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12 novembre 2017 7 12 /11 /novembre /2017 06:00
Pierre Desproges « Quels sont vos héros ou héroïnes préférés dans la vie réelle ? » : Louis  Mermaz. Limogeons-le !
Pierre Desproges « Quels sont vos héros ou héroïnes préférés dans la vie réelle ? » : Louis  Mermaz. Limogeons-le !

Qui ne connaît le fameux questionnaire de Proust, (Le Questionnaire de Proust : les réponses de Charlotte Gainsbourg ICI  la réponse de Pierre Desproges, c’est tout lui.

 

En effet, qui connaît ou a connu, Louis Mermaz, fidèle porte-flingue de Mitterrand, dès la Convention des Institutions Républicaines, qui fut Président de l’Assemblée Nationale « rose » de 1981 et Ministre de l’Agriculture et de la Forêt dans le gouvernement de Michel Rocard.

 

 

Moi, bien sûr, puisque j’ai fait partie de son cabinet à la Présidence de l’AN en tant que conseiller-technique de 1981 à 1983, puis je fus son directeur de cabinet à l’Agriculture de 1990 à 1992. J’étais le rocardien de service, en mission, et je dois avouer, qu’en dépit de nos divergences, Louis Mermaz m’a toujours accordé sa confiance et, sur ce blog, je n’ai jamais fait état d’une quelconque critique à son égard.

 

Quand on accepte de servir il m’a toujours semblé malséant d’étaler sur la place publique ce genre de confidences. J’ai beaucoup appris et compris ce qu’était la Mitterrandie au contact de Louis Mermaz.

 

Cette réponse est extraite du volumineux et passionnant livre : Desproges par Desproges édition établie par sa fille Perrine et Cécile Thomas.

 

 

Les obsédés de Mézidon

 

« En septembre 1914, le haut commandement militaire à Paris décidait d’envoyer en disponibilité, dans la bonne ville de Limoges, une poignée de généraux qui ne donnaient pas satisfaction, soit qu’ils affichassent des sentiments germanophiles alors démodés, soit qu’ils courussent après les petites filles dans les sous-bois de Boulogne, ou, peut-être, pour d’autres raisons, que j’aurais pu connaître en téléphonant à Alain Decaux, mais ça sonne toujours occupé.

 

Toujours est-il que naquit le verbe « limoger ». C’était bien pratique d’avoir un verbe en plus dans le dictionnaire. Hélas, le conseil général de la Haute-Vienne (chef-lieu : Limoges, je ne vous le fait pas dire) vient d’adopter à l’unanimité « un vœu par lequel il demande au secrétaire d’Etat à la Culture d’user de son autorité  pour que le verbe « Limoger », blessant pour la ville de Limoges, soit proscrit du langage public »

 

On devra donc, à l’avenir, se contenter du verbe « virer », qui est malheureusement plus approximatif, mais qui n’a jamais fait de tort aux andouilles.

 

Par chance, on a toujours le droit d’être harassé à Arras, de canner à Cannes, de se faire castrer à Castres, d’avoir mal à la tête à Montcuq, et même d’être obsédé à Mézidon. »

 

Tapuscrit, collection particulière, 1er juin 1976.

 

 

Se faire limoger

Les expressions françaises décortiquées Expressio.fr

 

Pour un officier, se faire relever de son commandement.

Par extension, pour une personne ayant des responsabilités, être mis en disgrâce ou être frappé d'une sanction disciplinaire (mise à la retraite, révocation, licenciement...)

 

Origine

 

Beaucoup de gens savent que le verbe 'limoger' est issu du nom de la ville de Limoges.

 

Mais cette origine est-elle justifiée et quelle est la véritable histoire du limogeage ?

 

Au début de la guerre de 14-18, le général Joffre (Lien externe) doit résoudre une crise importante dans le haut commandement de l'armée française. Il écarte alors de nombreux hauts gradés de leur poste. C'est de cette disgrâce que naît le verbe 'limoger'.

 

Le 15 août 1914, Joffre reçoit du ministre de la guerre Messimy un télégramme lui indiquant que, désormais, les officiers généraux pourront être mis à la retraite d'office sur simple rapport motivé du commandant en chef.

 

Ayant jugé que de trop nombreux généraux et hauts gradés, brillants en temps de paix, étaient des incapables au front, Joffre décide le 27 août que ces généraux faillibles doivent se retirer dans une localité de la 12e région qui, alors, englobe loin du front les département de la Charente, la Corrèze, la Creuse, la Dordogne et la Haute-Vienne, et dans laquelle se trouve Limoges, entre autres.

 

Au moment où débute la bataille de la Marne, début septembre, 58 officiers sont d'abord renvoyés à l'arrière. Au total, en décembre, 40% des hauts gradés sont ainsi écartés de leur poste.

 

Selon certaines sources, tous ces officiers auraient été envoyés à Limoges, justifiant ainsi la naissance de ce qui était à l'époque un néologisme.

 

Mais selon d'autres sources, il paraît que sur les 150 à 200 officiers ainsi éliminés, il y en aurait finalement moins d'une vingtaine qui auraient été réellement tenus de séjourner dans la 12e région, et pas obligatoirement à Limoges même. Et comme cette zone géographique contient plusieurs autres villes importantes, les officiers auraient donc très bien pu se faire plutôt angoulemer, briver, guereter, tuller ou même magnac-lavaler[1].

 

Dans ce cas, c'est un peu abusivement que 'limoger' serait né en 1916.

 

[1] On aurait alors pu entendre le dialogue suivant :

« - Tu ne travailles plus à la fabrique de porcelaine ? Que t'est-il arrivé ?

- Je viens de me faire magnac-lavaler pour incompétence ! »

Ça le fait mieux, non ?

 

Voir Wikipédia Limogeage ICI

 

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