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7 août 2017 1 07 /08 /août /2017 06:00
Le chai du château d’Ô, saint-émilion grand cru classé A, était plein de corps étrangers (1)

Selon Vespasien « L’argent n’a pas d’odeur… pecunia non olet » mais, lorsqu’il est sale, il faut pourtant le blanchir, trouver des lessiveuses pour le recycler dans les canalisations officielles, légales. Toutes les organisations criminelles du monde mondialisé, quelle que soit leur appellation, ont besoin de débouchés dans l’économie « blanche », afin de faire circuler les capitaux amassés, d’atteindre de nouveaux territoires, de générer de nouveaux profits. Planquer les capitaux dans des paradis fiscaux c’est sortir du jeu, se priver de participer au festin offert par « l’économie légale »  

 

Avoir pignon sur rue, s’insérer dans des entreprises comme les autres, des entreprises comme il faut, opérant souvent dans des secteurs modestes, peu voyants, telle est la première ambition des prédateurs criminels. Les lessiveuses doivent être de plus en plus monstrueuses car les volumes à blanchir augmentent de manière quasi-exponentielle. Le blanchiment s’avère toujours délicat, les mafias y laissent au passage beaucoup de plumes.

 

Ce premier saut réalisé, les canaux de l’économie mondialisée permettent à ces faux-nez de se développer, d’investir, de se fondre dans le paysage, mais, comme l’appétit vient en mangeant, et que les managers criminels en col blanc pratiquent le même jeu que leurs frères des multinationales, la phase ultime pour eux consiste à racheter des marques prestigieuses.

 

Ces incultes, ces nouveaux riches vénèrent les marques.

 

Et quoi de plus prestigieux qu’un saint-émilion grand cru classé A ?

 

L’histoire qui suit, que vous allez suivre tout au long de ce mois d’août, n’est pas un conte, ni une affabulation, mais une enquête minutieuse, très Isabelle Saporta, menée par un fin limier de la lignée des privés mythiques, qui vous permettra de découvrir un monde sans pitié, où tous les coups tordus sont permis, un univers de rapaces avides, de traîtres, d’adeptes du double jeu, de gens bien comme il faut capables de trahir pour un plat de lentilles, de hobereaux prétentieux et vénaux, de journalistes stipendiés, d’officiers ministériels achetables, de femmes fatales, et bien sûr de volaille politique à la recherche de blé à picorer.

 

Que la fête commence !

 

  1. Je commençais à m’emmerder ferme…

 

Ma vie, depuis que je suis tout petit, par pure paresse, a rarement emprunté des chemins de traverse, je me suis toujours contenté de suivre les mêmes routes qu’eux, comme le chantait Brassens. Et puis, un jour où, comme à l’ordinaire, je me faisais royalement chier, j’ai fait la connaissance, façon de parler, de Marie de Saint-Drézéry, marquise de Bombon. Sans déconner ce fut le genre St Paul se vautrant de son cheval sur le chemin de Damas ou, pour faire plus contemporain, comme Paul Claudel rencontrant Dieu, à 18 ans, derrière un pilier de Notre Dame de Paris.

 

Je vous raconterai ça par le menu un peu plus loin.

 

Si je vous cause de Marie de Saint-Drézéry aujourd’hui c’est qu’elle vient de sortir, à l’instant, de mon somptueux bureau de « Conseil en affaires réservées ».

 

Adelphine, je l’ai choisie pour son prénom, ma collaboratrice, qui passe son temps à lire des romans abscons, son idole est bien évidemment Alain Robbe-Grillet le père du Nouveau Roman, la veille, avait interrompu ma sieste pour m’annoncer de sa voix sucrée d’annonces faites à Orly « J’ai au bout du fil une fille au nom imprononçable qui sollicite un rendez-vous… »

 

  • Donnez-le-lui !

 

  • J’chais pas comment faire mon ordinateur pédale dans la semoule ?

 

  • Je suppose que vous savez encore vous servir d’un crayon pour noter, sur un de vos nombreux post-it, le jour et l’heure de ce rendez-vous ?

 

  • Pas vraiment patron je suis une gauchère contrariée…

 

  • Passez-la-moi espèce de cruche !

 

  • Ce n’est pas gentil de dire ça de moi, hier vous m’avez dit que j’étais une perle rare…

 

  • Oui, oui, hier c’était hier, aujourd’hui c’est aujourd’hui…

 

  • Ça c’est bien envoyé chef ! Je vous la passe, j’ai au moins retenu son prénom : Marie
  •  

Pour ne rien vous cacher mon bureau de « Conseil en affaires réservées » ne croulait pas sous les affaires, sur la lancée de ma période « privé minable » je continuais de ramasser de sombres histoires de fesses, de cocus, de mal-baisés, d’éclopés de la vie, qui ne me rapportaient pas gros. Faire du fric j’en avais rien à péter, du pèze j’en avais à ne savoir qu’en faire, ce que je recherchais c’était l’aventure, l’adrénaline, le truc tordu, le borderline, de gros poissons, des Serbes féroces, des oligarques russes plein aux as, des politiciens véreux, d’intrigantes dont les longs compas arpentent le monde interlope, des salopes, des flics corrompus, du go fast bien faisandé, du noir bien noir comme l’encre de chine ou de seiche.

 

Je commençais à m’emmerder ferme.

 

Avant d’aller plus loin dans cette narration je me dois de préciser : primo, que je ne couche pas avec Adelphine, elle n’aime que les filles ; deuxio : qu’Adelphine a fait khâgne, hypokhâgne, reçue à Normale Sup mais elle a préféré s’embaucher comme chocolatière chez Jacques Genin avant de bifurquer pour bosser chez moi ; tertio, que ceux qui ne sont pas contents aillent se faire voir chez Plumeau comme me le disait ma grand-mère paternelle !

 

Adelphine, après deux tentatives infructueuses, « moi, en dehors de la Grosse Pomme, je suis larguée grave… » me connecta enfin avec la mystérieuse Marie :

 

  • Marie de Saint-Drézéry, bonjour Tarpon, sacré farceur !

 

Si j’avais eu un dentier je l’aurais avalé…

 

à suivre...

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