Ce matin j’aurais pu me gausser de la conversation naturiste de Denis Saverot et de sa petite bande, y z’ont un petit côté « Max et les ferrailleurs » à la RVF, ils récupèrent, les voilà qui distribuent leurs Grands prix de la 2018 à Jean-François Ganevat pionnier du vin nu, à François Adam membre de l’association des Cavistes alternatifs, à Lydia et Claude Bourguignon les bannis de l’INRA, rien que des « terroristes »
Mieux vaut tard que jamais me direz-vous, mieux vaut prendre Le Dernier Train de Gun Hill que de rester sur le quai comme le couple B&D.
Ce ne serait pas très charitable de ma part, comme disait Françoise Giroud « on ne tire pas sur une ambulance… »
J’élève le débat : ce matin c’est France Profonde contre France bling-bling, le Saint-Nectaire qui pue contre les diamants du Ritz !
Les faits rien que les faits, du journalisme à l’ancienne quoi !
Il est 18h mercredi dernier Frédéric Beigbeder est attablé au bar Hemingway en train de déguster un Moskow mule pour l’interview de «Colin Field, star parisienne des cocktails »
« Soudain, un serveur est arrivé en courant et en criant: « Partez tous, partez tous! »
« Juste après, trois types cagoulés ont fait à leur tour irruption dans le bar. Ils ont juste dit : « Barrez-vous, on ne va pas vous faire de mal. » Ces quelques mots, qui se voulaient j'imagine rassurant, ont déclenché un vent de panique », relate Frédéric Beigbeder
« J'ai pensé à une attaque terroriste, car nous étions le lendemain du jour anniversaire de la mort des frères Kouachi », les auteurs de l'attaque contre Charlie Hebdo en janvier 2015.
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Ce n’étaient que des cambrioleurs qui voulaient faire main basse sur les bijoux et montres de luxe exposés dans l’établissement. Plus de 4 millions d'euros…
Et pendant ce temps-là, Alain Rémond dans la Croix revient à l’essentiel, au Saint-Nectaire, normal dans un journal catholique :
« Fromages contre diamants »
« Alors que les médias font grand cas du braquage de la bijouterie du Ritz, mercredi soir, par cinq cambrioleurs armés de haches, on ne peut pas dire qu’on entende beaucoup parler d’un autre braquage survenu la veille, autrement plus grave. Dans la nuit de lundi à mardi, en effet, une cave d’affinage de saint-nectaire a été saccagée et cambriolée à Murol (Puy-de-Dôme). Près de 700 fromages, dont les plus affinés (preuve que les voleurs sont des spécialistes), ont été dérobés, soit, tout de même, près d’une tonne de saint-nectaire. Ce n’est pas le genre de larcin qui se commet en 2 CV-camionnette. Certes, le montant du butin de la bijouterie du Ritz a de quoi enflammer les imaginations, puisqu’il tourne autour de quatre millions d’euros. Alors que celui de la cave d’affinage de Murol ne dépasse pas les dix mille euros. Et alors ? Pour la majorité de nos concitoyens, qu’est-ce qui compte le plus : les bijoux du Ritz, tellement chers que ceux qui les achètent n’osent même pas les porter, ou d’excellents saint-nectaires qui font le bonheur des tables ? Poser la question, c’est y répondre. Reste maintenant à savoir qui a bien pu concevoir et perpétrer un tel crime contre le patrimoine gastronomique français. Et, surtout, comment faire pour remonter la piste jusqu’aux coupables. C’est là où, contrairement aux cambrioleurs du Ritz, ceux de Murol ont du souci à se faire : l’argent n’a peut-être pas d’odeur, mais le saint-nectaire, si.
Alain Rémond
2 questions pour terminer :
- Qu’est-ce que le Moskow mule ?
Créé en 1947.
En 1933, à la fin de la prohibition et de son fameux amendement n° 18, stipulant que la production, la vente et le transport de boissons alcoolisées sur le territoire des Etats-Unis étaient désormais interdits, Rudolph Kunett, qui dirigeait alors les produits de beauté Helena Rubinstein, décida d'implanter en Amérique la vodka Smirnoff, qu'il acheta le 21 août 1933 pour 8000 Dollars. Il fonda la toute première distillerie de vodka américaine à Bethel, dans le Connecticut.
