Mais que font les insoumis du Jean-Luc ?
Ils se font chier sous les ors du Palais Bourbon pendant que Garrido bosse pour l’oligarque breton, Bolloré.
Allons, allons, camarade Ruffin après Merci Patron refais-nous le coup de Fauchon !
C’était en mai 70, deux ans après…
C’était après que le grand Charles nous eut quitté pour retourner à Colombey.
C’était un temps que les jeunes ne peuvent pas connaître, la nuit des temps !
C’était après l’attaque de Fauchon par un commando d’une cinquantaine de gus, armés de barre de fer, dirigé par un responsable de la Gauche Prolétarienne répondant au pseudo suggestif de Tarzan. Du pur Sartre, ce cher Jean-Paul, toujours aussi faux-cul, adorait les bons restaurants bourgeois et déjeunait tous les jours à la Coupole. Pierre Overney, qui sera assassiné par le gros bras du service de sécurité de la Régie Renault Tramoni aux portes de l’île Seguin, y participait.
Antoine de Gaudemar, futur complice de Serge July à Libération faisait le guet. Le 8 mai 1970 le commando va rafler champagne, caviar, truffes, saumon, marrons glacés tenant le personnel en respect sous la menace de leurs barres de fer puis tous s’enfuir par le métro, sauf Frédérique Delange, fille de haut-fonctionnaire, qui se fit rattraper par « un cuistot à toque et tablier blanc qui, armé d’une broche à gigot, les avait pris en chasse ».
Le 19 mai, la 24e cour correctionnelle de Paris la condamnait à 13 mois de prison ferme. En ce temps-là la justice était rapide et l’on ne badinait pas avec l’atteinte au « symbole de l’arrogance du fric ». Les « vivres » seront distribués dans les quartiers populaires par les militants de la GP.
La presse « bourgeoise de gauche », Le Nouvel Observateur et L’Express (celui de JJSS et de Françoise Giroud) prit fait et cause pour ces nouveaux « Robin des Bois ». À Jacques Foccart, l’homme du SAC, qui s’inquiète auprès de lui « l’opinion publique semble considérer avec indulgence l’histoire Fauchon. » le président Pompidou répond : « Pour Fauchon, c’est vrai, mais qui puis-je ? Même mon fils, ma belle-fille et une cousine avec qui j’en ai parlé trouvent ça sympathique et j’ai dû les rabrouer pour leur faire sentir que cette affaire était ridicule ».
Dans la Cause du Peuple les normaliens, un peu fâchés avec les tables de multiplication, s’en donnent à cœur joie « Nous ne sommes pas des voleurs, nous sommes des maoïstes. Salaire moyen d’un OS : 3,50 francs de l’heure. Un kilo de foie gras : 200 francs soit soixante heures de travail. Un kilo de cake : 18,50 francs, soit 6 heures de travail. Un kilo de marrons glacés : 49 francs, soit 8 heures de travail. Alors, qui sont les voleurs ? »
Par bonheur, notre champagne fut épargné mais notre bel Olivier de la Poste, que presque tout le monde a oublié, pourrait, en ces temps où le libéralisme pur et dur renaît dit-on sous Macron, s’y essayer car c’est tout à fait dans ses cordes.
« Si vous voulez manger en hiver des fraises du Japon(sic), allez chez Fauchon ; si vous voulez douze prunes pour 80 francs, allez chez Fauchon ; si vous habitez l’Elysée et que vous voulez remplir votre Rolls Royce de victuailles, allez encore chez Fauchon ; si vous vous appelez Kossyguine et que vous voulez commander quarante bouteilles millésimées à l’année de votre naissance, allez toujours chez Fauchon… »
Bien sûr faudrait traduire tout ça en euros, remplacer Kossyguine par Poutine, tout comme les 40 bouteilles millésimées par le seul GCC béni de Dieu : le dig, ding, dong d’Hubert (avec un H !), mettre la Rolls au garage car elle devenue trop cheap avec tous les nouveaux riches, pour ce qui est des fraises en hiver c’est d’une telle banalité qu’il vaudrait mieux plus en parler, quant aux prunes je laisse à Lio le soin de les chanter…
Arrestation de Jean-Paul Sartre
Jean-Paul SARTRE, directeur du journal "La cause du peuple" a été arrêté avec sa compagne Simone de BEAUVOIR alors qu'ils vendaient dans la rue, leur journal. Ce dernier n'a pas été interdit ...