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28 novembre 2017 2 28 /11 /novembre /2017 06:00
Alors que le débat fait rage au sein de l’Union Européenne pourquoi nos voisins suisses sont-ils accro au glyphosate ?

Ce lundi, un comité d’appel va se pencher une dernière fois pour statuer sur la dernière proposition de la Commission de renouveler pour 5 ans ou non de la licence du glyphosate. En cas d'absence de consensus, la Commission devra trancher avant le 15 décembre.

 

État des forces en présence : 14 États pour, 9 contre, et 5 abstentions. La décision sera prise à la majorité qualifiée, soit 16 États représentants 65% de la population de lUE. Or sans le soutien des poids lourds démographiques de lUE, il est difficile dentrevoir une issue à limpasse.

 

Engluée dans des négociations de coalition, l’Allemagne ne devrait toujours pas prendre position: elle faisait partie des abstentionnistes.

 

La France, qui fait partie des chefs de file hostiles à une nouvelle autorisation avec l’Italie, a redit son opposition.

«Considérant les risques, la France sopposera à la proposition et votera contre. La France veut construire une sortie progressive du glyphosate et, avec plusieurs partenaires, pense quune durée plus courte serait possible», a expliqué dimanche dans l’hebdomadaire JDD Brune Poirson, secrétaire d’État auprès du ministre de la Transition écologique.

 

Après six reports, le vote était très attendu. Les Etats membres de l'Union européenne ont décidé, lundi 27 novembre, de prolonger de cinq années l'autorisation d'utiliser le glyphosate, l'herbicide le plus répandu au monde. Le résultat est sans appel : 18 pays ont voté pour, neuf contre (dont la France), et un pays s'est abstenu.

L'Allemagne, qui s'était abstenue au tour précédent, a voté pour, après avoir demandé des modifications au texte proposé en lien avec des restrictions sur l'usage privé du glyphosate et le respect de la biodiversité, selon une source proche du dossier.

 

 

La FNSEA tente d’apaiser le débat sur le glyphosate

 

C’est le journal l’Humanité qui le dit :

 

« … informée des attentes de la société, y compris à travers les échanges au sein des différents ateliers qui débattent depuis plus de deux mois des Etats  généraux de l’alimentation, la FNSEA affirme vouloir être « une force de proposition pour répondre de la meilleure façon possible aux attentes des citoyens et des consommateurs, en pérennisant et en amplifiant les solutions vertueuses de protection des cultures qui garantissent tant la productivité , la compétitivité et la rentabilité pour les exploitations agricoles, que le respect de l’environnement et la réponse aux attentes sociétales », indique le dossier de presse.

 

Dans ce dossier, un graphique montre que l’utilisation des produits de traitement des cultures a diminué de moitié entre 1997 et 2013. Mais il montre aussi que l’utilisation des herbicides, comme le glyphosate, est plus importante lors d’une année humide que lors d’une année sèche. Ce qui indique aussi que les utilisateurs savent en modérer l’usage dans bien des cas. Un autre graphique montre que la production légumière réalisée en France a baissé de 25% entre 2002 et 2015 tandis que les importations ont augmenté d’autant. Interdire le glyphosate en France et en Europe, tout en acceptant que rentrent chez nous des produits importés traités avec ces molécules aboutirait à accroître le déficit commercial de cette filière tout en faisant manger aux consommateurs des produits traité avec des molécules interdites chez nous. C’est ce que permettrait la mise en application du CETA, cet accord de libre-échange négocié entre l’Union européenne et le Canada. De plus, une plainte devant le tribunal arbitral de l’Organisation mondiale du commerce pour tenter d’interdire des produits traités aux pesticides interdits chez nous serait perdu d’avance car ce tribunal ne tient compte que du respect des règles en vigueur dans le libre-échange, sans accorder le moindre intérêt aux questions sanitaires. »

 

Lire l’article ICI 

 

 

 

Et pendant ce temps-là, en Suisse, on reste droit dans ses bottes: sans attendre le résultat du prochain vote européen, le Conseil fédéral s’est déclaré opposé à une interdiction du glyphosate, jugé inoffensif pour la santé. Cette intransigeance agace les écologistes comme les organisations de consommateurs.

