Encore un me dis-je, c’est pire que la liste des péchés mortels de mon curé-doyen, le genre péché de chair puisque cette fois-ci le goût d’huître est qualifié de nauséabond par la journaliste de Vitisphère.
J’adore les huîtres, les fines de claires bien vertes surtout, et je ne vois pas en quoi l’huître a un goût nauséabond. Je plaisante bien sûr, le grand amateur n’achète pas un Grand Cru pour se taper un goût d’huître, aussi fines de claires soit-elle, il se contente d’un vulgaire Muscadet lorsqu’il s’offre des huîtres – à Bordeaux y se tapent une petite saucisse avec.
Ho, là, là que je me dis encore une catata pour ces pauvres na-na, ils vont encore en prendre plein le museau, certains consommateurs « parlent d'odeur iodée, d’huître ou de crustacés, de fond vaseux, d’autres évoquent un goût de moisi, de poussière, des odeurs putrides. »
Bon petit soldat je me plonge dans la lecture ardue de l’article de Vitisphère et, en dépit de mon ignorance crasse, je m’aperçois que ce sont les vins con-con qui sont touchés.
« La première contamination provenait de l’acide chlorhydrique utilisé pour la régénération de la résine échangeuse d’ions sur laquelle le vin avait été passé pour une acidification. »
« Mais d’autres cas de contamination sont survenus par la suite sur des vins qui n’avaient pas été traités sur résine échangeuse d’ions, suggérant d’autres causes. […] Quand on fait passer de l’eau sur une résine échangeuse d’ions pour l’adoucir, on la concentre en 2-bromo para cresol. Ensuite, lorsqu’on se sert de cette eau pour nettoyer un filtre tangentiel, le 2-bromo para cresol se fixe sur membrane du filtre. Et après, il relargué dans le vin sous l’effet solvant de l’alcool ».
« Aucun traitement autorisé sur vin ne permet d’éliminer le 2-Bromo-para-crésol : écorces de levure, gélatine… rien n’est efficace. Sur moûts, un traitement au charbon détoxifiant permet de ramener la concentration de ce composé en-dessous du seuil de détection (0,5 ng/l), mais ce traitement n’est pas autorisé sur vin. La seule solution reste la dilution par l’assemblage, qui n’est envisageable que dans les cas de faible contamination. »
Bref, y’ a pas que les vins pur jus qui puent ! Si vous souhaitez en savoir plus sur ce nouveau défaut provoqué dans les vins par un bromophénol, le 2-Bromo-4-methylphenolencore appelé 2-Bromo para cresol. Lisez ICI
Merci aux savants, grâce à eux j’ai découvert l’anosmie comme étant l’insensibilité à l’odeur et je me suis dit que les petites louves et les petits loups qui se rincent les dents au vin tout nu sont, les pauvres petits, sûrement atteint d’asnomie.