« Le 1er mai 1886, aux États-Unis, 200 000 travailleurs obtiennent la journée de huit heures grâce à une forte pression des syndicats. Mais un affrontement avec la police cause la mort de plusieurs personnes.
En souvenir de cette victoire amère, les syndicats européens instituent quelques années plus tard une « journée internationale des travailleurs » ou « Fête des travailleurs » destinée à se renouveler tous les 1er mai. Cette journée est aujourd'hui appelée « Fête du Travail », bien que l'expression prête à confusion (on ne fête pas le travail à proprement parler mais l'on honore les travailleurs).
André Larané
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Le 24 avril 1941, en pleine occupation allemande, le 1er mai est officiellement désigné comme la fête du Travail par le Gouvernement de Vichy qui espère ainsi rallier au régime maréchaliste les ouvriers. Cette journée devient chômée. En avril 1947, la mesure est reprise par le gouvernement de Paul Ramadier. Celui-ci fait du 1er mai un jour férié et payé. Jour durant lequel la tradition veut que l’on offre un brin de muguet à ses proches comme porte-bonheur. Cette tradition a été reprise dans de nombreux pays d’Europe.
À Paris, comme partout ailleurs, le 1er mai, alors que d’ordinaire la vente de fleurs et de tout autre objet sur la voie publique est interdite sans autorisation, conformément à la tradition les particuliers sont libres de s’improviser marchands de muguet.
La vente du muguet le 1er mai est une vente au déballage à caractère exceptionnel réglementée notamment par un arrêté préfectoral du 21 avril 1978 et un arrêté municipal du 12 avril 1988 :
• La vente du muguet sauvage est autorisée chaque année, le jour du 1er mai, sur la voie publique à Paris.
• Cette autorisation exceptionnelle à caractère traditionnel ne peut, en aucun cas, être prolongée avant ou après cette date.
• Le muguet doit être vendu en l’état. La vente d’aucune autre fleur n’est autorisée.
• Les vendeurs ne peuvent s’installer à moins de 40 mètres des boutiques de fleuristes et des commerces.
Ce muguet vendu à la sauvette n’est, qu’à de rares exceptions, du muguet sauvage poussant dans les sous-bois. Lorsque j’habitais une maison dans les bois à la Chapelle-en-Serval il me suffisait d’aller couper les petites clochettes au bas de chez moi, de les assembler dans une couronne de feuilles, pour offrir de jolis bouquets très odorants.
Les bouquets comme les pots ou les compositions de muguet proviennent à 80 % de la région nantaise « Des retraités, des étudiants, des immigrés africains ou roms... le brin de muguet offert pour la Fête du Travail est bien souvent récolté par des petites mains qui n’ont pas beaucoup d’autres moyens de subsistance que cette tradition bien française. Dans la région de Nantes, qui fournit 80% de la production nationale, les exploitations prennent des allures de ruche chaque année du 20 au 27 avril avec plus de 7.000 personnes embauchées sur cette période. »
Avec 60 millions de brins récoltés, le pays nantais leader européen sur le muguet
Le pays nantais concentre 80 à 85% de la production hexagonale, ce qui en fait donc le leader européen en la matière, le reste étant récolté notamment dans la région de Bordeaux. Sur près de 200 hectares, c’est une trentaine de cultivateurs qui s’activent à l’année afin que les clochettes blanches odorantes, ou «lys des vallées», puissent être vendues le 1er mai, partout en France et en Europe. Car c’est l’une des particularité de cette fleur : «En brins, le muguet n’a de valeur commerciale que le 1er mai !», souligne Antoine Thiberge.
Cueillette, calibrage, mise en bouquet, emballage : le ballet du muguet dure jusqu'à la veille du 1er mai. Pour les aider dans la dernière ligne droite, près de 7 000 saisonniers sont recrutés. Objectif : récolter 60 millions de brins en sept jours. Une tâche XXL effectuée entièrement à la main et qui équivaut à 300 000 heures de travail cumulées. Pour un total de 500 000 heures de travail annuel.
Le chiffre d’affaires des producteurs nantais de muguet est estimé à plus de 15 millions d’euros. Le gros de la production est vendu en France. Les pays francophones comme la Belgique et la Suisse constituent d’autres débouchés.
Nantes : Le muguet Nantais - ina.fr
Interviewé dans un champ de muguet, Monsieur GARNIER, maraîcher parle de son entreprise et de la culture du muguet. Une employée explique ensuite comment les fleurs sont conditionnées après la...
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