« Le numérique est l’origine, la conséquence et peut être la solution de la volatilité / incertitude des marchés du XXI eme siècle »
Phrase d'anthologie, le genre à provoquer un AVS chez un économiste atterré, à mettre Thomas Guénolé en état d'attrition, à donner des frissons aux têtes d’œufs du FMI, à mettre en érection les passionnés du vin...
Je l'ai goûté, savouré, et comme suis un vieux con et que je ne me soigne pas… bien au contraire... je m'octroie le droit de me payer la fiole de celles et ceux, tout juste sortis d’écoles dont je tairais le nom, qui, sur les petites estrades financées par le bel argent pompé sur les vignerons, viennent doctement dispenser des oracles, des conseils à un parterre d’apprentis communicants ou commerçants rêvant jour et nuit de créer leur start-up qui crachera du pognon.
L’imagination n’est guère au rendez-vous sur ces petites estrades, c'est le genre nez dans le guidon, PowerPoint a l’appui, les jeunes pousses conseillères, enfoncent joyeusement des portes ouvertes pour le plus grand bonheur des ravis. C’est du convenu pur sucre, du mal digéré, une vision du monde du vin idyllique, un mélange mal digéré d’idées reçues et de vieilles recettes.
Même si ça les fâche je persiste à croire que la capacité à donner des conseils repose sur l’expérience et non sur un savoir académique plus ou moins bien assimilé. Le jeunisme du bac à sable est tout aussi redoutable que le gâtisme des vieux revenus de tout.
Ce qui me chagrine vraiment c’est que tout ce petit monde se berce d’illusions, il rêve de vivre sur la bête mais la bête n’a pas besoin d’eux, très vite les fameuses start-up passent à la trappe, seuls survivent les organisateurs événements.
Depuis que je chalute sur le Net, tel sœur Anne, je ne vois rien venir, les grands intervenants de la vente de vin sur la Toile sont des grosses machines, Ventes Privées et Cdiscount, qui servent à écouler les invendus des négociants, des châteaux ou domaines, et non les géniaux innovateurs qui soit se font bouffer comme le Petit Ballon ou disparaissent sans fleurs ni couronnes.
Comme le proclamait le Grand Charles, à propos de l’Europe, il ne suffit pas de faire des sauts de cabri en criant : « le digital, le digital… » pour emporter l’adhésion des vignerons qui n’ont pas forcément beaucoup de pognon à jeter par les fenêtres.
Attention je ne suis pas en train d’écrire que le digital est un miroir aux alouettes, bien au contraire, ça un bail que je crois que c’est une révolution pour les vignerons.
18 mai 2009
Urgence : défendons le seul chemin vicinal qui relie Embres&Castelmaure à New-York : l'Internet !
C’était à propos de la volonté de Bachelot de verrouiller l’internet du vin sous la pression du « Mobilisons-nous face à une risque sanitaire et social majeur » des prohibitionnistes masqués emmenés comme à l’ordinaire par l’ANPAA
« La Toile n’est pas une télévision-bis, elle maille toutes les voies de communication possibles sur lesquelles la circulation est à double sens. Alors traiter le vide juridique, en ce qui concerne la publicité pour les boissons alcoolisées sur l’Internet, par un simple principe d’interdiction relève soit de la mauvaise foi, soit de la politique de l’autruche. »
Ce que je conteste aux jeunes pousses conseillères c’est tout d’abord de se contempler le nombril entre elles, et surtout de vouloir se substituer aux vignerons, de leur tenir la main parce que bien sûr ils n’y connaissent rien.
Ces dernières années toutes les innovations du vin sont venues des vignerons de vin nature et d’une poignée de restaurateurs, cavistes ou buveurs, mais pas de petites louves et de petits loups dispensant besogneusement, régurgitant leurs cours.
Même si certains m’accusent d’être immodeste, ce que je ne conteste pas, je conseille à tous ces apprenti (e) s de bien vouloir passer par la case terrain avant de nous bassiner avec leurs lieux communs qui ne valent pas deux balles.
J’ai vendu du vin, beaucoup, dans ma vie ; j’ai été un conseiller gris de décideurs privés et publics ; j’ai beaucoup appris plus de mes gamelles que de mes faits d’armes ; lorsque j’ai pris la plume pour pondre un rapport j’ai écrit :
« … je pose avec clarté les limites de mon travail, j’affirme que ces choix relèvent de la seule décision des principaux intéressés au devenir de nos grands ensembles viticoles. On peut attendre mon diagnostic, me demander les éléments de base de l’ordonnance mais seul un travail collectif, où les intérêts forcément contradictoires de la filière se confronteront au réel peut permettre de définir le champ du possible, de formuler des propositions opérationnelles, de chiffrer les moyens à mettre en œuvre, de rechercher comment on va financer les actions.
Le passé nous montre avec clarté qu’à recourir systématiquement à des points de vue extérieurs on débouche sur des études qui restent au fond des armoires, on n’anticipe pas, on subit et alors, le seul recours qui fédère, le seul bouc émissaire qu’on exhibe, qu’on rudoie c’est l’Etat. L’impérieuse conjoncture fait de lui l’urgentiste en chef, il faut parer au plus pressé, engloutir des moyens considérables dans des mesures de sauvegarde, et bien entendu, lorsqu’on sera de nouveau sur pied, juré, on se mettra sérieusement au travail.
[…]
Je propose donc qu’un noyau dur de quatre personnes : 2 pour la production, 2 pour le négoce pilote cette réflexion stratégique avec un groupe de travail pour aboutir, courant du dernier trimestre 2001, à la rédaction du « nouvel élan des vins de France 2010 »
Je persiste et je signe, les conseilleurs ne sont pas les payeurs, les nouveaux outils digitaux permettent aux vignerons, avec des moyens raisonnables, de retrouver leur liberté…
La liberté n’est pas la tasse de thé des sponsors des évènements où les jeunes pousses conseillères viennent s’exprimer, faut pas les fâcher… le CIVB, Terra Vitis et…
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