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9 juin 2017 5 09 /06 /juin /2017 06:00
Y aurait-il une erreur de casting avec le nouveau Ministre de l’Agriculture ?

Comme le disait, avec son accent rouergat rocailleux, Mgr Marty alors archevêque de Paris, « je m’interroge » à propos du nouveau Ministre de l’Agriculture, Jacques Mézard ?

 

A-t-il le bon profil pour le 78 rue de Varenne ?

 

Ma vieille expérience de cette maison me fait répondre : assurément non !

 

Déjà, comme l’écrit Antoine Jeandey journaliste agricole :

 

« Le programme agricole d'Emmanuel Macron était relativement succinct, avec uniquement des têtes de chapitre, donc des intentions, mais quasiment rien dans la case « comment on fait ? ».

 

Dire « il faut que les agriculteurs vivent du fruit de leur travail », on est tous pour. De même que lorsque François Hollande disait « il faut que le chômage baisse ». À travers ce dernier exemple, on a compris toutefois que le plus important était le « comment ? » ; la volonté affichée, sincère ou non, ne suffit pas.

 

Or l'unique réponse apportée au « comment ? » dans le programme agricole du nouveau Président fut « sommet de l'alimentation ». Il appartient donc au ministre d'aller au-delà, d'entrer dans les détails laissés de côté pendant la campagne. De préparer ces rencontres de l'alimentation (qui participera précisément ? La question est loin d'être neutre, ces rencontres peuvent déboucher sur un échec retentissant si les participants ne sont pas les bons...), mais aussi de remplir toutes les cases n'ayant comporté qu'une mention sibylline et méritant, au-delà du sujet, un verbe et même un complément, à tout le moins. »

 

Les socialos de 81 adoraient les États Généraux, ils en tinrent une flopée pour accoucher de souriceaux.

 

Les sommets sont en général du même tonneau si l’on n’a pas fixé clairement le cap que l’on souhaite atteindre.

 

Pour le moins le nouveau gouvernement semble avoir d’autres priorités que d’impulser une nouvelle orientation au secteur agricole et agro-alimentaire. On sent poindre l’envie de perpétuer les bonnes vieilles pratiques de la cogestion avec les majoritaires.

 

Et pourtant l’analyse ci-dessous d’Ipsos pose bien le problème tout en restant elle aussi bien courte en ce qui concerne le comment sortir de cette situation complexe.

 

LES FRANÇAIS ET LES AGRICULTEURS, UNE IDYLLE CONTRARIÉE

 

6 Juin 2017

 

La population française est très attachée à ses agriculteurs. Depuis longtemps. Mais cette belle histoire est menacée par les appréhensions et les interrogations qui pèsent sur l’agriculture, en termes d’environnement, de santé et d’avenir économique. Pour répondre à ces enjeux, les agriculteurs innovent, à travers des pratiques durables et l’agriculture connectée.

 

LES FRANÇAIS AIMENT LEURS AGRICULTEURS !

 

Foin des scandales ! La crise du lait, les révélations sur la maltraitance animale dans les abattoirs, le retour de la grippe aviaire… En 2016, les crises très médiatisées du secteur agricole n’ont pas entamé le capital sympathie des éleveurs et des producteurs : 66 %* des Français gardent une bonne opinion des agriculteurs, et 54 %, une image positive de l’agriculture.

 

« L’attachement de la population au monde agricole reste fort. Cela s’explique par les racines historiquement rurales de la société française, et aujourd’hui par l’envie de renouer avec l’authenticité. »

 

D’ailleurs, 63 % des Français entretiennent le lien avec la campagne, en s’y rendant régulièrement, ou parce qu’y subsiste un ancrage familial.

 

Dans l’imaginaire collectif national, l’agriculteur incarne la figure du travailleur qui exerce un métier « difficile » pour 70 % des Français, et « essentiel » pour 43 % d’entre eux. Un héros en somme qui tient « un rôle environnemental particulier », selon 37 % des répondants.

 

Le charme des agriculteurs joue à plein sur les marchés, puisque pour 50 % de la population, c’est l’occasion propice à un contact direct avec les producteurs, devant les relations de voisinage (33 %) ou le cadre familial (24 %).