Mais malgré de grosses sommes dépensées en publicité, son entreprise ne vendit, en 1934, que 6 000 caisses et se retrouva en déficit. En 1939, désespérant de l'avenir, Kunett demanda de l'aide à John Martin, patron de la société Heublein, qui produisait des boissons depuis le XIXe siècle. Il voulait utiliser la marque Heublein pour promouvoir sa vodka. Martin, de bonne humeur ce jour-là, accepta.
Quelques mois plus tard, Martin rachetait la marque Smirnoff à Kunett. Ses subordonnés pensèrent que le patron avait perdu la tête : la plupart des Américains ignoraient jusqu'au terme de "vodka", sans parler du nom Smirnoff. Ils buvaient du whisky, du gin, dans les Etats du Sud du rhum ou de la tequila, considérant la vodka comme un solvant fabriquée par des communistes russes dont ils se méfiaient. Mais Martin savait que les Américains aimaient les cocktails, et était conscient du potentiel de la vodka dans les cocktails.
Martin avait un vieil ami à Los Angeles, Jack Morgan, qui déployait des efforts considérables pour familiariser les Américains avec la ginger ale anglaise, en vain.
Un beau jour de 1947, ils se rencontrent à Hollywood, au restaurant "Cock'n Bull" et trouvent une solution à leurs problèmes en mélangeant la vodka et le ginger ale auquel on ajoute du jus de citron vert, servie dans des chopes en étain. Ce cocktail est baptisé "moscow mule" (mule-de-Moscou). Martin déclarera plus tard : "Ce nom ne voulait rien dire, il était juste accrocheur." Malgré tout, "moscow" évoquait le pays d'origine de la vodka, et "mule" était sans doute là pour suggérer que le cocktail vous assommait aussi sûrement qu'une ruade de l'animal.
Conclusion au Ritz avec Beigbeder et son Moskow mule :
« La présence de la police a fini de rassurer le people qui est retourné finir son cocktail. Trop « pimenté » à son goût. La barmaid lui a répondu : « Le chef Colin Field ne rate jamais ses cocktails, ce que vous sentez, ce sont les gaz lacrymogènes de la police. »
Deuxième question :
- Mais au fait, d'où vient la couleur du saint-nectaire ?
Pour être reconnu saint-nectaire, ce dernier doit avoir été affiné pendant au moins 28 jours.
Huit jours après avoir été démoulée puis stockée en chambre froide par le producteur, la tomme arrive blanche, vierge de toute moisissure. L’hygrométrie saturée à 95 % et les 10° C de la cave, qu’elle soit naturelle ou artificielle vont changer la donne. Le travail de l’affineur aussi.
« Le fromage doit être lavé au moins deux fois par l’affineur s’il veut être reconnu comme saint-nectaire. Ce lavage s’opère à l’eau salée. Une première fois après les cinq premiers jours passés en cave. Une seconde une semaine plus tard. »
Le geste est essentiel, le sel permettant de modifier les bactéries et moisissures qui vont se développer. Exemple avec le mucor gris ou « poil de chat ». « Laver le fromage freine le développement du mucor, qui craint le sel. C’est important car si le mucor est trop présent, il va pomper l’humidité du fromage, le creuser et le rendre sec. »
Pendant ce mois d’affinage, le fromage est aussi régulièrement frotté et retourné, permettant la formation naturelle de cette croûte de couleur blanc gris orangé non uniforme.
Plusieurs bactéries – comme le brevibacterium et sa couleur orangée que l’on retrouve sur les raclettes et autres abondances ou le cylindrocarpon pour le blanc – apportent leur pierre à l’édifice d’une croûte qui ne doit donc pas être seulement grise. Si ces populations microbiennes semblent nombreuses, elles vont enrayer la prolifération de bactéries pathogènes rendant croûte et pate comestibles ! blanc gris orangé non uniforme.