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17 décembre 2017 7 17 /12 /décembre /2017 07:00
Du système Law qui transformait l’or en papier au bitcoin de Satoshi Nakamoto changeant le papier en crypto-monnaie, chronique d’1 faillite annoncée…

Pas si sûr, même si cette révolution technologique, nouvelle forme d’or, a tout l’aspect d’une bulle financière ou fleure bon l’escroquerie.

 

Le bitcoin, phénomène technico-financier de l’année, peut-être tout ceci, ou rien de tout cela, tout dépend de qui le définit.

 

Le système de Law

 

À la mort de Louis XIV, en 1715, les caisses de l'Etat sont vides. Un écossais, John Law, propose la création d'une banque qui émettra du papier-monnaie contre de l'or et prêtera à l'Etat le métal récolté. La solution séduit le Régent qui autorise en 1716 l'ouverture de la Banque générale qui deviendra Banque Royale en 1718.

 

L'opération démarre bien, mais la banque est fragile puisque, ayant prêté son or à l'Etat, elle est dans l'incapacité de faire face à d'éventuelles demandes de reconversion de ses billets.

 

Pour poursuivre ses activités, Law met en place un système ingénieux.

 

En 1717, il fonde la Compagnie d'Occident qui obtient le monopole du commerce avec la Louisiane. En 1719, il y réunit d'autres sociétés de commerce pour créer la Compagnie perpétuelle des Indes. Les actions de sa compagnie peuvent être souscrites par apports de rentes sur l'Etat ou par paiement comptant et la banque accepte de prêter des billets à cette fin.

 

L'opération est bien menée et les spéculateurs s'y laissent prendre. Le cours des actions de la Compagnie s'envole. La cadence d'émission des billets s'accélère. Mais la réalité des mines d'or du Mississipi et plus généralement la solidité de l'entreprise sont bientôt mises en doute.

 

La spéculation se retourne. Law qui a réuni la Banque à la Compagnie et est devenu, au début de l'année 1720, contrôleur général des Finances a beau faire, en mai 1720 l'expérience prend fin. C'est la banqueroute.

 

Source : Université de Poitiers.

 

 

Revenons aux fameux bitcoins en confiant le soin à un Suisse, Sébastien Ruche, du journal Le Temps de nous faire Le bitcoin pour les nuls

 

Bon, le bitcoin, c’est quoi exactement ?

 

Une monnaie virtuelle créée sur la base d’un document de travail publié en 2008 et dans l’indifférence générale par Satoshi Nakamoto, un pseudonyme derrière lequel se cachent un ou des individus jamais identifiés jusque-là. Le bitcoin repose sur un réseau décentralisé d’ordinateurs qui vérifient les transactions entre deux parties, comme le feraient une banque ou une autorité centrale. Chaque nouvelle opération s’ajoute dans un registre infalsifiable, la blockchain. Détenir du bitcoin revient à posséder une clé secrète prouvant à tout utilisateur du réseau qu’on détient ce bitcoin.

 

Le nombre total de bitcoins qui sera mis en circulation est limité à 21 millions d’unités, dont 17 millions ont déjà été créés. Le cours de cette cryptomonnaie non régulée a explosé de 1700% cette année, jusqu’à approcher 19 000 dollars le 7 décembre. De nombreux observateurs pensent qu’il s’agit d’une bulle. Contrairement aux monnaies traditionnelles ou à d’autres actifs financiers, il est impossible de déterminer la valeur intrinsèque du bitcoin.

 

Mais peut-on devenir milliardaire en bitcoins?

 

Absolument mais, pour le moment, mieux vaut mesurer 1,96 mètre, peser 100 kg et affirmer s’être fait voler l’idée de Facebook par Mark Zuckerberg. Ce sont les caractéristiques des premiers milliardaires officiels en bitcoins, les jumeaux Winklevoss. Après avoir reçu 65 millions de dollars pour régler leur contentieux autour de la paternité du réseau social, ils ont acheté en 2013 pour 11 millions de dollars de bitcoins, alors que la cryptomonnaie était encore peu connue et encore moins valorisée. Quelque 4 ans plus tard, le pactole de ces visionnaires se compte en milliards grâce à l’envolée du bitcoin.

