« Les tables sont apparues très tôt dans l’histoire des hommes, mais ce sont d’abord des planches amovibles sur des tréteaux, et ce n’est qu’à la Renaissance qu’apparaît la table que nous connaissons (…). On sait qu’une valeur émotive s’y attache, que la table est synonyme de foyer, car c’est autour de la table que la famille se réunit, et elle signifie pour nous – qui ne sommes pas de la culture du tapis – l’union et le partage. »
Éric Vuillard Congo
En 2010, l’Unesco décidait de classer le repas gastronomique des Français comme patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Cette catégorie, créée en 2003, a pour objectif de protéger les pratiques culturelles et savoir-faire traditionnels, aux côtés des sites et monuments.
Le 26 novembre 2010, vénère, je ramenais ma fraise sur le sujet :
Chère maman d’accord avec Yves Camdeborde : « enlevons le mot gastronomique » au repas à la française inscrit au Patrimoine Mondial de l’Unesco
Périco Légasse lui bramait : «La nouvelle est de taille, considérable, historique. D’abord parce que, au moment où le chef de l’Etat prend des distances avec le concept d’identité nationale, la plus humaniste des instances internationales sacralise ce qui symbolise le mieux l’identité nationale française, sa gastronomie »
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La vinification en kvevri
« La méthode géorgienne de vinification à l'ancienne, appelée vinification en "kvevri", tire son nom du récipient en argile en forme d'œuf dans lequel le vin fermente. Selon l'Unesco, cette méthode inscrite au Patrimoine mondial en 2013 « joue un rôle important dans la vie quotidienne des Géorgiens et dans les célébrations, et constitue une part indissociable de l'identité culturelle des communautés géorgiennes »
Une flopée d’expressions :
« Jouer cartes sur table »
« Le dessous de table »,
« Faire table rase »
« Tenir table ouverte »
« Se mettre à table »
« Sûr et certain que je vais être emmouscaillé par cette affaire après toutes les questions que j'ai posées aux employés. Ça m'étonnerait qu'il tienne sa menteuse, le gominé de la réception. Il a une bouille à se foutre à table pour pas chérot. »
San Antonio
« L’expression peut aussi prendre aussi une signification plus sexuelle liée aux pratiques orales…
On peut aussi dire « prendre une part de tarte aux poils », faire une descente à la cave ou à la crèmerie. Autant d’expressions imagées pour désigner le cunnilingus. »
Bertrand Blier dans le film Les valseuses s’exprime sans prendre de gants :
« On s’est mis à table, fallait voir ! On tirait des langues de boxer ! ».
Pour la bonne bouche, les Japonais ont des expressions plus poétiques et plus sophistiquées :
« Siroter la rosée sur les pétales de Jade, ou jouer au rossignol dans le jardin du printemps. »
Doctissimo
Lieu de réunion des chevaliers d’Arthur, la Table Ronde est également un symbole.
« Elle est sans doute dans les mythes arthuriens le symbole le plus fort, car on désigne les chevaliers d’Arthur comme les chevaliers de la Table Ronde. Le terme ne désigne donc pas comme certains on put le dire la cour d’Arthur, mais les valeureux héros l’entourant. Accéder à celle-ci était donc pour un chevalier le plus grand honneur, le désignant comme l’un des meilleurs, reconnu par le roi.
Le concept de Table Ronde n’a cependant pas été créée sous le règne d’Arthur, mais de son père Uther Pendragon. C’est Merlin qui lui conseilla de la faire fabriquer, dans le cadre de la Quête du Graal. Selon certains récits, le Christ aurait mentionné à Joseph d’Arimathie durant son emprisonnement l’existence de trois tables sacrées. La première serait celle de la Cène, la seconde fabriquée par Joseph serait celle sur laquelle repose le Graal et la dernière serait donc celle des élus chargés de retrouver le Graal, soit les chevaliers de la Table Ronde. Elle réunit donc les chevaliers avec leur roi et les regroupe tous autour de leur quête commune. »
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Pourquoi ne faut-il pas manger debout ?
« Selon diverses études scientifiques, les personnes qui mangent debout, notamment en rue, auraient tendance à avaler plus de nourriture et donc davantage de calories. Comment expliquer cela ?
