C’était au tout premier temps de mon blog, dans mon cagibi je ne reculais devant rien, je questionnais qui voulait bien me répondre : ça s’intitulait 3 Questions à…
Le 27 juin 2008 ce fut 3 Questions à Alain Juppé, maire de Bordeaux fête le vin
J’écrivais pour présenter cette chronique :
Alain Juppé ne le sait pas mais si j'ai ouvert un blog, voici bientôt trois ans, c'est un peu grâce à lui * qui venait de se lancer dans cette aventure. Mes amis bordelais, connaissant mon goût pour les défis, Jean-Louis tout particulièrement, m'avaient gentiment charrié en me disant « et pourquoi pas toi... »
En effet, Alain Juppé avait créé un blog qui existe toujours.
Alain Juppé a connu une période difficile entre la fin des années 90 et le milieu des années 2000. Impliqué dans l'affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris, l'ancien premier ministre a été condamné en 2004. Un épisode judiciaire démarré en 1998, année du décès de son père, et achevé la semaine de la perte de sa mère. C'est à la suite de ces événements que celui qui était déjà maire de Bordeaux quitte ses fonctions et s'exile un an au Canada.
« J'ai d'abord pensé aux États-Unis, a-t-il expliqué lors de son passage à Une ambition intime, ce dimanche 6 novembre. On m'a fait une proposition et j'ai donné des cours à l'École nationale d'administration publique ». Une période de « liberté » qu'Alain Juppé a finalement apprécié. »"Un jour, je me suis arrêté dans un fast-food. Il n'y avait personne. Et c'est là, en mangeant mon hamburger tout seul, que je me suis dit : « Mais qu'est-ce que tu fous là !? », s'est-il souvenu. Une interrogation qui l'a mené à se rendre compte qu'il appréciait d'être « libre comme l'air, dans l'anonymat ».
Cette interview se fit par l’intermédiaire de Stéphan Delaux.
Deux déceptions : l’une de forme, la photo du maire avec un verre à la main, promesse initiale, tomba aux oubliettes sans doute effet collatéral de la loi Evin ; l’autre sur le fond : notre Alain ne se mouillait pas trop, si je puis l’écrire, ses réponses prudentes frisaient la modération.
1ière Question :
Philippe Jullian, né à Bordeaux, écrit que c’est « la seule ville de province qui ait l’allure d’une capitale ». Vous en êtes le maire et, dit sans flagornerie, vous avez restauré sa splendeur. Mais pour nous, gens du vin, Bordeaux c’est aussi le vignoble, ses châteaux prestigieux et ses appellations mythiques. En ayant eu l’initiative d’accueillir le vin dans votre ville avec « Bordeaux fête le vin » que recherchez-vous monsieur le Maire ?
Réponse d’Alain Juppé :
En tant que maire de Bordeaux, même s’il n’y a que quelques rangs de vigne sur la commune, comment pourrais-je ne pas être porteur d’une responsabilité particulière vis-à-vis du monde du vin ? J’ai souhaité créer Bordeaux fête le vin il y a dix ans et cela a été un succès immédiat car la fête répond à deux besoins : l’envie des Bordelais de faire la fête ensemble et la création d’une vitrine populaire de notre produit-phare. Tous les deux ans, début juillet, ce sont donc des centaines de milliers de personnes – 350 000 lors de l’édition 2006 – qui, pendant 4 jours, viennent partager ce plaisir de déguster et d’échanger autour d’un verre de vin. Un rendez-vous qui sait rester au niveau du vin de Bordeaux. C’est une manifestation qui nous permet de valoriser la diversité et la qualité de nos productions. Elle est aussi un vecteur d’attraction touristique, tant pour la ville elle-même que pour les vignobles qui l’entourent car on apprécie encore davantage le vin lorsqu’on connaît bien son terroir.
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Et puis 10 ans après le 19/07/17 répondant à Catherine Deydier pour le Figaro Vin, Alain se lâche et s’affiche :
Alain Juppé : « Des stratégies de conquête pour s'internationaliser »
LE FIGARO. - Le vin est-il un des axes majeurs du "soft power" à la française ?
Alain JUPPÉ. - Incontestablement, si l'on considère la place de la France sur le marché mondial, tant en production qu'en exportation. Le vin français est depuis toujours considéré comme un produit de grande qualité, oserais-je dire "haut de gamme". Mais le vin n'est pas seulement un élément de notre balance commerciale. C'est aussi une culture, un savoir-faire qui concourent au rayonnement de notre pays.
- À Bordeaux, près de deux cents domaines sont des marques mondialement connues et autant d'entreprises qui gagnent très bien leur vie. Mais il y a aussi de nombreux domaines qui ont du mal à trouver l'équilibre financier. Comment trouver une dynamique qui profiterait à tous ?
C'est le rôle des organisations professionnelles, principalement du CIVB (Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux) qui veille à défendre toutes les composantes de la filière. Cela vient d'être malheureusement illustré lors de l'aléa climatique que le vignoble a subi il y a quelques semaines. Touchées par le gel, certaines propriétés ont subi des dégâts importants et leur production 2017 s'en trouve menacée. De telles situations peuvent être catastrophiques pour la survie des petites propriétés, sachant que plus de 15 % d'entre elles, pour des raisons de coût, ne sont pas assurées.
- Bordeaux rayonne depuis longtemps dans le monde du vin. Toutefois, nul ne peut ignorer la montée en puissance d'autres vignobles, en Amérique du Sud, en Amérique du Nord, en Afrique du Sud, en Australie, sans parler de la Chine. Dans ce contexte, quelle est la meilleure stratégie à aborder pour la ville ?
Le marché du vin s'internationalise, les productions se diversifient et les modes de consommation ont évolué en raison, précisément, des différences de culture de nouvelles clientèles. Nous avons la chance, à Bordeaux, d'avoir une antériorité sur les marchés et une notoriété "historique". Les professionnels ont bien conscience de cela et ont anticipé en mettant en place des stratégies de conquête de marchés. Pour notre part, nous faisons en sorte de soutenir ces actions dans le cadre d'événements tels que Vinexpo, et Bordeaux fête le vin qui, depuis sa création sur les quais il y a vingt ans, s'exporte au-delà de nos frontières, assurant la promotion de nos vignerons à Québec, Bruxelles et Hongkong dans le cadre du Wine & Dine Festival.
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