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8 juillet 2018 7 08 /07 /juillet /2018 06:00
Comme c’est étrange ils parlent tous du Luberon : « Marrenon portée par un président visionnaire et combatif, Jean-Louis Piton, Mitterrand premier bobo du Luberon.

Je n’en ferai pas la liste mais dans le petit monde des gens qui écrivent sur le vin – l’appellation journaliste n’est pas ici de saison – il est des érections soudaines : aujourd’hui le Luberon.

 

C’est comme une épidémie, y’a anguille sous roche, ça sent le voyage de presse, la bonne grosse opération de communication.

 

« Les producteurs du Luberon, venus présenter une sélection de bouteilles dans la capitale, jouent désormais la carte de la biodiversité et de l’œnotourisme mais peinent encore à faire connaître leurs vins malgré un cadre de vie enchanteur et un foncier accessible entre Rhône et Provence. »

 

Même le bedeau de Bettane&Dessauve en parle  c’est dire que c’est chaud :

 

Le hashtag

#luberonçamarche 

 

Le bug

L’appellation. Mais les efforts redoublés de la filière locale, sous l’impulsion créative de l’union de coopératives Marrenon, commencent à porter leurs fruits. Et les vignerons de qualité se sentent moins seuls.

 

Ce con il écrit Lubéron !

 

« Le Luberon (du provençal lébéroun, lièvre couché) est le nom donné à un massif montagneux français peu élevé qui s'étend d'est en ouest entre les Alpes-de-Haute-Provence et le Vaucluse : ce massif comprend trois "montagnes" : le Luberon oriental, le Grand Luberon et le Petit Luberon, séparées par deux voies de communication nord-sud. Ces dernières relient Lourmarin à Bonnieux et à Apt, en passant par la combe de Lourmarin.

 

Les dictionnaires français des noms propres (Larousse, Robert...) admettent une double forme, Luberon ou Lubéron, mais les gens originaires de la région affirment que la seule orthographe et prononciation correcte est Luberon, avec un "e" prononcé comme dans "venir", l'orthographe et la prononciation Lubéron étant "parisiennes".

In 

 

Bien sûr il en profite pour cirer les pompes de Jean-Louis Descours propriétaire du Château La Verrerie, c’est bon pour les pages de pub dans En Magnum

            

« C'est en cherchant une résidence secondaire dans le Sud, que Jean-Louis Descours, ancien PDG d'André et de Weston, tombe sous le charme du Lubéron. En 1981 il acquiert le Château La Verrerie. "En bon entrepreneur, il voulait avoir quelque chose à gérer à l'heure de sa retraite", confie une des ses collaboratrice. »

 

Luberon en Une donc et j’adore la mise au point de Georges Truc sur le Luberon :

 

« Désolé, si Goult peut revendiquer les deux AOP Ventoux et Luberon, elle est distincte du Luberon géographique et géologique. Le village est construit sur la retombée méridionale des Mont de Vaucluse et son territoire recoupe la vallée du Calavon.

 

Le mot Luberon ayant acquis une connotation magique chez les bobos, tous les villages de la vallée du Calavon (ou vallée d’Apt) sont requalifiés « Luberon ». C’est ainsi que le célèbre village de Gordes « appartient » désormais à la tribu des villages du Luberon…C’est stupide, mais mais la chose est gravée dans le marbre de la com. Qu’y faire ? Rien, sans doute. »

 

C’est toujours bon et beau de dégainer son bobo pour ramener sa science, l’un des bobos célèbres de Gordes fut Tonton, le fils du vinaigrier de Jarnac, qui vint y filer le parfait amour avec Anne Pingeot.

 

 

Je cite l’une des ses lettres à Anne page 768 :

 

Carte postale de Gordes vendredi 9 avril 1971

 

« Nous aimons le Mistral depuis le fameux voyage triste, heureux, passionné de ce dernier juillet. Le matin se traîne vite, partons !

 

Je passe te prendre avec Marie-Thérèse Eyquem et nous arrivons gare de Lyon avec une avance royale. Le train s’ébranle. Ô joie ! »

 

Et voilà. Je lis Avant la guerre de Roger Grenier, toi Le Voisinage des cavernes de Cassou. Quand nos yeux se lèvent sur le paysage c’est pour trouver que tout est beau. Lyon, Valence, Avignon. Laurence nous attends. Gordes.Dîner. Notre chambre.Paix. »

 

Puis une autre carte postale dimanche 11 avril 1971 Pâques

 

« Nous déjeunons à Roussillon. Rencontre pittoresque avec Savary. À la Rose d’or, toi, les Soudet, la sœur de Laurence. L’après-midi promenade aux gorges du Régalon, puis par « le Trou du Rat » sur les hauteurs du Luberon jusqu’à ce que le soleil disparaisse dans une brume de lumière. Nous dînons à Gordes, un peu étourdis par le grand air, les enteurs violentes, la joie de vivre.

