Au cul de Corse-Matin, soit la dernière page, la 40, nous avons eu droit à une grande interview de Gilles Pudlowski qui vient de passer une semaine sur la rive sud du Golfe d’Ajaccio.
Selon l’interviewer, Jean-Philippe Scapula, le Pudlo est un amoureux du terroir corse et d’une cuisine qui, selon lui, a tout d’une grande.
Citations :
« Et quand je bois un Fiumicicoli, un Columbu, E Prove ou un Sarapale, je suis bluffé par cette volonté de maintenir l’identité et de l’améliorer. En Corse, il faut goûter ce qui est Corse. »
Question du journaliste : Dans vos commentaires comme dans vos dégustations, vous associez constamment la qualité des vins. Au fil de vos visites, comment jugez-vous l’évolution des vins corses ?
« Ils sont beaucoup plus souples, mieux vinifiés, flatteurs, fruités. Ce qui me frappe, c’est le goût poivré du Sciacarellu, la rondeur du Niellucciu. Nicolas Stromboni en est un excellent ambassadeur. Sa cave Le chemin des vignobles est formidable et on y mange très bien. Je conseillerais à mes amis gourmands de ne pas hésiter à choisir les premiers prix sur la carte, ils sont déjà exquis. C’est aussi et surtout grâce au travail des vignerons.
Je pense par exemple à une bouteille d’E Prove du domaine Maestracci, facturée 25 euros alors qu’à l’aveugle on dirait presque un grand Bordeaux. »
Prix abordables pour les vins au restaurant
« Pour les vins c’est pareil. Si vous comparez le Niellucciu au San Giovese toscan, il y a des similitudes mais le rapport qualité prix est largement à l’avantage de la Corse…
… Pareil pour le vin. Dans les palaces de la Côte d’Azur, vous payez 75 euros pour une bouteille de rosé alors que j’en ai bu de très bons en Corse pour 25 euros. En Corse les cuvées spéciales des domaines viticoles sont à des prix élevés mais les gammes classiques sont excellentes. La cuvée Casteddu est très bonne mais le domaine Saparale produit une entrée de gamme qui accompagne à merveille le cabri rôti ou des tripettes. Pas la peine de taper dans le Château Margaux pour apprécier cette gastronomie. C’est un leurre que veulent généraliser les restaurants encensés par le Fooding. La carte des plats est assez bon marché mais ils se rattrapent sur le prix des vins. Moi, quand je parle de rapport qualité prix, je prends en compte l’intégralité de l’addition. Et ce rapport, on ne le retrouve pas ailleurs. »
Le repas corse par excellence
« Il commencerait par une soupe corse, se poursuivrait par des cannelloni au brocciu, un cabri rôti et enfin un fiadone. Le tout arrosé d’un bon rouge de Saparale ou un bon rosé de Fiumicicoli »
Fort bien, vous vous doutez bien que je ne me risquerais pas à faire le plus petit commentaire face à un tel critique, je note simplement un petit côté de Rouyn et de m’exclamer « Jacques Dupont qu’as-tu fait lorsque Pudlowski était au Point ? »