 

« Les puissants intérêts de l’industrie chimique dans notre pays ne créent pas un contexte favorable au développement de l’agroécologie. »

Adèle Thorens, conseillère nationale (Verts/VD)

 

Voici le dossier réalisé par le journal Le Temps :

 

« Le gouvernement a balayé le jeudi 16 novembre l’idée d’un moratoire sur l’utilisation du glyphosate en Suisse, demandé par le groupe des Verts dans une motion au Conseil national. Une position qui s’appuie notamment sur les résultats préliminaires du programme de monitorage des denrées alimentaires initié en 2016 par l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV), afin d’évaluer l’exposition de la population suisse au glyphosate.

 

Bien que des résidus de l’herbicide aient été retrouvés dans 40% des produits étudiés, les autorités jugent que les quantités représentées sont trop faibles pour menacer la santé des consommateurs. Selon l’un des chiffres avancés, il faudrait manger quotidiennement plus de 70 kilogrammes du produit le plus contaminé (les pâtes) pour souffrir d’effets secondaires… une quantité bien entendu irréaliste.

 

Exposition chronique

 

«La manière dont le Conseil fédéral lit l’étude de l’OSAV est biaisée, réagit Zeynep Ersan Berdoz, la directrice du magazine de défense des consommateurs Bon à savoir. La question n’est pas de savoir à partir de quel stade le glyphosate devient toxique de manière aiguë. Nous consommons de nombreux pesticides par le biais de notre alimentation, comme le montrent nos tests de produits. C’est l’accumulation de petites doses de ces substances de manière chronique, tout au long de la journée et année après année, ainsi que les éventuelles interactions entre les différents produits qui posent problème

 

Les sept Sages mettent aussi en avant les nombreuses évaluations menées depuis 2015 par des organismes reconnus comme le JMPR (Joint FAO/WHO Meeting on Pesticide Residues), l’ECHA (Agence européenne des produits chimiques) ou encore l’EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments), qui ont conclu à la non-dangerosité du glyphosate. «La Suisse prend en considération les évaluations de ces autorités et peut décider de suspendre un produit si un risque est identifié, que ce soit pour l’environnement ou pour la santé humaine. Mais ce n’est pas le cas pour le glyphosate», indique Olivier Félix, responsable du secteur Protection durable des végétaux à l’Office fédéral de l’agriculture (OFAG).

 

«Cancérogène probable»

 

Ces conclusions rassurantes tranchent cependant avec le classement du glyphosate comme «cancérogène probable» en 2015 par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), un organe de l’OMS. Par ailleurs, l’EFSA et l’ECHA ont fait l’objet de critiques de la part des ONG pour leur collusion supposée avec l’industrie, dont le géant agrochimique Monsanto, qui commercialise le célèbre Roundup, à base de glyphosate.

 

Dans ces conditions, peut-on s’appuyer aveuglément sur les travaux de ces organismes? «Connaissant le fonctionnement de ces agences scientifiques, nous n’avons pas de raisons de mettre en doute la validité de leurs conclusions», considère Olivier Félix.

 

Plan de sortie progressive

 

Cette confiance peut surprendre. «La Suisse fait preuve de beaucoup de conservatisme par rapport à certains pays européens, se désole la conseillère nationale verte vaudoise Adèle Thorens. Les puissants intérêts de l’industrie chimique dans notre pays ne créent pas un contexte favorable au développement de l’agroécologie. Cette transition vers une production alimentaire plus respectueuse de l’environnement est pourtant une nécessité pour protéger notre santé mais aussi les sols et la ressource en eau.» La Verte précise que son groupe va demander la mise en œuvre en Suisse d’un plan de sortie progressive du glyphosate, à l’image de celui sur lequel le gouvernement français a annoncé être en train de travailler. Cette approche laisserait un délai aux agriculteurs et autres utilisateurs de l’herbicide pour adopter des techniques alternatives.

 

Par le passé, la Suisse a réagi plutôt rapidement aux décisions de l’UE sur les pesticides. Ainsi en 2013, trois néonicotinoïdes suspectés d’entraîner la mort des abeilles ont été suspendus en Suisse quelques mois seulement après la mise en place d’un moratoire similaire au niveau européen. Dans le cas du glyphosate, il est encore difficile de déterminer quelle sera la décision de l’UE. «Un non-renouvellement de son autorisation, alors qu’aucun risque n’a été formellement identifié, constituerait du jamais-vu», estime Olivier Félix, qui n’écarte pas pour autant cette possibilité.

 

Les embarrassants secrets du glyphosate

 

S’il existait un tribunal de haute instance pour les affaires de toxicologie, le dossier du glyphosate y serait renvoyé. Les avis continuent à diverger fortement sur le caractère cancérogène ou non de l’herbicide le plus utilisé au monde.

