Caricature raciste de l'écrivain métis Alexandre Dumas, représenté en "ogre Dumas, concoctant le drame 'Les Gardes Forestiers', publiée en 1858.
Depuis toujours je suis un chaud partisan de la semaine des 4 jeudis, moins j’en fais mieux je me porte !
C’est encore pire depuis que je suis en vacances éternelles.
Pondre une chronique chaque jour que Dieu fait me pèse parfois, j’ai souvent envie de laisser la page blanche mais besogneux que je suis, en dépit de ma fainéantise, je remets l’ouvrage sur le métier.
Ce vendredi matin, au petit matin, je me suis dit : t’as rien à dire alors abstiens-toi, ne poste rien pour demain.
Et puis, mon allié le hasard, qui fait souvent bien les choses pour moi, m’a mis sous le nez un article de Slate :
Qui sont les «écrivains fantômes» de l’édition culinaire? Lucie de la Héronnière — 04.10.2017
Je l’ai lu et il m’a semblé intéressant de le proposer à votre lecture.
Deux précisions :
- Je n’achète jamais des livres dit culinaires ;
- J’ai fait « nègre » politique, on dit plume maintenant.
« Qui écrit les livres recettes des gens connus? Le métier de «plume» culinaire existe-t-il? Oui, mais ce travail n’a pas grand-chose à voir avec celui de «ghost writer» littéraire. » s’interroge l’auteure.
Comme nous vivons dans le « politiquement correct », actons la mort du « nègre littéraire » : ICI et ICI
Alexandre Dumas à l'origine de l'expression
D'où vient ce terme de "nègre" en littérature ? C'est l'écrivain du XIXe siècle Alexandre Dumas, qui a inspiré ce nom. Descendant d'esclave, Alexandre Dumas avait été accusé de rabaisser ses collaborateurs à "la condition de nègres, travaillant sous le fouet d'un mulâtre". Derrière le génie de Dumas, il y avait la plume d'Auguste Maquet. Il revendiquera jusqu'à sa mort, les plus grands romans attribués à son maître. »
« Comme pour les livres d’hommes et femmes politiques ou les «autobiographies» de stars, existe-t-il des écrivains fantômes d'ouvrages de cuisine? Des plumes discrètes qui aident des célébrités à rédiger et mettre en forme leurs recettes? Précisons tout d’abord que suite à une pétition visant à remplacer l’expression «nègre littéraire» par «prête-plume» ou écrivain fantôme, Nelly Buffon et Louis-Georges Tin ont rencontré en mars dernier Loïc Depecker, Délégué général à la langue française et aux langues de France. Ce dernier a donné un avis favorable et s’est «engagé à saisir en urgence les autorités compétentes». Affaire à suivre! »
Extrait :
« Qui sont ces plumes discrètes? Souvent des journalistes ou des auteurs, qui ont aussi une production de livres de cuisine en leur nom propre. Parfois, la plume et le chef se connaissent bien, depuis longtemps, et présentent même un projet ensemble à une maison d’édition. D’autres fois, l’éditeur propose au chef un auteur et son aide rédactionnelle.
Ces écrivains plus ou moins «fantômes» peuvent intervenir sur toute une palette de travaux. En fonction de la personnalité du chef, du projet et de la maison d’édition, la collaboration peut prendre des formes diverses et variées. «Il y a autant de cas de figure et de manières de faire que de chefs! Ceux-ci ont des techniques de travail qui leur sont propres. Cela dépend du temps qu’ils ont à consacrer à l’ouvrage, de ce qu’ils veulent. Ce qui est sûr, c’est que toutes les recettes viennent des chefs et sont réalisées, sécurisées et de bonne qualité», affirme Fabienne Kriegel, directrice générale des éditions du Chêne.
Pour la libraire Déborah Dupont, il y a deux aspects à différencier:
«D’une part la transposition des fiches techniques en recettes grand public (avec un travail sur les proportions, l’harmonisation des recettes…) et d’autre part l’écriture à proprement parler des chapô [les textes introductifs ndlr], des textes qui racontent (parfois à la première personne) l’histoire du chef…»
Sophie Brissaud, auteure de nombreux livres en son nom propre et de collaborations avec des chefs, nous répond par e-mail que «la collaboration "classique" est la rédaction d’un texte d’introduction sur interview du chef suivie d’un travail de rewriting technique avec adaptation des recettes à la publication», mais que son travail peut consister en des contributions très variées, «du petit coup de main à la rédaction entière en passant par tous les degrés d’intervention».
On est cependant loin du travail de ghost writer de polar, de roman à l’eau de rose ou de livre de femme ou d’homme politique. À une petite poignée d’exceptions près, les auteurs de l’ombre travaillent à partir d’une matière première créée et fournie par les chefs: les recettes. « Il arrive dans des cas rares que le ghost writer crée aussi les recettes», raconte Sophie Brissaud. »
L’intégralité de l’article ICI