L’un de mes amis, à la fois vigneronne et vigneron, m’a transmis ce courrier qu’il venait de recevoir.
Bonjour,
Dans le cadre du prochain supplément vin du quotidien (…) nous organisons une dégustation de vins issus de l'agriculture biologique.
Si vous souhaitez y participer, merci de nous faire parvenir un exemplaire de votre cuvée « emblématique » à l'adresse suivante (Ndlr. que je ne mentionnerais pas) avant le vendredi 5 janvier et de nous préciser par retour email que vous participez à cette session.
Notez qu'il n'y a pas de contraintes de millésimes.
Les vins seront dégustés par X, Y et Z. Le supplément paraîtra le 26 janvier daté 27.
Vous trouverez en pièce jointe la fiche technique à nous retourner par email de préférence.
Nous sommes à votre disposition.
Cordialement.
Tartanpion
Pourquoi m’émeus-je de ce courrier me dire-vous ?
Tout bêtement parce qu’à aucun moment il n’est proposé à la vigneronne ou au vigneron, ou aux deux à la fois, de prendre en charge les frais de port de cet envoi.
C’est peanuts me direz-vous, quelques euros pour avoir l’extrême honneur de voir leur cuvée emblématique dégustée par un trio de composé de 2 dégustatrices et d’1 dégustateur.
Moi ça me choque que l’auteur de ce courrier n’ait pris la peine de le faire. C’eut été la moindre des politesses, une forme de respect qui trancherait avec l’habituelle désinvolture des auto-proclamés journalistes du vin trop habitués à se faire rincer par les zinzins interprofessionnels ou les propriétaires à gros budget.
Il est fort à parier que vigneronne et vigneron, s’ils étaient intéressés par ce genre de dégustation, auraient apprécié cette prévenance et expédié gratos leur flacon emblématique.
Faut le servir à domicile ces dégustateurs hors-sol, pour eux c’est temps perdu que d’aller poser leurs belles fesses chez vigneronne et vigneron pour exercer leur activité. Ils préfèrent aller s’asseoir à de belles tables en des banquets offerts par des propriétaires qui ne leur veulent que du bien.
Le vin des gueux, lui, vient à eux par la Poste…
Ainsi va le Monde, faut-il pour autant s’en satisfaire ou faire un bras d’honneur aux petits marquis et marquises, féminin oblige…