 

Pourquoi une telle polémique? Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a classé le glyphosate cancérogène «probable» pour l'homme. En revanche, deux autorités européennes – de sécurité des aliments (EFSA) et des produits chimiques (ECHA), – chargées de l’évaluation de la substance, l’ont blanchi. Mais les organisations écologistes reprochent à l’expertise européenne sa collusion avec l’industrie, le géant agrochimique américain Monsanto en tête, qui défend le principe actif de son produit phare Roundup.

 

La publication, dans le cadre d’une procédure judiciaire aux Etats-Unis, des documents internes de la compagnie, a mis en lumière un degré d’influence non négligeable des industriels sur le processus de l’évaluation du pesticide. Une allégation appuyée par l’analyse de documents tenus secrets dans la procédure européenne. Les accusations sont rejetées en bloc par l’EFSA et l’ECHA. Le Temps s’est plongé dans la controverse.

 

1. «Nous avons accepté tous vos commentaires»

 

En épluchant une partie de la correspondance e-mail de l’EFSA, l’ONG bruxelloise Corporate Europe Observatory (CEO) a constaté que des experts de l’industrie ont eu un accès privilégié au rapport de l’autorité de sécurité des aliments quelques jours avant sa publication. Et ils ont pu y apporter des modifications. «Toutes vos propositions ont été acceptées», confirme l’EFSA à l’entreprise de conseil Dr. Knoell, consultant de l’industrie.

 

Dans quelle mesure le rapport final a-t-il été influencé? L’EFSA argue que sa procédure admet certaines interventions dans le rapport final. «Pourtant, des ONG qui ont demandé l’accès au document ont été déboutées sous prétexte que l’intégrité du processus de la décision doit être protégée», déplore le CEO, dont une récente enquête épingle près de la moitié des experts de l’EFSA pour les conflits d’intérêts.

 

2. Copier-coller des études industrielles

 

La main des industriels est aussi perceptible dans le rapport sur le glyphosate de l’Institut fédéral allemand pour l’évaluation des risques (BfR), sur lequel se sont appuyées l’EFSA et l’ECHA. Une analyse comparative avec des documents soumis par les entreprises pour appuyer leur demande d’autorisation a révélé des copier-coller de passages entiers dans le texte du rapport allemand. Ils concernent notamment la génotoxicité du produit (sa capacité d’endommager l’ADN) et les mécanismes à l’œuvre dans le déclenchement du cancer, identifiés par le CICR mais jugés non pertinents par le BfR.

 

C’est «parce qu’il s’est basé sur les commentaires des industriels», dénonce le biochimiste Helmut Burtscher, de l’ONG Global 2000, qui a constaté le plagiat. Les extraits copiés proviennent entre autres des appréciations de l’ancien expert de Monsanto Larry Kier, jamais cité dans le rapport allemand.

 

Pour se justifier, le BfR avance qu’il était en droit de citer tels quels les passages par crainte d’altérer les propos scientifiques. Mais un expert juridique de l’ONG rétorque que dans ce cas, l’Institut ne devait pas cacher le nom des auteurs en présentant leurs conclusions comme les siennes.

 

3. Règles enfreintes

 

L’ONG Global 2000 pointe également l’incohérence des agences européennes vis-à-vis de leur propre règlement, qui stipule qu’une substance devait être considérée comme cancérogène si «deux études indépendantes sur une espèce montrent une incidence accrue des tumeurs. Or, dans le cas du glyphosate, au moins sept études à long terme sur douze le prouvent», constate le toxicologue Peter Clausing. Et d’accuser l’EFSA et l’ECHA d’interprétation biaisée de données dans le but de dissimuler les résultats défavorables au glyphosate, notamment en donnant à certaines études plus de poids qu’à d’autres.

 

Deux études en particulier, datant de 1997 et de 2001, qui prouveraient la cancérogénicité du glyphosate, ont fait l’objet d’une évaluation inadéquate, selon Global 2000. Elles montrent l’augmentation significative des tumeurs du système lymphatique chez les souris exposées à la substance. Des études épidémiologiques suggèrent par ailleurs que le risque des lymphomes malins augmente chez l’humain au contact du pesticide. Et ce sont des agriculteurs touchés par ce cancer qui ont entamé une procédure contre Monsanto aux Etats-Unis.

