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26 février 2018 1 26 /02 /février /2018 07:00
La Taulière du Lapin Blanc, la Claire de Saint-Quentin, se lance dans la « jachère emblavée »

Les jeunes filles d’aujourd’hui n’ont ni froid aux yeux, ni aux mains qu’elles osent, comme nos grands-mères, plonger dans la terre, cette glaise nourricière chère à Pétain – désolé je me suis laissé emporter par la Terre ne ment pas d’Emmanuel Berl* – c’est que l’ancien très sérieux Monde d’Hubert Beuve-Méry, un peu estropié par le duo d’enfer Colombani-Plenel, vient de publier  Agriculture biologique : le pari enthousiaste des femmes sous la signature d’un homme par Michel Dalloni bien évidemment.

 

*« En juin 1940, alors que le gouvernement est replié à Bordeaux, il travaille comme speech-writer pour… le maréchal Pétain. Provocation, pour cet intellectuel juif de gauche ? Ou réelle adhésion aux idées ultra-conservatrices de la Révolution nationale ? Reste que le futur chef de l’Etat français lui doit ses meilleurs éléments de langage. « Je hais les mensonges qui vous ont fait tant de mal », et « la terre, elle, ne ment pas »...

 

 

Oui, oui, oui, la Claire des hauteurs de Ménilmuche, la Taulière du Lapin Blanc, délaisse ses petits choux à la crème pour aller planter des choux chers à mon cœur de ventre à choux. Elle est vaillante la Picarde de Saint-Quentin, la voilà qui se plonge avec entrain dans la permaculture, s’initie chez Cazottes à la taille de la vigne, apprend à distiller la goutte, rêve de vaches, cochons, couvées en liberté bien sûr.

 

Notre Claire cuisinière de l’extrême n’est pas toute seule dans ce grand virage qui n’a rien de soixante-huitard, lire C’était au temps d’après mai 68 où les parents de Thomas Piketty partaient élever des chèvres dans l’Aude…

 

L’image des intellos soixante-huitards larguant les amarres, quittant Paris, s’installant à la cambrousse pour élever des chèvres et vivre du produit de la vente de fromages sur les marchés locaux fait partie intégrante de l’historiographie officielle du fameux mois de mai.

 

ICI 

 

D’abord y’a la Merluche insoumise, ex-productiviste forcené au temps de l’Union de la Gauche de Tonton, qu’a viré sa cuti pour devenir le barde d’une l’agriculture amoureuse de la nature. Ça plaît beaucoup à la boboïtude urbaine qui n’a jamais mis les pieds dans la bouse de vache mais qui ne jure que par l’agriculture urbaine ;  c’est commode, c’est à deux rues et on peut y aller à vélo avec les mouflons sur le porte-bagages y puiser ses choux et ses navets.

 

Alors Dalloni écrit : « Hôtesse de l’air, assistante mise en scène, peintre en bâtiment… Rien ne prédestinait ces femmes à devenir chef d’une exploitation agricole. En dépit des difficultés, elles sont de plus en plus nombreuses à relever le défi. »

 

« Je voulais agir sur le monde à ma hauteur, faire quelque chose de positif, qui n’abîme pas la terre. Le maraîchage bio, c’était une évidence. » Séverine Clory, maraîchère en Maine-et-Loire

 

« Le système actuel est dément. Il faut respecter la terre, ne pas l’intoxiquer. Il faut éviter la dépendance aux produits phytosanitaires et aux prêts bancaires. C’est la seule manière de rester libre sans avoir peur. » Clémentine Raimbault, maraîchère dans la Vienne.

 

« Il n’y aura pas de retour en arrière »

 

Rêveuses, mais les pieds sur terre. Engagées, mais pas militantes. « Femmes, mais pas féministes. » Libres, mais pas insouciantes. Elles savourent. « Je suis assez heureuse. J’aimerais que ça continue. Je crois à cette révolution par la pratique », proclame Clémentine Raimbault. « Il n’y aura pas de retour en ­arrière », jure Séverine Clory. Peut-être un troisième acte, une fois passée la cinquantaine. Mot d’ordre : « Rester utile », lance Sandra Vallon. Rejoindre une association. S’engager dans les institutions agricoles où les femmes pèsent si peu. Œuvrer à la transmission des terres bio.

 

Le bonheur serait-il dans le pré plutôt que dans le lointain ? S’agirait-il du triomphe de la jachère emblavée de Charles Péguy sur les îles lointaines du poète Louis Brauquier ? De la victoire des agitées du local ? Faut voir. Car nos agricultrices respirent l’époque. Ses contradictions sont aussi les leurs. Elles assument. Voitures diesel et traction animale. Smartphone et poêle à bois. Grand air et tabac à rouler. Toilettes sèches et ­télévision à écran plat. Ni babas ni ­bobos. Peu de comptes à rendre. L’horizon comme perspective. Les saisons pour emploi du temps. « Le soir, je regarde Plus belle la vie », dit Sandra ­Vallon en riant de bon cœur. Elle a raison : c’est drôle. Et c’est exactement ça.

 

En savoir plus ICI  

 

Permaculture

 

Forgé au milieu des années 1970 par l'Australien Bill Mollison, le terme « permaculture » est une contraction de « permanent » et « agriculture ». Il peut aussi s'entendre comme « culture de la permanence ».

 

C'est avec son collègue et ami David Holmgren, de l'université de Tasmanie, que Bill Mollison va en déterminer les principes dans leur ouvrage Permaculture 1. Tous deux réagissent aux dégradations de l'environnement causées par une agriculture conventionnelle qui se soucie peu du vivant et ne voit les sols que comme un support.

 

La suite ICI

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