Manger debout, que ce soit son sandwich du midi en faisant les vitrines ou des tapas accoudé au comptoir d'un bar à vin, ne déclenche pas une satiété satisfaisante, et ce malgré les quantités que l'on ingère. Ce comportement incite à avaler jusqu'à 40 voire 50% de nourriture en plus par rapport à un repas assis.
En fait, manger debout induit une mastication plus rapide, alors que l'attention est détournée (scènes de rue, vitrines de magasin...). Le cerveau ne reçoit plus les bonnes informations, lui indiquant qu'un vrai repas est en cours. Il assimilera cette nourriture à un en-cas et en demandera davantage afin d'être rassasié.
En d'autres termes, il est important de s'asseoir, de bien mâcher, afin de laisser le temps au cerveau de percevoir les sensations nécessaires. »
Les tapas, ou l'art de manger debout
Comptoir. Aller de bar en bar, manger à la verticale, digne comme si l'on affrontait un taureau, est un art inventé par les Andalous. Une manière d'être qui se marie bien avec ces chaleurs moites qui prédisposent à la frivolité nonchalante.
Les Espagnols sont des maîtres dans l'art de manger debout.
« Là-bas, on appelle ça «tapear», «aller de taverne en taverne pour goûter des «tapas» et boire des «chacos», petits verres de vin blanc, rouge ou rosé», écrivait Xavier Domingo, fameux «cuisinologue» (décédé en 1996), dans son très bel ouvrage dédié au Goût de l'Espagne et aujourd'hui enfin réédité. Un livre dont les photographies, signées Pierre Hussenot, rappellent les tableaux sombres du peintre Zurbarán. On y voit jambons qui pendent des plafonds comme autant de trophées, des sommeliers verser le vin, ce sang de la terre, comme s'ils portaient l'estocade; avec une élégance rare, un mélange de force et de beauté. Des photographies qui nous laisseraient croire qu'en Espagne la cuisine est une affaire d'hommes, une histoire de «cojones».
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Un peu d’histoire :
« Les jours de banquets au Moyen Âge, la table d'honneur (le deis) constituée d'une simple planche de bois sur tréteaux, dressée sur une estrade (en usage du XIIe au XVIe siècle), se tenait au fond de la grande salle d'apparat du château (aula) : les convives se répartissaient dos à la cheminée, pouvant ainsi admirer la vaissellerie exposée sur le dressoir et assister aux divertissements (opérette de bouffons, jongleurs, ménestrels). Cette disposition facilitait aussi le service des plats à table qui se faisait par devant. Une nappe, brodée ou damassée, couvrait le plateau de la table. Dans les intérieurs paysans, sont dressées des tables roulantes ou coulantes3 sur lesquelles sont encore rares les couverts.
L’itinérance des cours princières oblige à utiliser des meubles fonctionnels comme planches et tréteaux qui peuvent facilement se transporter... D'où le terme de mobilier.
La Renaissance fait naître un véritable meuble, « la table occidentale », destiné à remplacer le plateau « volant » et ses tréteaux par la voie de la sédentarisation plus forte des occupants dans leur lieu d'habitation car les meubles précédents sont mobiles (étymologie du mot « meuble ») et déplacés au cours des voyages. À cette table fixe sont associées des sièges (bancs à dossier, puis à baldaquins ou podiums pour orner la pièce).
À l'apparition de la salle à manger au XVIIIe siècle, le mobilier devient plus important mais la table reste démontable pour que la salle à manger puisse redevenir une galerie. Dans les milieux les plus modestes apparaissent paradoxalement les tables d’ébénisterie. Avec la production en masse industrielle, elle s'uniformise au XXe siècle. »
« L'oraison funèbre est la prière avant que les asticots se mettent à table. »
Jean-Paul Richter / Etre là dans l'existence
« La famille, c’est une grande table, et tout le monde autour. »
Laetitia Casta
« Si l'hiver est froid et rigoureux Ton ventre à la table, ton dos au feu. »
Proverbe
« La table est le seul endroit où l'on ne s'ennuie jamais pendant la première heure. »
Anthelme Brillat-Savarin / Physiologie du goût