 

Mais les autorités, dit Global 2000, ont écarté l’étude de 1997 en prétendant que la dose de pesticide administrée était trop forte et aurait pu altérer les résultats. Elles auraient aussi enfreint leurs propres règles concernant la comparaison avec les groupes de contrôle, c’est-à-dire les souris non exposées au produit, d’après l’ONG.

 

4. Etude écartée

 

Quant à la deuxième étude, de 2001, elle avait été écartée par l’EFSA en raison d’une infection virale qui aurait influencé l’apparition des tumeurs chez les souris. Selon Global 2000, cette infection a été suggérée dans un article sponsorisé par Monsanto et défendu auprès de l’EFSA par un observateur de l’Agence de la protection de l’environnement des Etats-Unis dont les liens avec le groupe agrochimique ont été révélés dans les documents publiés par la justice américaine. L’EFSA a objecté qu’elle avait revérifié les données. Mais quand les ONG ont demandé de le prouver, elle a répondu que le document demandé n’existait pas et qu’elle n’avait aucune raison de se justifier.

 

L’ECHA, elle, a répondu à Global 2000 qu’elle avait pris en compte l’étude de 2001 dans son évaluation, concluant tout de même au caractère non cancérogène du glyphosate. Et de rejeter «catégoriquement» toutes les allégations en insistant sur le fait que l’ONG parle d’indices isolés alors que, selon le règlement, c’est «le poids de l’évidence» qui prévaut, soit la considération de toutes les données dans leur globalité.

 

«Même le poids de l’évidence confirme la cancérogénicité du glyphosate et le lien avec les lymphomes malins», objecte Global 2000, calculs et directives à l’appui. «Les autorités, dans leur réponse, restent plutôt vagues», confirme une toxicologue indépendante consultée par Le Temps.

 

5. Tumeurs «inexistantes»

 

Une autre analyse met en évidence les failles de l’évaluation européenne. Le toxicologue de renom Christopher Portier a pu avoir accès à des études non publiées, soumises par l’industrie, sur lesquelles se basaient l’EFSA et l’ECHA. Il y a découvert huit cas d’augmentation d’incidence de tumeurs non mentionnées, ni dans les rapports des agences européennes, ni dans le pré-rapport allemand.

 

De quoi mettre en doute l’expertise?

 

Non, ont répondu les autorités. Ces cas ont été identifiés mais jugés non pertinents. Et de s’étonner de ne pas avoir reçu de commentaires plus tôt, alors que les données étaient disponibles en consultation publique. «Pas les données brutes des études», répond Christopher Portier, qui est venu expliquer sa version des faits devant le Parlement européen la semaine passée. Tout comme le responsable de l’unité « pesticides » de l’EFSA Jose Tarazona, qui a défendu la position de son agence. La décision des Etats-membres montrera lequel a été entendu.

 

Le glyphosate, produit de confort ou indispensable?

 

Les alternatives au glyphosate existent. Mais elles exigent plus de travail et un changement de paradigme agricole

 

Par quoi remplacer le glyphosate s’il était interdit? Le mode d’action particulier de cet herbicide non sélectif semble le rendre irremplaçable aux yeux des usagers. Absorbé par les feuilles des plantes, il détruit ses victimes de l’intérieur et se dégrade dans le sol sans effet herbicide direct sur les graines ou les racines des voisins. Il n’empêche donc pas la germination des jeunes plantules après le traitement et est principalement utilisé pour préparer la terre au nouveau semis sans la labourer ou pour éradiquer les mauvaises herbes sous les rangs d’arbres fruitiers ou de vignes.

 

Cercle vicieux

 

Son efficacité et son faible coût en font un produit très apprécié en agriculture conventionnelle – un secteur qui redoute l’interdiction. «Pour arriver à la même efficacité, il faudrait utiliser des mélanges d’herbicides, probablement moins anodins du point de vue environnemental», prévient Olivier Félix, de l’Office fédéral de l’agriculture.

 

Une telle alternative inquiète les adversaires du glyphosate, qui craignent de le voir remplacé par d’autres pesticides controversés, à l’image du dicamba, une nouveauté de Monsanto dont les effets secondaires soulèvent des questions aux Etats-Unis. L’histoire risque de se répéter.

 

«Il est dramatique de réduire toute l’agriculture à l’utilisation d’un produit et d’arriver à une telle forme de dépendance. Mais, en concentrant le débat sur le glyphosate, on néglige d’autres problèmes, comme l’érosion de la biodiversité, l’appauvrissement des sols en matière organique, liés à la simplification des pratiques agricoles. Une impasse qui nous conduit à compenser ces pertes par des pesticides et des engrais», regrette Raphaël Charles, de l’Institut de recherche de l’agriculture biologique FiBL. La vraie solution serait de repenser le système et de sortir complètement de la logique des pesticides, ce que de plus en plus d’agronomes et de chercheurs préconisent.

