [Loi pour la protection du peuple et de l’état (17 avril 1941), loi sur l’appartenance à la race (30 avril 1941), loi sur la protection du sang aryen et de l’honneur du peuple croate (30 avril 1941)] qui mettent en place de fortes discriminations envers les Serbes et les Juifs : Ceux-ci sont chassés des centres des villes, victimes d'expropriations, et doivent porter des signes distinctifs. Ceux qui refusent l'oppression ainsi que les Croates qui défendent les victimes sont accusés de haute trahison et emprisonnés ou fusillés.

 

Les Oustachis déclenchent rapidement des massacres. Le 2 juin 1941, le ministre de la justice de l'Etat indépendant de Croatie, Milovan Zanic, annonce que « les massacres déjà commis s’inscrivent dans un plan national de massacre des populations serbes et juives. [la Croatie], est seulement pour les Croates et pour personne d'autre. Il n'y a pas de méthode que nous, Croates, puissions négliger dans le but de faire ce pays vraiment nôtre et de le nettoyer des Serbes (et des éléments "hostiles"). (...) Nous ne cachons pas notre pensée, c'est la politique de notre État, (...) nous ne ferons pas autre chose, mais seulement ce qui est écrit dans les principes oustachis. »

 

Certains hauts responsables oustachis vont même plus vite que les autorités centrales de Zagreb : Le gouverneur oustachi de la région de Banja Luka, Gutic, lance des appels à la haine et signe des papiers autorisant " Tout Croate à exterminer les Serbes partout où on les rencontrera".

 

Durant le seul mois de Juin 1941, on compte 100 000 hommes, femmes et enfants serbes tués par les soldats oustachis et les paramilitaires qui les aident.

 

D'autres massacres encore plus vastes ont eu lieu en Herzégovine durant la même période. Dans la banlieue de Ljubinje, les oustachis ont entrepris le 2 juin un massacre en masse. Trois jours plus tard, les oustachis ont égorgé quelque 180 paysans du village de Korita, près de Gacko. Le 30 juin, à Ljubusko, nouveau massacre. En juin, c'était le massacre des Serbes sur le territoire de la Dalmatie du Nord. Encore plusieurs dizaines de milliers de morts.

 

Fin Juillet et début Aout 1941 ont lieu les massacres de Vrgin-Most qui seront de l'aveu même des soldats italiens alliés des Oustachis un déclenchement de la barbarie la plus affreuse. Des femmes de villages serbes sont affreusement violées puis mutilées, plusieurs milliers de civils exécutés. Lors du raid du 3 Aout, on comptera 5 survivants sur les 5000 Serbes qui ont été arrêtés par les Oustachis. Bien qu'alliée de ces derniers, l'armée italienne décidera d'intervenir et de prendre le contrôle de la région pour faire cesser cette barbarie, ce qui fâchera passablement les autorités centrales de Zagreb.

 

Concernant les camps de concentration, la Croatie sera le seul « État » d'Europe à mettre en place une politique concentrationnaire sans l'aide des Nazis. Et une différence remarquable entre les camps nazis et croates est que les exécutions dans les camps croates avaient le plus souvent lieu à l'arme blanche ou même.... à la hache comme dans le funeste camp de Jasenovac, l'Auschwitz des Balkans, dans lequel furent exécutes 360 000 personnes, comprenant des Serbes, des Juifs, des Tziganes et des opposants, ce qui en faisait selon les historiens le camp le plus meurtrier après ceux d'Auschwitz et de Treblinka.

 

Le bilan de ce génocide varie. Déjà en 1941, un rapport intitulé Documentation sur les actions illégales et brutales commis par les oustachis sur la population yougoslave, commandé par l’État-major de l'armée italienne, fait état de plus de 80 000 Serbes tués entre Avril et Aout 1941.

 

Le bilan total du génocide se chiffre lui en centaines de milliers de morts et de disparus : 744 000 selon un rapport du président Roosevelt lors de la conférence de Téhéran, dont 330 000 environ rien qu'à Jasenovac selon le United States Holocaust  Memorial Museum.

 

Force est néanmoins de constater que si le thème du génocide de 1941-1945 est bien connu des historiens des Balkans et de certains historiens américains, on en parle relativement peu. Et il a fallu attendre Avril 2011 pour qu’un officiel croate, le président Josipovic, fasse enfin des excuses pour les crimes commis par l’Etat indépendant de Croatie.

 

Source AGORAVOX ICI  : 

 

La Croatie face à ses fantômes oustachis. L'extradition d'un commandant de camp nazi réveille le passé par Thomas Hofnung — 18 juin 1998

 

« L'ancien officier nazi croate Dinko Sakic devait être extradé hier soir vers la Croatie où il sera jugé pour des crimes commis pendant la Seconde Guerre mondiale. Dinko Sakic, 76 ans, qui réside en Argentine depuis 1947, avait été arrêté en avril à son domicile, quelques heures après l'enregistrement officiel par l'Argentine d'une demande d'extradition présentée par la Croatie.

 

Zagreb envoyé spécial, Le 30 avril, c'est par un silence assourdissant que Zagreb avait accueilli la nouvelle de l'arrestation en Argentine de Dinko Sakic. Un silence révélateur de la gêne qu'éprouve le régime du président croate Franjo Tudjman face à la réapparition inopinée de l'ancien commandant du camp de concentration de Jasenovac (Croatie), où furent massacrés par les oustachis (pronazis), de 1941 à 1945, plusieurs dizaines de milliers de Serbes, de Juifs, de Tsiganes et de Croates antifascistes.

 

Dinko Sakic, un retraité d'apparence paisible, ayant reconnu à la télévision argentine qu'il avait dirigé le camp de sinistre mémoire, les autorités de Zagreb n'ont pas eu le choix. Elles se sont rapidement résolues à demander son extradition, en partie pour prendre de vitesse le «frère ennemi» yougoslave qui venait d'entamer la même démarche auprès de Buenos Aires. La Croatie se prépare désormais à juger l'ancien responsable oustachi au cours d'un procès qui promet d'être douloureux. Car, depuis 1990, les autorités de Zagreb n'ont pas ménagé leurs efforts pour réhabiliter partiellement le régime d'Ante Pavelic, qui avait collaboré avec l'Allemagne nazie. »

 

La suite ICI 

Pavelic Ante

 

Publié le par Mémoires de Guerre

Ante Pavelić (Bradina, Bosnie-Herzégovine, 14 juillet 1889–Madrid, 28 décembre 1959), était un homme politique yougoslave d'origine croate. Fondateur du mouvement nationaliste croate des Oustachis (Ustaše), il fut le dirigeant de l’État indépendant de Croatie (Nezavisna Država Hrvatska, NDH) pendant la Seconde Guerre Mondiale.

La suite ICI

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