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10 avril 2018 2 10 /04 /avril /2018 07:00
La résistible ascension de Benoît H Jean Edern vilipendait les petits maquignons du Bureau Politique qui allaient faire bronzer le gros cul de leur bobonne aux frais des cacochymes du Kremlin et qui en profitait pour se faire sucer le membre pendant la sieste par des jeunes beautés slaves.  (70)
  • Aide-moi beau légionnaire, je n’ai jamais su choisir…

 

Habiller une fille pour la sortir, l’exposer en public à son bras, relève d’une forme jouissance de la plus haute perversité. D’ordinaire, les femmes décident de ce qu’elles veulent montrer ou cacher et, en dépit des glapissements féministes sur le thème : nous portons des strings pour nous faire plaisir, ce que les femmes montrent c’est ce qu’elles exposent d’elle-même pour que ce soit vu et, ce qu’elles cachent à peine sous des robes moulantes, courtes ou fendues, c’est ce qu’elles offriront à celui ou à celle qui saura leur plaire ou sur lequel elles auront jeté leur dévolu. L’histoire des gorges pigeonnantes, des culottes fendues, des voiles et des bas est là pour en témoigner. Dans le jeu de la séduction la femme tient toutes les cartes maîtresses et surtout, presque toujours, c’est elle qui choisit.

 

Habiller Chloé comblait Benoît qui se sentait libre de ses choix puisqu’entre eux deux le seul lien existant était le n’importe quoi ou, plus exactement, comme il était allergique à l’utilisation de toutes les formes d’adjectifs de possession, elle, était elle, et lui était lui. Chloé avait optait pour la dérision. Le vêtement étant la seconde peau, celle qu’on choisit, Benoît n’eut aucune peine à assembler dans sa tête celle de Chloé. Pour le haut, une pure merveille de chic provoc : un petit débardeur noir tricoté à collier de chien clouté de billes d’acier, dont Vivienne Westwood ferait plus tard l’un de ses musts. Ainsi les regards se scotcheraient sur le si beau cou de Chloé, oubliant ses épaules étroites et sa poitrine plate. Pour le bas, un short bouffant en satin noir s’imposait : les compas de Chloé et sa taille de guêpe en étaient magnifiées. Restait le choix des chaussures. Complexe eu égard à la pointure de l’asperge : 40, tout lui semblait lourd et emprunté jusqu’à l’instant où, ayant vissé sur les cheveux courts de Chloé un bonnet de feutre noir, l’évidence des ballerines de danse s’imposa.

 

Anna, l’épouse d’Edern, les reçut avec beaucoup de gentillesse. Italienne comme Chloé, riche héritière, elle se mouvait dans cette étrange assemblée avec un détachement amusé. Elle complimentait Chloé pour sa tenue et s’attira cette répartie : «  Chère Anna, il me voit belle, il me veut belle, alors il me fait belle, il est exceptionnel mon beau légionnaire… »  Avec son Perfecto, son jeans Benoît  faisait un peu tache à côté d’Edern qui lui arborait ce soir-là une chemise blanche à jabot très Mick Jaeger sous une veste en soie jaune canari, mais ça excitait plutôt la concupiscence d’un cheptel féminin, tendance Simone de Beauvoir non révisée, bandeau et morgue incorporée. Le champagne coulait à flot et ce fut la première fois que Benoît mangea du caviar. Jean Edern proclamait à la cantonade qu’ils pouvaient se goinfrer sans remord puisque les fameux œufs d’esturgeon lui avaient été offert par un hiérarque du PC à son retour de vacances dans une datcha des bords de la Mer Noire. Avec son intonation si caractéristique et son rire nasillard le grand escogriffe vilipendait les petits maquignons du Bureau Politique qui allaient faire bronzer le gros cul de leur bobonne aux frais des cacochymes du Kremlin et qui en profitait pour se faire sucer le membre pendant la sieste par des jeunes beautés slaves. « Des porcs ! » La cour riait. La cour l’entourait. La cour se bâfrait. Benoît s’emmerdait. Tout ce champagne lui donnait envie de pisser, un larbin lui indiquait que c’était au premier, il s’égarait, poussait des portes, découvrait à quatre pattes sur un tapis de la Savonnerie une quadragénaire, cul à l’air, qui se faisait tringler par un gros type futal sur les chaussettes. La représentante du « deuxième sexe » approchait de l’extase et le proclamait d’une voix haletante. Le gros boutait ce qui donnait à ses fesses poilues des ressauts ignobles. « T’inquiète pas ma grosse vache quand ça va gicler t’en auras pour ton taf ! J’chui même capable d’en garder un litre pour t’en mettre aussi plein la rondelle… » La voix de l’ignoble Gustave, et surtout son putain d’accent, ne laissait aucun doute à  Benoît  sur l’identité de l’usineur de celle qui se révéla être par la suite une ardente militante du droit des femmes à disposer de leur corps.

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