Tout le monde s’y mets, même si c’est dans ma crèmerie que tout a commencé avec les drôles de lunettes de Jean-Yves Bizot ICI, en Bourgogne ce n’est qu’un long lamento : les loups achètent tout !
Alors, il ne faut pas s’étonner que le bas-bourguignon Jacques Dupont, qui œuvre depuis des décennies, au Point, dans son numéro spécial Vins, entonne « gare aux familles ! »
« Dans 20 ans, si on change rien, il n’y aura plus de domaines familiaux »
C’est le constat amer que dresse Charles Magnien, souriant et drôle jeune viticulteur de gevrey-chambertin. Les investisseurs très riches, n’écoutant que leur désir de posséder un petit bout de terre bourguignonne à grand cru, ont fait flamber le prix du foncier. Et l’incendie n’est pas éteint. Le million d’euros à l’ouvrée (1/24 d’hectare), qu’on imaginait comme une sorte de plafond infranchissable, est largement dépassé. Désormais, il faut multiplier ce prix par deux, trois et même davantage… Comment arrêter cette folie ? Personne n’a la solution et les familles voient se dissoudre dans cet argent déversé tout espoir d’agrandir un peu leur exploitation. Pis même, elles n’imaginent pas comment transmettre à leurs enfants leur patrimoine. Pas seulement à cause des droits de succession, comme le raconte fort bien et très justement, « Ce qui nous lie », le très joli film de Cédric Klapisch. Dans une famille de deux ou trois enfants, si l’un reste au domaine et que les autres partent vers d’autres métiers, comment les parents peuvent-ils les indemniser ? La valeur d’une parcelle est calculée sur la base du prix pratiqué lors des dernières transactions. Où trouver des sommes pareilles pour que ceux qui partent ne soient pas lésés. Une autre solution, vendre en partie ou en totalité la propriété, les acheteurs ne manquent pas. « Milliardaires du monde entier, unissons-nous pour dépecer la bête ! » poétise façon grand soir un des vignerons du cru. À moins d’une réforme en profondeur du système de fonctionnement des Safer, ces organismes créés sous de Gaulle pour favoriser l’implantation des jeunes agriculteurs et éviter l’accaparement des terres au profit des plus gros. Mais ça ne semble guère d’actualité. »
« Ce qui m’agace, c’est que ceux qui récupèrent les vignes n’y vont jamais dans les vignes », s’insurge Alexandrine Roy, qui a vu lui passer sous le nez un petit bout de parcelle de grand cru parce qu’un marchand de biens agissant pour un très riche client avait fait une offre supérieure à la sienne. »
Voilà, ce qu’il vous reste à faire :
- Acheter le numéro spécial Vins du Point, ça fera plaisir à Jacques Dupont.
- À demander à Antoine Gerbelle, qu’au lieu de n’inviter que ses petits copains, y compris le Jacques Dupont (Un bon moment de complicité avec Antoine…), sur son média de la Toile Tellement Soif, d’organiser un vrai débat sur le sujet… en évitant les vieilles barbes de la RVF si possible...