La grosse blague c’est que si les vendéens ont le Puy-du Fou, les habitants de la Haute-Loire ont le fou du Puy le futur boss des Républicains qui virent les traîtres macroniens mais gardent en leur sein un certain Mariani qui a twitté vendredi dernier « Syrie. Promenade nocturne, en toute sécurité, dans les rues de Damas… Finalement bien plus propres que nos rues de Paris en fin de journée ! »
Laissons-là ces lamentables pour revenir aux lentilles ; dans ma jeunesse sous la coupe des curés l’histoire d’Esaü perdant son droit d’aînesse pour un plat de lentilles me plongeait dans la stupéfaction pour la simple raison que j’ignorais à peu près tout de ce qu’étaient les lentilles.
En Vendée, en pension, nous chantions « patates-fayots » pour célébrer la variété des menus de la cantine. Nous ignorions, à l’école d’agriculture, ce qu’était une légumineuse. La modernité les classait dans les oubliettes de l’agronomie.
Lire ICI Des mojhètes froides couchées sur une tranche de pain de 4 embeurrée, un délice d’été et ne me dites pas que vous n’en avez rien à péter !
Vous comprenez mieux que cette étrange histoire dans le Livre de la Genèse, avec les parents Rebecca et Isaac, et leurs deux jumeaux, Esaü et Jacob, me passait au-dessus de la tête. En effet, je trouvais cet Esaü, rentrant de la chasse bredouille et ayant très faim, particulièrement stupide d’accepter la proposition de Jacob de le nourrir avec un plat de lentilles à condition qu’il lui cède son droit d’aînesse, c’est à dire l’héritage de la famille.
Pour en finir avec mes histoires de petit vendéen ignorant, mon premier plat de lentilles provint d’une boîte de conserve « saucisse aux lentilles » achetée par la mémé Marie chez Houiller l’épicier (monsieur Houiller portait une blouse grise et il avait l’air de porter tout l'ennui du monde sur son visage). Je trouvai ça immonde.
Ce ne fut, que bien plus tard, à Paris que je pus apprécier au Pied de Fouet le petit salé aux lentilles d’Andrée.
Mon titre n’est pas un effet de manche 2016 fut l’Année internationale des légumineuses
22 novembre 2016,
Rome - «La sensibilisation des consommateurs aux bienfaits nutritionnels et diététiques des légumineuses, les graines comestibles des légumineuses dont font partie les lentilles, les pois chiches, le niébé et autres types de haricots secs, reste inadéquate et davantage doit être fait en vue de promouvoir leur rôle dans les systèmes alimentaires», a indiqué aujourd'hui Mme Maria Helena Semedo, Directrice générale adjointe de la FAO.
Des progrès ont été réalisés grâce à des initiatives prises tout au long de l'Année internationale des légumineuses 2016, cependant «il est essentiel de poursuivre cette dynamique», a déclaré Mme Semedo aux participants présents à l'occasion du Dialogue mondial organisé au siège de la FAO.
Réputées pour leur taux élevé en protéines et leur capacité à récupérer l'azote et à le fixer dans les sols, les légumineuses représentent également un atout en matière de fertilité pour d'autres cultures.
« En plus d'être appréciées pour leurs qualités, les légumineuses méritent également l'attention des politiques», a-t-elle ajouté. »
Près de 62 millions de tonnes de légumineuses sont cultivées chaque année. L'Inde est de loin le plus important producteur tout en étant un importateur net.
Le commerce international des légumineuses se chiffre autour des 7 milliards avec pour principaux contributeurs la Chine, le Brésil, le Canada, la Birmanie et l'Australie.
Tout ça est bel et beau me direz-vous mais comment décider nos mouflets à bouffer des lentilles ?
Faire dans le people !
« Il a suffi qu'un tabloïd anglais détaille le menu de la cantine de l'école de l'héritier de la couronne britannique, où apparaissaient des lentilles vertes du Puy-en-Velay, pour que les sujets de sa très gracieuse majesté se jettent sur cette légumineuse qui bénéficie d'une AOP (appellation d'origine protégée) depuis près de dix ans.
Le petit prince George s'est fait malgré lui l'ambassadeur des lentilles vertes du Puy, spécialité de la Haute-Loire, dont la demande explose en Angleterre depuis qu'elles figurent au menu de sa très sélect nouvelle école maternelle (l'école privée St Thomas's Battersea. L'année scolaire y coûte près de 20.000 euros et le chef est français).
« Nous avons beaucoup de demandes de nos clients, sur place, en Grande-Bretagne, depuis l'article du Daily Mail, notamment de la part de restaurateurs. Les grossistes reçoivent plein d'appels ! », confie à l'AFP Antoine Wassner, patron de l'entreprise Sabarot, spécialiste des légumes secs en Haute-Loire, confirmant une information du quotidien La Montagne.
« C'est l'effet star dès qu'un VIP s'affiche avec un produit ! Et c'est un magnifique coup de projecteur sur les lentilles du Puy en Angleterre, déjà notre 2e marché après la France. Et puis, faire le 'buzz' avec un légume sec, riche en protéines végétales, et un petit prince de 4 ans, c'est très politiquement correct! », s'amuse M. Wassner, dont l'entreprise exporte 50% de sa production de lentilles vertes, dont 10% en Angleterre. « Peut-être que cette mode ne durera pas outre-Manche mais avec la vogue du 'vegan', on l'espère... », ajoute-t-il. De plus, la demande peut s'envoler car après une année 2016 médiocre en raison des intempéries, « nous avons une bonne récolte cette année, le double de l'an dernier, avec 2.500 à 3.000 tonnes de lentilles », se réjouit Antoine Wassner.
Qu’adviendra-t-il de la lentille verte du Puy avec le Brexit ?
Je ne sais, Michel Barnier devrait s’en soucier !
Les lentilles sont répertoriées selon leur couleur :
Lentille verte : la plus cultivée aussi bien en Europe qu’en Amérique du Nord, selon trois catégories : grosses, moyennes, petites ; sa peau est fine, mais n’éclate pas à la cuisson.
Lentille blonde : la plus courante et l’une des plus grosses, elle est cultivée en Argentine, au Canada, au Chili, aux États-Unis et en Turquie, mais pas en France.
Lentille brune : elle est principalement utilisée en conserve.
Lentille corail ou rose : cultivée en Inde, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, elle a une saveur légèrement poivrée.
Lentille rouge : c'est une variété assez rare. En France, elle est cultivée seulement en Champagne et s’appelle « lentillon », le Canada en est également producteur.
Lentille noire beluga : lisse, bien ronde et noire (d’où son nom), elle est originaire du Canada.