L'ambition du Refugee food festival est de faire évoluer le regard sur les réfugiés, mais également de « leur permettre de s'insérer dans la société grâce à l'insertion professionnelle », explique la co-fondatrice du festival, Marine Mandrila.
« La cuisine peut être un facteur d'intégration. C'est en tout cas le constat du «Refugee Food festival» qui a débuté sa troisième édition ce dimanche et se clôturera le 21 juin. À l'occasion de la journée mondiale des Réfugiés ce mercredi, l'évènement met à l'honneur les talents culinaires et la gastronomie de pays d'où viennent les réfugiés. Ainsi, les fourneaux de restaurants basés dans 14 villes de 8 pays différents sont confiés à des chefs syriens, géorgiens, tchadiens, tchétchènes, mauritaniens ou encore ukrainiens. Ainsi, à Paris, San Francisco, New York, Madrid, Bologne, Athènes ou encore Cape Town, des clients pourront découvrir des cuisines venues d'ailleurs ou des co-créations avec les chefs des restaurants hôtes, en partenariat avec le HCR, Agence des Nations Unies pour les réfugiés, co-organisateur du festival. »
Comment est né le projet Refugee Food Festival ?
Après deux tours du monde à rencontrer des gens autour de la cuisine, à partager nos cultures, on est rentré en France et on a trouvé que les messages dans les médias autour des exilés étaient très misérabilistes, anxiogènes. Alors que ce sont des gens comme nous. On voulait créer un point de contact entre les Parisiens et les réfugiés à travers la cuisine. L'idée, c'était de valoriser leurs talents. On a créé Refugee Food Festival en 2016. 11 restos parisiens ont prêté leurs cuisines à des chefs exilés le temps du festival. Ça a été un immense succès. Derrière, des chefs ont eu des opportunités d'embauche, ils ont pu proposer des services de traiteur par exemple. Ensuite, on a voulu l'étendre à plusieurs villes et on a créé une sorte de méthodologie pour leur permettre d'organiser l'évènement. 13 villes européennes ont rejoint le mouvement. Le HCR (Agence des Nations Unies pour les réfugiés), notamment en la personne de Céline Schmitt la porte-parole France, nous a beaucoup soutenu depuis les débuts de l'aventure, en apportant son expertise. Pour le prochain Refugee Food Festival en juin, qui se tiendra bien sûr à Paris, le berceau du projet, certaines villes des Etats-Unis ainsi que du Canada participeront à l'opération. On voulait vraiment changer le regard sur les réfugiés mais aussi les accompagner sur le long terme ; c'est comme ça qu'est née La Résidence. »
« Magda Gegenava, ancienne directrice d'une clinique dentaire à Tbilissi, affirme avoir fui son pays pour des raisons politiques pour s'installer d'abord en Ukraine, où elle avait ouvert une petite épicerie. Elle explique s'être ensuite installée en France avec sa famille en 2014.
Aujourd'hui, elle ambitionne d'ouvrir son propre restaurant à Paris où cuisine de l'est et hexagonale se rencontreraient.
« En Géorgie, ma mère tenait un restaurant, j'ai toujours cuisiné pour mes quatre enfants. Je n'étais pas chef mais j'ai toujours adoré ça », raconte à l'AFP la trentenaire aux cheveux blonds relevés pour cuisiner. Cette dentiste de formation a décidé de se reconvertir après sa rencontre avec Food Sweet Food, l'association à l'origine de ce festival.
L’article ICI