La bernique est tenace « la puissance d’adhérence à la roche est étonnante, celui qui ne parvient pas à la décrocher du premier coup pourra ensuite user de sa force, il cassera plus de coquilles qu’il n’en ramènera. Cette ténacité fait parfois prétendre qu’en se cramponnant ainsi aux rochers, la bernique les empêche d’être emportées par les flots. »
En image crue : la bernique a un petit côté vérole sur le bas-clergé.
Dans ma Vendée buissonnante à quelques kilomètres de l’Océan, mon paysan de grand-père, le pépé Louis, doté comme tout un chacun d’un couteau, lorsqu’il se risquait, rarement, à pratiquer la pêche à pied, se contentait de décoller des berniques de leur rocher.
Mon premier beau-père pêchait lors des grandes marées sur l’estran de la Normandelière. Je l’ai accompagné et j’ai gagné son estime en étant un remarquable pêcheur de dormeurs, les tourteaux pour les parigots, et d’étrilles dites balleresses en patois vendéens.
C’est pour cette raison que j’ai fait l’acquisition de Récits et Recettes du Ressac La pêche à pied de Patrick Cadour aux éditions de l’épure.
Il s’adresse « aux fanatiques de la marée basse, ceux qui se rendent sur l’estran pour ramener des denrées comestibles, transformant parfois la pêche à pied, qui était une activité locale récréative ou de subsistance, en une manière de fête foraine, attirant des populations venues de loin. »
Je fus donc un baissier pur jus, celui qui mangeait ce qu’il pêchait, les tableaux de pêche n’étaient pas ma tasse de thé.
J’ai peu pêché la bernique me contentant lors de mes pêches à pied d’en décoller quelques-unes de leur rocher pour les manger toute crue.
C’est pour cette raison que j’ai choisi de citer quelques passages de Patrick Cadour, qui est calé sur tout ce qui se balade sur les estrans, à propos de la bernique ou patelle.
« Le mot bernique provient du mot breton brenning, lui-même issu du gaulois bronn, qui signifie « sein », voire « ventouse ». On lit également que brenn est le mot celtique pour « montagne », ou qu’il s’agit d’une allusion au casque du légendaire Brennus. Les Celtes la considéraient donc comme une bosse, tandis que qu’en français on s’intéresse plutôt au creux, puisque son nom officiel de patelle vient du latin patella, « la petite coupe ».
« On met tout le monde d’accord en parlant de « chapeau chinois », même les Provençaux pour lesquels elle est une arpède, qui dérive du mot occitan (Arapeda qui signifie « accroché par le pied »), ou les Charentais pour lesquels c’est une jambe ».
La bernique est casanière. Lorsqu’elle se déplace sur son rocher pour se nourrir elle revient à la même place.
La bernique est abondante et facile à pêcher « On peut en ramasser toute l’année, sachant qu’en été elle peut être laiteuse. On prétend que « la bernique de mai est aussi tendre que la raie ».
J’aime beaucoup le conte du renard et de la bernique : celui-ci ayant une petite faim apercevant une bernique mal accrochée à son rocher glisse sa langue pour l’attraper. Ce devait arriver arriva « l’offensée se rebiffe, et elle adhère fortement au rocher, emprisonnant le présomptueux. » C’est la morale de la fable Le Rat et l’huître de La Fontaine « Que tel est pris qui croyait prendre ».
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Moi je la mange crue sur le rocher. C’est simple « on détache l’animal, on gratte les fragments de rocher qui pourraient y rester collés, on décoquille et on enlève la tête et la boule d’entrailles et surtout le fil digestif qui est un barbelé indigeste. »
Pour les raffinés vous pouvez les faire griller, ce qui vaudra plus encore les insultes des vegan, arrosées de beurre salé.
La pêche à pied des coques dans le Gois de Noirmoutier ou des hénons en baie de Somme… ICI