 

Pâques ensemble mon Anne. »

 

Le Luberon je connais comme ma poche, j’ai séjourné très souvent à Buoux.

 

Jean-Louis Piton, devenu grand président de l’INAO, je connais aussi.

 

Un vignoble en quête d’image

ICI

 

« La majorité des vignerons historiques disposent en moyenne de 15 à 20 ha. Le foncier reste particulièrement accessible au primo-accédants, ce qui a d’ailleurs permis à une douzaine de caves particulières de s’installer ces huit dernières années avec souvent un projet œnotouristique complémentaire de la production. Mais la jetset qui fréquente la région, en d’autres temps, Albert Camus ou Pierre Cardin, aujourd’hui Ridley Scott ou John Malkovich, ne suffisent à auréoler les vins d’une belle image sexy. La grande distribution qui a fait vivre le vignoble pendant plus de 20 ans jusque dans les années 90 représente encore plus d’un tiers en volume (28% en valeur) et a ancré dans les esprits l’image du petit vin pas cher, entre un sous côtes-du-rhone et un sous côtes-de-provence. Et déplore que l’appellation (qui a obtenu l’AOC en 1988), ne bénéficie pas encore d’ambassadeurs à forte notoriété hormis peut-être La Citadelle, La Canorgue, La Verrerie et plus récemment Fontenille.

 

Certes, la politique de l’union de coopératives Marrenon, portée par un président visionnaire et combatif, Jean-Louis Piton (aujourd’hui président de l’Inao) et un ingénieur agronome dynamique venu de chez Skalli, Philippe Tolleret, commence à porter ses fruits. Elle ne pèse pas moins des trois quarts des volumes avec une montée en qualité et en prix et des cuvées prestige comme Pétula ou Amountanage. »

 

Après son compromis vilipendé sur le camembert AOP de Normandie le Jean-Louis qui aime bien ferrailler est allé se coltiner les éclairés du bocal à Avignon au Palais des Papes – quatrième Journée Internationale samedi 30 juin des Amateurs Éclairés de Vin – c’est toujours drôle de voir les pires conservateurs faire de la provocation sur le thème : « l’Appellation est morte, vive l’Appellation ! »

 

Nos éclairés ont 3 trains de retard mais peu leur chaut y’a qu’à taper sur l’INAO

ICI  

 

« Pour autant, l’INAO reste très critiquée. « La règle protège et elle doit épouser son temps », résume Isabel Ferrando (Domaine Saint-Prefert, Châteauneuf du Pape) or on reproche à l’INAO sa lenteur (voire sa réticence) à s’adapter à l’époque : changements techniques, réchauffement climatique (Hervé Hannin (Montpellier SupAgro) a présenté la prospective du projet LACCAVE sur le sujet), demandes sociétales (pour plus de respect de l’environnement), et jusqu’à l’émergence de nouveaux terroirs avec la création de nouvelles AOC.

 

À ces attaques, Jean-Louis Piton, président de l’INAO, a répondu en renvoyant à leurs responsabilités les porteurs de ces projets, mais aussi l’Etat, arguant que, bien souvent, « un dossier qui n’avance pas est un dossier pas prêt, porté par un collectif divisé, ou dont le temps politique n’est pas celui du pouvoir. »

 

Extraordinaire propension française à colloquer, à ressasser le passé, incapacité fondamentale à anticiper et à imaginer.

 

L’Appellation n’est pas morte, elle a simplement pris beaucoup d’embonpoint, combien de vins en GD, s’est banalisée, formatée, devenu un signe de qualité de plus. Nul besoin de porter les cordons du poëlle avec des mines contrites, pire encore d’entonner des chants d’action de grâce pour sa soi-disant Résurrection.

 

J’en resterai là, tout ce beau monde, dont une partie va me rejoindre dans les délices de la retraite, pourrait me reprocher de mettre le doigt là où ça fait mal sans proposer de potion pour guérison.

 

Trop tard !

 

Je bois bon, des vins tout nu, y’en a fort peu dans le Luberon, ça suffit à mon bonheur…

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