Ce samedi post chute, bardé de tuyaux divers, surveillé par des petites machines qui affichent des chiffres, s’affolent, couinent, allongé sur mon grabat hospitalier, je suis réduit à n’être plus qu’un patient entre les mains expertes d’une petite armée de blouses blanches.
Malade : (celui, celle) qui subit ou va subir un examen médical ou une opération chirurgicale.
« L'opération faite, l'interne de service (...) jetant un coup d'oeil sur ce qui reste et sur ce qui a été retranché au patient, dit: «Quel est le morceau qu'il faut reporter au lit?» (Goncourt, Journal, 1882, p.180).
Je ne suis pas malade, je suis un accidenté si mon vieux corps réagit bien je me remettrai assez vite sur pied.
Avant d’aller plus avant quelques mots sur l’hôpital Cochin où je séjournais en une villégiature contrainte.
L’hôpital Cochin est un hôpital de l’AP-HP situé à Paris dans le 14ème arrondissement. Hôpital de proximité et de spécialités situé dans le 14e arrondissement de Paris, l’hôpital Cochin exerce des missions de soin, d’enseignement et de recherche. Il se compose de 3 sites : Cochin et Port-Royal dans le 14e et Tarnier dans le 6e.
Rattaché à l’Université Paris Descartes, l’hôpital Cochin est notamment doté d’un service d’accueil des urgences adultes, d’une maternité de type III (Port-Royal) et dispose de services de référence tant au plan régional que national structuré autour de 7 axes : cancérologie ; gériatrie ; maladies de système-maladies auto-immunes-diabète ; ophtalmologie ; ostéo-articulaire ; périnatalogie-périconceptologie et thorax.
Il accueille depuis juillet 2017 l’OphtalmoPôle de Paris, nouveau centre spécialisé de l’AP-HP dans les maladies et la chirurgie des yeux et les urgences ophtalmologiques.
Près de 5 000 professionnels y travaillent. Il constitue avec les hôpitaux Broca (Paris 14ème) et Hôtel-Dieu (Paris, 4ème) le groupe « Hôpitaux universitaires Paris Centre » de l’AP-HP.
HÔPITAL COCHIN
Pneumologie Chef de service : Pr Daniel DUSSER
Créé en 1780 par Jean-Denis Cochin (1726-1783), curé de la paroisse Saint-Jacques-du-Haut-Pas, l’hospice Jacques était à l’origine destiné aux pauvres et aux ouvriers du quartier. Le curé Cochin avait alors fait construire un petit établissement d’une quarantaine de lits, grâce à sa fortune personnelle et à la charité de ses paroissiens. Il ne cessera de s’agrandir au cours du XIXe siècle. En 1784, après la fermeture du noviciat de Capucins, la partie de l'établissement située à l'angle de la rue des Capucins (devenue boulevard de Port-Royal) et de la rue du Faubourg-Saint-Jacques est utilisé comme hôpital pour les adultes atteints de maladies vénériennes sous le nom d'hôpital des Capucins puis d'hôpital du Midi en raison de sa situation dans le sud de Paris.
Les deux établissements fusionnent en 1902 avec leur voisin, l'hôpital Ricord, établissement pour vénériens créé en 1792, puis annexent successivement la maternité Port-Royal créée en 1795, la clinique Baudelocque créée en 1890 et l'hôpital Tarnier inauguré en 18811. Les bâtiments sont reconstruits entre 1908 et 1926 pour donner naissance à l’hôpital actuel, caractérisé par son modèle pavillonnaire en briques.
Depuis les années 1990, l'hôpital Cochin est associé à l'hôpital Saint-Vincent-de-Paul au sein du groupe hospitalier Cochin –
L’hôpital Cochin est classé 8e dans le classement du Point PNEUMOLOGIE
Les meilleurs hôpitaux
Classement sur 747 établissements pratiquant la pneumologie. CHU : centre hospitalier universitaire. CHR : centre hospitalier régional. CH : centre hospitalier. Consultation antitabac : existence (●) ou non (●) d’une consultation antitabac sur place. Centre de référence pour la mucoviscidose : centres agréés pour la prise en charge de cette maladie (●) ou non (●). Chirurgie du poumon : existence (●) ou non (●) d’un service de chirurgie thoracique sur place. Activité : nombre d’hospitalisations réalisées dans l’année. Ambulatoire : nombre de malades pris en charge en ambulatoire.