 

Cette réussite fait rêver les acheteurs actuels de bitcoins, qui sont essentiellement mus par le syndrome FOMO – pour «Fear of missing out», une forme d’anxiété sociale qui fait que quelqu’un s’inquiète démesurément du risque de rater une opportunité. Dernier détail: les Winklevoss viennent de prédire que le cours du bitcoin allait encore être multiplié par dix ou vingt. D’autres, dont de nombreux banquiers, estiment qu’il n’a aucune valeur.

 

Qui détient des bitcoins ?

 

Il est estimé qu’environ 40% des bitcoins en circulation sont détenus par un millier d’utilisateurs, selon plusieurs experts interrogés par l’agence Bloomberg. On les appelle des «baleines», l’appellation utilisée dans les milieux financiers pour décrire des investisseurs dominateurs sur un marché. Il est probable que ces crypto-cétacés se connaissent et communiquent entre eux, afin d’influencer le cours du bitcoin grâce à des opérations concertées. Ce ne serait pas illégal, puisque le bitcoin n’est pas une action ou une obligation, qui sont, elles, soumises à des restrictions.

 

Concernant le grand public, il a été beaucoup écrit que Monsieur et Madame Tout-le-monde s’étaient mis au bitcoin lorsque son cours a dépassé 10 000 dollars, le 28 novembre dernier. On peut en douter fortement. La Suède est l’un des pays les plus familiarisés avec cette devise. Il est possible d’y investir facilement dans le bitcoin. Quelque 30 000 Suédois l’auraient adopté, c’est 50 fois plus qu’il y a un an. Mais ces précurseurs ne représentent toujours qu’environ 0,3% de la population. Un test simple: combien de personnes de votre entourage possèdent des bitcoins?

 

Certes, mais comment obtient-on des bitcoins?

 

Il existe deux méthodes. La plus simple: échanger des monnaies traditionnelles contre des bitcoins (ou des fractions de bitcoin) sur une plateforme d’échange comme Bitfinex ou, en Suisse, Bity. La plus complexe: «miner» des bitcoins, c’est-à-dire en produire avec un ordinateur. Ou plutôt avec des batteries d’ordinateurs dont la puissance de calcul est mise en commun afin d’assurer les transactions et de résoudre des problèmes mathématiques extrêmement complexes. En échange de leur contribution, les «mineurs» sont payés en bitcoins.

 

La complexité des calculs explique qu’une transaction en bitcoins consomme autant d’énergie qu’un ménage américain pendant une semaine et que l’ensemble du réseau du bitcoin émet autant de dioxyde de carbone que l’Equateur. A terme, il est estimé que ce réseau consommera autant d’énergie que le Japon.

 

La suite ICI  

La fin du système vue par un contemporain (extrait du Journal de Barbier, 1720)

 

