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27 avril 2018 5 27 /04 /avril /2018 07:00
Victor Rochenoir, avocat-conseil,@rue des archives/AGIP

Victor Rochenoir, avocat-conseil,@rue des archives/AGIP

Nicole Frenkel, l’épouse et complice de robert, gérait la COFRAGIM, la société de gestion des immeubles financés par le blé récolté par la Garantie Foncière en se plaquant sous un homme de paille : André Rives de Lavaysse, plus connu sous le nom de Rives-Henry.  Paravent idéal, c’est un militant gaulliste qui à la Libération représente de Gaulle dans le sud-ouest. Chargé de mission de Chaban-Delmas, président de l’Assemblée Nationale, de 1960 à 62. En 1963, il est l’adjoint de Jacques Baumel secrétaire-général de l’UNR. Élu député du 19e arrondissement en novembre 62, battu en 67 mais réélu avec le raz-de-marée gaulliste de juin 68. Chaban étant le 1e Ministre du Président Pompe c'était du lourd donc ; du lourd qui arrondissait ses fins de mois dans une myriade de sociétés. Les Frenkel menaient grand train. Ils avaient un goût effréné du luxe et de l’argent. Le Tout Paris bon chic se gaussait des pyjamas en lamé d’or de Robert Frenkel. C’était un bourreau de travail, séducteur et qui savait inspirer la confiance à ses clients. Pour se faire admettre dans le cercle ils profitèrent  d’une « croisière-séminaire » organisée par les dirigeants de la Garantie Foncière sur le luxueux paquebot Mermoz. Quoi de plus favorable que le huis-clos d’un paquebot pour nouer les fils d’une infiltration.

 

À la fin des années 1960, la machine se grippera. Le scandale éclatera, amplifié par les accointances politiques de Rives-Henrÿs, que Robert Frenkel a choisi comme PDG pour son pedigree impeccable et son caractère arrangeant. «Parmi les 17 inculpés du procès se trouvent un ex-député, un avocat ayant appartenu au Conseil économique et social, un ancien journaliste, deux anciens directeurs de banque et des personnages qui après avoir touché à bien des commerces ont fini par débiter de l’épargne comme on vend des cravates à la criée». Benoît évoquant l’aplomb des escrocs, se rappelait : «Quel extraordinaire spectacle dont le bouquet fut la croisière méditerranéenne du paquebot «Mermoz». Là, pendant près d’une semaine, MM Rives-Henrÿs et Frenkel ont expliqué la solidité de leur formule aux épargnants, tandis que le champagne coulait à flots et que le jerk reposait des exposés techniques.»

 

Robert Frenkel est en affaires aussi avec un ancien camarade de régiment, Victor Rochenoir. Avocat-conseil de la société, celui-ci a été à trois reprises candidat à la députation comme gaulliste de gauche. Une photo de lui fait jaser. Elle le montre en compagnie de Georges Pompidou, élu chef de l'Etat en 1969, et de Jacques Baumel, le secrétaire général de l'UDR, au cours d'une réunion politique comme il y en a tant. De là à penser qu'il a bénéficié de protections... Un jour Victor Rochenoir plaisante avec Robert Frenkel au téléphone : « N'oublie pas les 180 millions que tu as donnés pour la campagne électorale de Pompidou. » C'est faux, mais ils sont sur écoute et l'opposition en fait ses choux gras. Premier secrétaire du PS depuis peu, François Mitterrand a ce commentaire hardi : « Des scandales, des malhonnêtetés seraient possibles sous un autre régime. Mais une société socialiste n'offrirait pas le champ libre à la spéculation, ne livrerait pas les terrains à la jungle des intérêts. »

 

Pour son procès, qui s'ouvre en octobre 1973, Rives-Henrÿs, ci-devant compagnon gaulliste, a choisi comme avocat Jean-Louis Tixier-Vignancour, une figure de l'extrême droite, dont le pouvoir redoute le pire. À son grand soulagement, les débats ne dégénèrent pas. Trois mois de procès, 36 audiences. En mars 1974, Rives-Henrÿs, Robert Frenkel et Victor Rochenoir sont condamnés à des peines d'emprisonnement ferme que la cour d'appel confirme quelques mois plus tard. Ce fut l'épilogue d'un joli scandale qu'Henri Salvador avait mis en chanson : « Ah, la Garantie foncière/Ça c'était la bonne affaire/Je m'voyais déjà propriétaire/Rien n'est plus sûr que la pierre. »

 

En 2000 Frenkel refait aujourd´hui parler de lui à Genève en s´appropriant l'héritage familial, au détriment de sa mère et de ses deux frères. Il est le fils d'Hermann Frenkel, l'importateur des jeans Levi's en France et en Allemagne. À sa mort en 1989, celui-ci laisse à sa famille 22 millions de francs suisses, gérés par une fondation au Liechtenstein. Robert Frenkel, qui s'est reconverti dans le commerce de l'or à Gibraltar, conseille à sa mère, Mélanie, de transférer l'argent à Genève. Il fait même signer à la vieille dame, qui ne parle pas anglais, de nombreux documents rédigés dans la langue de Shakespeare. Résultat, l'argent va peu à peu quitter la Cité de Calvin pour rejoindre une société lui appartenant à Gibraltar. « La plainte de sa mère a été classée pour cause de prescription en 1999. Mais ses deux frères Alfred et Jean-Claude ont fait recours », explique Bernard Bertossa, le procureur général de Genève. La plainte des frères Frenkel s'appuie sur de nouveaux documents produits par le gérant des fonds jusqu'à la mort du père. Ce « délit entre familiers » a-t-il plus de chances d'être reconnu? De son côté, Robert Frenkel rejette totalement les accusations de captation d'héritage. Il vient de changer de métier: il a abandonné l'or pour devenir « courtier off-shore en produits dérivés ». Tout un programme.

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