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25 février 2018 7 25 /02 /février /2018 08:00
Le président du Conseil français Pierre Mendès France boit un verre de lait en compagnie de Tony Vacaro, président du National Press Club, au cours d'une réception, le 22 novembre 1954, lors de son voyage officiel aux États-Unis. |AFP

Le président du Conseil français Pierre Mendès France boit un verre de lait en compagnie de Tony Vacaro, président du National Press Club, au cours d'une réception, le 22 novembre 1954, lors de son voyage officiel aux États-Unis. |AFP

Dans une tribune à Slate « Macron, choisit le vin, désavoue Buzyn et oublie Mendès France » Claude Askolovitch, un des derniers journalistes à connaître sur le bout des doigts l’histoire de la IVe République, en appelait à Mendès-France pour brocarder  notre jeune Président a qui il trouve une rouerie pompidolienne avec son « arrêtez d’emmerder les Français. »

 

Cette tribune va hérisser le poil du sieur Dupont Jacques et beaucoup de vignerons mais il m’a semblé intéressant pour alimenter un débat qui n’existe pas de la verser au dossier car elle est représentative du ressenti d’une partie de la population.

 

Extraits

 

« Pierre Poujade, organisateur des révoltes anti-fisc des artisans, en avait commenté ceci: «Si vous aviez une goutte de sang gaulois dans les veines, vous n'auriez jamais osé, vous, représentant de notre France, producteur mondial de vin et de champagne, vous faire servir un verre de lait dans une réception internationale! C'est une gifle, monsieur Mendès, que tout Français a reçue ce jour-là, même s'il n'est pas un ivrogne».

 

[…]

 

« Chacun comprenait, alors, que Mendès France, pour Poujade, était un juif qui niait la France en refusant le picrate. C’était idiot comme l’antisémitisme, quand le vin faisait partie des rituels mosaïques, mais cette négation prenait. D’autres soupçonnaient Mendès, élu de l’Eure, de favoriser le lait contre le vin, par tropisme normand! En tous les cas, c’était un sacrilège! De quel droit ce politique voulait-il sauver les enfants de France, en substituant du lait concentré sucré au vin coupé d’eau de la cantine -car il y avait encore, dans notre France des années cinquante, de l’alcool à l’école, de l’alcool en famille  et de l’alcool en politique, et un lobby qui aurait la peau de l’éphémère Mendès. Il tomberait à l’Assemblée en février 1955, quelques jours après que des bouilleurs de crus (fabriquants privés d’eau-de-vie) soient venus assiéger sa ville de Louviers, emmenés par le fasciste paysan Dorgères…

 

 

«Les propos émis par le ministre sont inacceptables et inexcusables de la part d'un haut responsable politique français […] les professionnels du vin, vignerons, commerçants, sommeliers, écrivains et critiques […] constatent quand ils sont à l'étranger la place éminente, bien plus que particulière, qu'occupe le vin dans l'appréciation de la culture et de la civilisation françaises. Ils vivent mal cette attaque frontale venant d'un ministre, eux qui consacrent chaque instant de leur vie à la production de vins qui répondent à cette attente d’excellence.»

 

« Texte vengeur contre Madame Buzyn, signé d’un aéropage d’amants du vin. Le titre était un rappel à la Patrie. «Mme Buzyn, cessez de diaboliser le vin, qui est une part de la civilisation française!», proclamaient donc Bernard Pivot et quelques palais choisis, parmi lesquels ces Chefs qui proposent, sur leurs tables, d’honnêtes AOC à 100 euros et au-delà - la qualité se paye. Madame Buzyn menaçait donc la civilisation française? Le titre était-il des auteurs, ou de la rédaction du Figaro, espiègle? »

 

 

[…]

 

« In vino veritas: Emmanuel Macron n’est pas Mendès France, loin s’en faut; Mendès ne mégotait pas en matière de risque, d’ennemis, de convictions, et défiait au nom de sa raison, quitte à périr. Macron durera plus longtemps, qui sait soupeser le danger et flatter la bête, finalement edgar-fauriste, si quelques fins justifient l’habileté. On bouscule assez d’habitudes nationales, de la SNCF au droit du travail, pour ne pas écorcher l’identité viticole. Le paysans ont assez de raisons de se plaindre, quand ils doivent manifester et bloquer le Sud-Ouest pour conserver des aides vitales, pour qu’on ne réveille en plus pas les guerres des vignerons d’antan: lou cigal Marcelin Albert, qui défiait la troupe de Clemenceau,  chante encore dans la mémoire des pouvoirs. Le macronisme sait tout cela. Il ne mésestime pas des succès faciles.

 

 

Recevant à l’Elysée de jeunes agriculteurs, jeudi dernier, Emmanuel Macron a donc sacrifié la sérieuse Buzyn aux envoyés de Bacchus, devenus faire-valoirs du message. «Il faut arrêter d’emmerder les Français avec ces conneries», entend-on de sa bouche, dans un enregistrement que Ouest France a publié, plus brut que les propos repris généralement. Face à des paysans du Tarn-et-Garonne, Emmanuel Macron qualifiait de «conneries» les projets attribués à sa ministre de la Santé, et rappelait ses hauts faits. Il avait été ministre de l’Économie, insistait-il, et c’est dans sa loi, portant son nom, que la publicité pour l’œnotourisme -le tourisme vinicole- avait été autorisé. »

 

Texte intégral ICI

 

« Pas une ombre de désaccord avec Macron »

 

Plaisir du vin, prévention des dangers de l'alcool, transition écologique : le courant est bien passé entre les responsables de la filière et Emmanuel Macron au salon de l'agriculture ce 24 février.

 

ICI 

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