 

Traitements aux ultrasons et biotechnologies

 

L’agriculture durable déploie un éventail de méthodes, traditionnelles ou innovantes. Désherbage mécanique, rotation de cultures ou champs mixtes pour préserver les sols et renforcer l’immunité des plantes, couvert végétal ou paillage pour étouffer les intrus, remèdes et prédateurs naturels, traitements thermiques, au laser ou aux ultrasons, systèmes de détection de maladies en temps réel: les instruments et les techniques deviennent de plus en plus précis. Les biotechnologies, avec le développement de variétés plus résistantes, offrent également une alternative à haut potentiel.

 

Des pratiques plus coûteuses en temps et en investissements?

 

En coulisse des débats à Bruxelles, les instituts de recherche agronomique font des estimations pour répondre à leurs gouvernements. Entre un rendement immédiat à bas prix et un résultat durable à long terme, le calcul n’est pas simple.

 

Vincent Dudler: «Les aliments importés sont davantage contaminés»

 

Une étude menée en Suisse affirme que les résidus de glyphosate dans les produits alimentaires ne présentent aucun risque pour les consommateurs. L’Office fédéral de la sécurité alimentaire défend sa position

 

Alors que les Etats membres de l’Union européenne, embarrassés par des soupçons qui planent sur l’objectivité des évaluations de l’herbicide, peinent à accorder leurs violons dans le dossier du glyphosate, la Suisse garde sa position d’observateur.

 

 

Mandaté pour évaluer les risques pour les consommateurs, l’Office fédéral de la sécurité alimentaire (OSAV) s’apprête à publier un rapport d’ici à la fin de l’année. Vincent Dudler, responsable du secteur Evaluation des risques à l’OSAV, explique pourquoi la présence du glyphosate dans 40% des produits alimentaires n’est pas un motif d’inquiétude.

 

Le Temps: Quelles données ont été prises en compte pour arriver à la conclusion qu’il n'y a pas de risques pour les consommateurs?

 

Vincent Dudler: L’OSAV a étudié 230 échantillons de denrées alimentaires répartis dans 19 catégories – miel, vin, pain, pommes de terre, légumes… Les résultats de notre étude montrent qu’environ 40% des produits présentent des traces de glyphosate, ce qui permet d’expliquer les concentrations trouvées dans les urines constatées par d’autres études en Europe. Toutefois, les valeurs mesurées en Suisse dans les denrées alimentaires restent nettement inférieures aux limites fixées dans la réglementation.

 

Quels sont les produits avec les plus fortes concentrations?

 

Les pâtes alimentaires, les céréales pour le petit déjeuner et les légumineuses restent les principales sources d’exposition. Les valeurs sont moins élevées dans les denrées produites en Suisse par rapport aux aliments importés. La différence s’explique notamment par le fait qu’en Suisse l’utilisation du glyphosate dans l’agriculture est restreinte – par exemple, l’application du glyphosate avant la récolte est interdite.

 

Les pâtes sont faites principalement à base de blé importé du Canada et des Etats-Unis. Or, les produits d’Amérique du Nord sont les plus contaminés. Mais même les plus fortes concentrations mesurées en Suisse restent au-dessous de la valeur limite.

 

La crédibilité de l’EFSA et de l’ECHA a été sérieusement entamée par des révélations qui mettent en cause l’objectivité de leurs évaluations… Cela ne vous choque pas?

 

Le glyphosate est mis au pilori pour des raisons purement politiques: il y a visiblement une volonté internationale de s’attaquer indirectement aux plantes OGM qui sont résistantes à cet herbicide. De nombreuses études concluent qu’il est inoffensif si on respecte les règles d’utilisation. Et les organismes mondialement reconnus, comme l’EFSA, l’ECHA ou la JMPR, ont écarté tout risque pour les consommateurs.

 

Pourtant, tous les trois ont été accusés de graves conflits d’intérêts… Dans plusieurs pays, les agriculteurs malades mettent en cause le glyphosate…

 

Il ne faut pas comparer l’exposition professionnelle des agriculteurs avec celle des consommateurs. Les doses auxquelles les personnes sont exposées en Suisse via l’alimentation ne présentent pas de risques pour la santé.

 

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