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14 septembre 2017 4 14 /09 /septembre /2017 06:00
Le chardonnay selon Jacques Dupont le bas-bourguignon, « un médiocre et un très grand ont enfanté un excellent »

Le débat sur le sexe des anges n’étant pas d’actualité vous comprendrez aisément que je n’ouvrirai pas celui sur la minéralité, surtout celle du chablis provenant du « calcaire dit à astéries (c’est-à-dire gavé de petites huîtres), le fameux kimméridgien vieux de 150 millions d’années… »

 

Je laisse ça aux amoureux de la tension (pas celle prise par votre toubib avec sa petite machine à poire), à celles et ceux qui grimpent au ciel en suçant des cailloux… j’avoue humblement qu’étant né dans un pays de glaise lourde, de crottés, voisin de l’Océan les galets du rivage m’ont rendu sensible à la salinité.

 

L’effet minéral est donc la patte du chablis, il est « presque unique, inimitable… bien des régions du monde ont tenté de l’approcher sans jamais y parvenir. »

 

Maturité, surmaturité, et la sous-maturité dont on me dit qu’elle règne aussi à Chablis ! Rien que des mauvaises langues !

 

Revenons au sujet de notre bas-bourguignon : le chardonnay.

 

Encore un coup des moines de l’abbaye de Cîteaux

 

Dès le XIIIe siècle ils ont créé aussi le vignoble de Chablis et isolé les meilleures parcelles.

 

« Ont-ils également inventé le chardonnay, cépage des grands bourgognes ? C’est aussi mystérieux que la foi. On connaît ses ascendants, un très vulgaire raisin, le gouais, qu’on trouvait partout dans la partie septentrionale de la France, marié au pinot noir. Un médiocre et un très grand ont enfanté un excellent, mais qui le premier l’a fabriqué ? Nul ne le sait : les voies du bouturage sont impénétrables.

 

Le chardonnay pourrait être défini comme un cépage éponge, un transmetteur. À l’inverse du sauvignon, qui impose ses arômes avec une certaine facilité, voire arrogance si on ne le maîtrise pas, le chardonnay reflète son milieu naturel. Planté dans les Sud, sous le soleil, il donne un vin gras, riche en saveurs, parfois un peu lourd. Sur la craie champenoise, il se révèle floral et parfois tranchant. À Chablis, il adopte plusieurs personnalités avec cependant une permanence, que ce soit sur la rive gauche du Serein, le petit affluent de l’Yonne qui sépare en deux le vignoble, ou sur la rive droite en grand cru, premier cru ou en villages : la minéralité. »

 

AMEN

 

Vous pouvez refermer vos cahiers et si ça vous chante tapez-vous un Kir ou un blanc limé rien que pour pécher.

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commentaires

J
Nb : le bouturage ne peut produire une hybridation mais un clone .<br /> c est le croisement par pollinisation qui donnant une (des) graine(s) permettra la croissance d une plante hybride porteuse des caractères communs à ses deux géniteurs<br /> Ce fut semble-t'il ce qui se produisit pour ces descendants du Gouais (voir extrait ci après ) mais c est une supposition dont les données historiques semblent floues,même si les analyses récentes fournissent des indices fiables .<br /> <br /> le Dico du Vin nous renseigne sur cette histoire des cépages <br /> <br /> Gouais (cépage blanc) : ce cépage très productif, qui a aujourd’hui presque disparu, était au moyen âge l’un des cépages les plus répandus. Il produisait des vins bon marché et de qualité médiocre. Son origine est très ancienne. Il aurait été introduit en France par les romains, il y a plus de 2 000 ans.<br /> <br /> Le gouais est en fait le cépage clé du patrimoine viticole européen. L’informatique et les techniques de marquage moléculaire (étude directe de l’ADN) ont permit d’établir l’empreinte génétique des cépages. Cette étude a pu montrer les liens qui existaient entre des cépages aussi différents que le chardonnay, le pinot et le gouais. Ainsi, par croisements entre pinot et gouais (hybridation) sont nés des cépages comme l’aligoté, l’auxerrois, le bachet noir, le melon, le romorantin, le sacy et sans doute le chardonnay et le gamay. Des liens génétiques existent de toute évidence entre la quasi-totalité des cépages français. Ils montrent l’importance historique du gouais en tant que géniteur et son rôle déterminant comme source de diversification variétale. Ce cépage aux baies jaune doré oublié en France, se cultive encore en suisse, dans le Haut Valais sous le nom de gwäss.
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