Dur, dur de quitter l’Elysée lorsqu’on est une jeune ex, Valéry ne s’en est jamais remis, Sarkozy s’emmerde et Hollande fait semblant d'inventer l'ancien président normal…
La déprime de la défaite post-électorale « Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés », tel les animaux malades de la peste, même notre Mélenchon national, multirécidiviste, après avoir mal digéré sa 4e place, les fameuses 700 000 voix près, retrouvé le moral avec les ordonnances travail, baisse à nouveau pavillon face à Macron : « Pour l’instant, c’est lui qui a le point. Faut pas chercher à le cacher, parce que si on raconte des histoires, on n’est pas crédible », a-t-il commenté samedi 28 octobre, au micro de France Info alors qu’il était en déplacement à Athènes.
« Son propos est doublement intéressant car Jean-Luc Mélenchon ne se contente pas de faire chapeau bas, du moins provisoirement. Il avoue aussi son étonnement face à une situation qui ne pouvait, croyait-il, lui échapper. « Normalement l’avalanche devrait avoir lieu, mais elle n’a pas lieu », s’étonne-t-il en invoquant « l’état surcritique » du pays et « les mécanismes de résistance sociale que la France a toujours développés dans le passé face aux assauts libéraux », le dernier exemple en date remontant à moins de deux ans avec la mobilisation contre le projet de loi El Khomri. »
Et pendant ce temps-là Macron, qui dévisse dans les sondages, en gardant son socle de droite, selon le JDD, qualifie, en privé, le « capitaine de pédalo » de « zigoto » lorsque celui-ci trouve que son ex-poulain martyrise le petit peuple de gauche.
Plus cinglant encore, notre Jupiter, excellent tennisman, face aux balles molles de son ex-boss, balance un revers le long de la ligne : « Il serait étrange que l'impossibilité qui a été la sienne de défendre son bilan devant les Français puisse motiver une tentation (...) de le justifier devant les journalistes » (longue interview au Point). Il enfonce le clou sur TF1, le 15 octobre, en critiquant la taxe à 75% et en indiquant ne pas vouloir incarner « une présidence bavarde » - allusion à peine voilée au style de son prédécesseur.
Celui-ci, pendant ce temps-là, craint une « synthèse molle » (sic) au futur Congrès d’un PS subclaquant, sans doute pour faire plaisir à son poulain qui lorgne vers le poste de 1er Secrétaire, le grand Le Foll qui se refait une virginité verte avec son bouquin La Première Graine.
Sans encore être réduit à inaugurer les chrysanthèmes notre père François a été, pour faire plaisir à son ami et ex-éphémère ministre de l’écologie, le président PS du Conseil départemental du Gers, Philippe Martin, a été intronisé dans la célèbre confrérie du melon de Lectoure dans le Gers. Il faut dire que le Gers n’est pas terra incognita pour François Hollande. Il y séjourne en effet régulièrement dans le château que possèdent les parents de Julie Gayet à Berrac, près de… Lectoure !
Je sens, qu’à ce stade de ma chronique, vous allez m’inculper de divagation sur la voie publique : où vais-je ? Où vais-je vous amener ?
Tout simplement à m’interroger : être blogueur expose à un risque majeur comme l’écrit un confrère :
« Le blog, ça te donne l'impression d'exister et d'être puissant, et de là à te prendre le melon. »
Ai-je, le melon ?
Pour un confrère, barbotant dans le pinard, la réponse est assurément oui, il me taille un costar « Le premier témoin appelé à la barre est Jacques Berthomeau. Cet ancien directeur de cabinet ministériel, bloggeur compulsif qui a travaillé auprès de Michel Rocard se présente comme un «témoin privilégié de la vie de l’INAO». Ses détracteurs disent de lui que si l’ego était une énergie fossile, Jacques Berthomeau en serait une source inépuisable. »
Je suis très mal placé pour en juger mais, là où j’étais, j’aurais pu faire, plus encore reluire, mon ego en plongeant dans la politique active, tel un Stéphane Le Foll, me faire élire : c’était jouable, briguer comme lui un poste ministériel, c’était possible, bref accéder au Graal de la vraie notoriété.
Ça ne m’a jamais tenté pour une raison très simple, en dépit d’une dose d’orgueil raisonnable, je tiens par-dessus tout à ma liberté. N’en déplaise au sieur Bettane, ma mise au placard n’a duré que 6 mois, n'étant pas adepte de la double peine je me suis battu pour que le Ministre Gaymard, en loucedé, me remette le pied à l’étrier. J’ai même travaillé pour Bruno La Maire. La République ne m’a jamais payé à ne rien faire, j’ai accepté des missions où je remisais mon melon au vestiaire mais je n’ai jamais cédé un pouce de ma liberté.
Entrer en politique c’est aliéner sa liberté, c’est se soumettre, ou alors se démettre comme de Gaulle, aux humeurs de la fameuse opinion publique, à la versatilité des électeurs, au poids des lobbies, à l’immobilisme du peuple de gueulards que nous sommes.
Alors pour accéder à la plus haute marche il faut de la moelle, une bonne dose d’inconscience, une confiance en soi hors-norme, un ego surdimensionné, tous les grands politiques ont le melon, la palme revenant sous la Ve République à de Gaulle et à Mitterrand qui avaient une certaine idée de la France.
Mélenchon et Macron sont de ce bois-là...
Je ne suis pas fait de ce bois là, j’aime trop la vie pour aller me fourrer dans un tel merdier.
Aujourd’hui ma philosophie, sur Face de Bouc et ailleurs, est simple : « Les amis de l'heure présente ont le naturel du melon ; il faut en essayer cinquante Avant d'en rencontrer un bon. »
J’adore le melon et, comme j’ai le melon, j’étale ma culture comme de la confiture, paix aux mannes de Jacques Sauvageot de la bande des 3 de 68 (les 2 autres étant Cohn-Bendit et Geismar, en vous citant ce superbe texte de James Joyce Ulysse 1922 :
« Les signes visibles de présatisfaction ? Une approximative érection, une intense attention, une graduelle élévation, un geste d'élévation, une silencieuse contemplation. Ensuite ? Il embrassa les ronds mamelons melliflons de sa croupe, chaque rond et melonneux hémisphère à son tour, et leur sillon minon marron, avec une osculation ténébreuse, prolongée, provocante, melon-odorante. »
Mais comme je suis officiellement estampillé blogueur-vin je vous offre en chute une chronique du 27 février 2012
Vous y découvrirai tout un pan de votre Taulier au melon hypertrophié :
« Pour le reste rien à dire si ce n’est que ce Melon de Bourgogne est un fieffé coquin puisque d'origine bourguignonne il est peu utilisé dans sa région d'origine, il très répandu du côté de chez moi sous le nom de Muscadet. Ce sont les hollandais au XVIIe (rires) qui ont poussés à sa culture en ces lieux où il s'est définitivement imposé après l'hiver 1709 par sa résistance relative au terrible froid qui gela la mer. Cette année-là, -23,1 °C fut relevé à Paris les 13 et 14 janvier. »
Je propose que cette chronique entre au Guinness des records et si vous me demandez pourquoi je vous répondrai que la réponse est dans ma proposition : melon un jour, melon toujours !