Notoriété : pourcentage de malades hospitalisés dans l’établissement, mais domiciliés dans un autre département.
Sans faire une fixation sur mon prénom vous admettrez tout de même qu'il est fort présent, photo-titre et ce qui suit.
«L’Appel de Cochin » est un texte publié en décembre 1978 par Jacques Chirac, à l’époque ancien Premier et président du RPR.
Ce texte fut écrit par ses deux conseillers de l’époque, Pierre Juillet et Marie-France Garaud à droite. S’inscrivant dans la perspective de la campagne du RPR pour les premières élections au suffrage universel du Parlement européen, qui eut lieu, en France, le 10 juin 1979, ce texte historique dénonçait notamment le « parti de l’étranger », c’est-à-dire l’UDF créé le 1er février 1978 à l’initiative de Valéry Giscard d’Estaing, alors président de la République.
LIRE le texte plus bas
Revenons à ma chambrette du service des soins intensifs de pneumologie : j’y suis entouré, on me parle, on me réconforte, dans le coaltar où je suis ça me fait du bien.
Très vite je sens que mon épaule droite, puis mon visage, puis mes yeux gonflent, on me rassure ce n’est que de l’air échappé de mon poumon. Je ne puis me contempler je me sens bibendum.
Ça se nomme œdème, n’ayant en ce lieu aucun souci esthétique je prends avec philosophie ce désagrément, je vois trouble.
Les deux jeunes infirmiers qui s’occupent de mon confort, je suis dépendant, plaisantent avec moi, la patiente d’à côté profère des injures, les appelle, « c’est vous qu’elle appelle, vous l’avez séduit. »
Je souris.
Plus beaucoup de souvenirs de ce premier jour, la cortisone me fait planer et la perfusion me nourrit.
Le dimanche après-midi je suis transféré à l’étage dans le service des soins continu. Le lit est un champ de labour mais on me promet un nouveau matelas anti‑escarres à air dynamique pour le lendemain.
Pendant que j’écris cette chronique sur face de bouc ma chronique du jour éveille la compassion de mes amis...
À suivre…
Que disait l’appel de Cochin ? :
« Le président de la République [Nota : Valéry Giscard d’Estaing] reconnaissait, à juste raison, dans une conférence de presse récente, qu’une Europe fédérale ne manquerait pas d’être dominée par les intérêts américains. C’est dire que les votes de majorité, au sein des institutions européennes, en paralysant la volonté de la France, ne serviront ni les intérêts français, bien entendu, ni les intérêts européens. En d’autres termes, les votes des 81 représentants français pèseront bien peu à l’encontre des 329 représentants de pays eux-mêmes excessivement sensibles aux influences d’outre-Atlantique.
[…]
Il est de fait que cette Communauté – en dehors d’une politique agricole commune, d’ailleurs menacée – tend à n’être, aujourd’hui, guère plus qu’une zone de libre-échange favorable peut-être aux intérêts étrangers les plus puissants, mais qui voue au démantèlement des pans entiers de notre industrie laissée sans protection contre des concurrences inégales, sauvages ou qui se gardent de nous accorder la réciprocité. On ne saurait demander aux Français de souscrire ainsi à leur asservissement économique, au marasme et au chômage.
[…]
La politique européenne du gouvernement ne peut, en aucun cas, dispenser la France d’une politique étrangère qui lui soit propre. L’Europe ne peut servir à camoufler l’effacement d’une France qui n’aurait plus, sur le plan mondial, ni autorité, ni idée, ni message, ni visage. Nous récusons une politique étrangère qui cesse de répondre à la vocation d’une grande puissance, membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies et investie de ce fait de responsabilités particulières dans l’ordre international.
[…]
Puisqu’il s’agit de la France, de son indépendance et de l’avenir, puis qu’il s’agit de l’Europe, de sa cohésion et de sa volonté, nous ne transigerons pas. Nous lutterons de toutes nos forces pour qu’après tant de sacrifices, tant d’épreuves et tant d’exemples, notre génération ne signe pas, dans l’ignorance, le déclin de la patrie.
[…]
Comme toujours quand il s’agit de l’abaissement de la France, le parti de l’étranger est à l’œuvre avec sa voix paisible et rassurante. Français, ne l’écoutez pas. C’est l’engourdissement qui précède la paix de la mort.
Mais comme toujours quand il s’agit de l’honneur de la France, partout des hommes vont se lever pour combattre les partisans du renoncement et les auxiliaires de la décadence. »