Le débat sur le sexe des anges n’étant pas d’actualité vous comprendrez aisément que je n’ouvrirai pas celui sur la minéralité, surtout celle du chablis provenant du « calcaire dit à astéries (c’est-à-dire gavé de petites huîtres), le fameux kimméridgien vieux de 150 millions d’années… »
Je laisse ça aux amoureux de la tension (pas celle prise par votre toubib avec sa petite machine à poire), à celles et ceux qui grimpent au ciel en suçant des cailloux… j’avoue humblement qu’étant né dans un pays de glaise lourde, de crottés, voisin de l’Océan les galets du rivage m’ont rendu sensible à la salinité.
L’effet minéral est donc la patte du chablis, il est « presque unique, inimitable… bien des régions du monde ont tenté de l’approcher sans jamais y parvenir. »
Maturité, surmaturité, et la sous-maturité dont on me dit qu’elle règne aussi à Chablis ! Rien que des mauvaises langues !
Revenons au sujet de notre bas-bourguignon : le chardonnay.
Encore un coup des moines de l’abbaye de Cîteaux
Dès le XIIIe siècle ils ont créé aussi le vignoble de Chablis et isolé les meilleures parcelles.
« Ont-ils également inventé le chardonnay, cépage des grands bourgognes ? C’est aussi mystérieux que la foi. On connaît ses ascendants, un très vulgaire raisin, le gouais, qu’on trouvait partout dans la partie septentrionale de la France, marié au pinot noir. Un médiocre et un très grand ont enfanté un excellent, mais qui le premier l’a fabriqué ? Nul ne le sait : les voies du bouturage sont impénétrables.
Le chardonnay pourrait être défini comme un cépage éponge, un transmetteur. À l’inverse du sauvignon, qui impose ses arômes avec une certaine facilité, voire arrogance si on ne le maîtrise pas, le chardonnay reflète son milieu naturel. Planté dans les Sud, sous le soleil, il donne un vin gras, riche en saveurs, parfois un peu lourd. Sur la craie champenoise, il se révèle floral et parfois tranchant. À Chablis, il adopte plusieurs personnalités avec cependant une permanence, que ce soit sur la rive gauche du Serein, le petit affluent de l’Yonne qui sépare en deux le vignoble, ou sur la rive droite en grand cru, premier cru ou en villages : la minéralité. »
AMEN
Vous pouvez refermer vos cahiers et si ça vous chante tapez-vous un Kir ou un blanc limé rien que pour pécher.