« Hier mercredi, 17 juillet, la rue Vivienne fut remplie de quinze mille hommes, dès trois heures du matin. La foule fut si considérable qu'il y eut seize personnes d'étouffées avant cinq heures. Cela fit retirer le peuple. On en porta cinq au long de la rue Vivienne ; mais à six heures on en porta trois à la porte du Palais-Royal. Tout le peuple suivait en fureur ; ils voulurent entrer dans le palais, qu'on ferma de tous les côtés. On leur dit que le Régent était à Bagnolet, qui est une maison de campagne de Mme la Régente ; le peuple répondit que ce n'était pas vrai, qu'il n'y avait qu'à mettre le feu aux quatre coins et qu'on le trouverait bientôt. C'était un tapage affreux par tout ce quartier-là. Une bande porta un corps mort au Louvre. Le maréchal Villeroi leur fit donner cent livres. Une autre bande se jeta du côté de la maison de M. Law, et ils cassèrent toutes les vitres ; on fit entrer des Suisses pour la garder. Pendant ce temps, M. le Régent avait peur ; on n'osa pas faire paraître de troupes ; Rocheplatte, un de ses officiers de garde, avait fait entrer cinquante soldats. Quand ils eurent pris leurs mesures en dedans, à neuf heures, ils ouvrirent leurs portes, et en un moment les cours furent pleines de quatre à cinq mille personnes. M. Le Blanc, secrétaire d'Etat de la guerre, y vint avec une garde de gens déguisés. M. le duc de Tresmes, gouverneur de Paris, y entra ; tout le peuple entoura son carrosse ; il jeta de l'argent, même de l'or ; et il eut ses manchettes déchirées. M.Law y vint aussi dans son carrosse, dans la grande cour.

 

Quand son cocher vit cette populace, il commença à dire qu'il faudrait faire pendre quelqu'un de ces Parisiens. Cette insolence anima le peuple ; on ne lui fit pourtant rien dans le palais, mais il sortit seul avec le carrosse. Une femme tenant la bride de ses chevaux lui dit : " S'il y avait quatre femmes comme moi, tu serais déchiré dans le moment. " Elle avait perdu son mari. Il descendit, et lui dit : " Vous êtes des canailles ! " Le peuple le suivit, brisa le carrosse, et maltraita si fort le cocher... qu'il mourra, dit-on, aujourd'hui... Il ne s'en est guère fallu qu'il n'y ait une sédition entière... On a enterré des gens morts et cela s'est apaisé. Law voulait sortir, mais on l'en empêcha. Il est demeuré dans le Palais-Royal pendant huit jours sans sortir. Le Régent s'habillait pendant ce fracas ; il était blanc comme sa cravate, et ne savait ce qu'il demandait... Depuis ce jour-là, la banque n'a point été ouverte, et l'on ne paye nulle part, en sorte que l'on se passe d'argent à grand peine. Et pourtant on est si accoutumé au luxe et au plaisir... que malgré la misère générale où on est (puisque dans les meilleures maisons, il n'y a pas un sol, et que la circulation des choses nécessaires à la vie et à l'entretien, se fait par crédit, tout le monde crie et se plaint), cependant je n'ai jamais vu un spectacle plus rempli et plus superbe qu'hier, mercredi 20 novembre, à l'Opéra... Il est impossible que le Régent, en voyant tout cela, se repente, ni soit touché de tous les maux qu'il fait. » 

 

Mais puisqu’on vous répète que le bitcoin est le mal incarné !

 

Pourquoi est-ce que les gens s'obstinent à acheter du bitcoin aujourd'hui ? On leur a pourtant bien expliqué que c'était une monnaie diabolique !

 

Les gens sont têtus ! Malgré les efforts renouvelés des politiciens pour bien « expliquer » la situation, malgré la montée au créneau d’économistes chevronnés, estampillés crédibles par l’establishment jusqu’au point de recevoir un prix Nobel, qui ont pourtant largement détaillé pourquoi le Bitcoin était une hérésie abominable, la foule s’entête.

 

Elle continue, malgré tout ça, à acheter du bitcoin, à déplacer une part de plus en plus importante de ses avoirs vers les cryptomonnaies qui de leur côté, continuent de se renchérir à mesure que les jours passent

 

Pourtant et quasiment dès le départ, nombreux étaient ceux qui avaient bien senti que ces bricolages informatiques bizarres ne pouvaient rien valoir de bon, qu’ils n’étaient que le résultat d’une énième tentative de subversion des États démocratiques et respectueux de tous et de chacun, et que, de toute façon, sans régulation ni supervision serrées par ces derniers, les cryptomonnaies étaient appelées à un avenir néfaste, sulfureux ou délétère (cumul possible).

 

La suite ICI 

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