 

DES INQUIÉTUDES PARTAGÉES…

 

Grand public et agriculteurs continuent donc le jeu de la séduction. Pourtant, cette relation n’est pas si paisible qu’il y paraît. De nombreuses appréhensions viennent troubler ce tableau champêtre idyllique. Ainsi 67 % des Français jugent mauvaise la situation de l’agriculture et de l’alimentation aujourd’hui. Pour 74 %, elle s’est détériorée à grande vitesse depuis vingt ans, et pour 55 %, elle aura encore empiré d’ici vingt ans. Le pessimisme est donc bien installé.

 

Pour aller plus loin, les Français expriment de vives craintes sur les grands enjeux sociétaux liés à l’agriculture et à la santé. Ils se préoccupent d’abord de l’environnement : disparition des abeilles, utilisation et impact des produits phytosanitaires, pollution, qualité de l’eau… Ensuite, ils s’interrogent sur les problématiques de l’alimentation : la planète pourra-t-elle encore nourrir la population mondiale appelée à toujours croître ? Dans une réelle empathie, ils s’inquiètent aussi de l’avenir économique des agriculteurs français. Enfin, ils questionnent les modes de production, où deux modèles s’opposent, avec d’un côté le local et le bio, de l’autre l’agriculture intensive.

 

Les agriculteurs rejoignent les Français sur les mêmes inquiétudes. Bien entendu, la viabilité économique de leur exploitation est leur première préoccupation. Ils se battent pour le maintien de la production en France. Qui passe par la sauvegarde des surfaces de terres agricoles, et le maintien d’une agriculture « artisanale, à taille humaine », s’épanouissant à l’idéal, aux côtés d’une agriculture industrielle. Quant au respect de l’environnement et à l’attention portée à la santé, c’est à la fois un enjeu et une responsabilité douloureusement endossée par les agriculteurs, compte tenu des réglementations parfois contradictoires qu’ils doivent respecter.

 

Dans ce « je t’aime, mais je m’inquiète », cultivateurs et éleveurs disent aussi aspirer à une plus grande reconnaissance de la part des Français, notamment pour faire comprendre aux consommateurs que la qualité a un prix. Et que leur survie est à ce prix.

 

AGRICULTURE DURABLE ET AGRICULTURE CONNECTÉE : L’AVENIR DU MONDE AGRICOLE

 

Face aux grands enjeux du secteur, l’agriculture durable apparaît comme une réponse très adaptée, pour tous les acteurs agricoles (institutions, experts, professionnels). « Elle allie pérennité des exploitations, et respect de l’environnement et des hommes », affirment les Chambres d’agriculture. Pour 75 % des parties prenantes professionnelles, le bio-contrôle est un levier d’action prioritaire, avec ses solutions naturelles de protection des cultures. Pour 60 % de ces acteurs, l’agriculture durable doit passer par l’accompagnement des agriculteurs vers une meilleure préservation de la qualité de l’eau. Et 54 % estiment qu’il faut limiter encore davantage les risques liés aux intrants, pour les cultivateurs.

 

Les agriculteurs, eux, sont 82 % à déclarer intégrer, souvent ou toujours, les principes de l’agriculture durable à leurs pratiques. En affirmant ses bienfaits : la préservation des ressources naturelles et de l’outil de production (qualité des sols), associée à une meilleure valorisation de l’image de l’agriculture. « Pour près des deux tiers des cultivateurs et des éleveurs, l’agriculture de conservation des sols et l’agriculture raisonnée représentent les principaux modes de production durables », note Laurent Depouilly. Toutefois, les agriculteurs pointent les freins au développement de l’agriculture durable : la prise de risques notamment financiers, entre l’avant et l’après, et le manque de conseils techniques adéquats.

 

L’agriculture connectée représente une solution complémentaire, pour répondre aux enjeux du secteur. Sites d’achat en ligne de matériels et produits agricoles, systèmes de gestion d’exploitation, systèmes de guidage des machines par GPS… Autant d’outils numériques aux nombreux avantages. Deux tiers des agriculteurs y voient l’amélioration de leurs conditions de travail et la réduction de la pénibilité. Et la moitié souligne le fait que l’e-farming permet un meilleur respect de l’environnement, favorise la qualité des productions, et suscite un regain d’intérêt pour leur métier, auprès des futurs agriculteurs et du grand public. Cependant, un tiers des producteurs met en garde sur les difficultés à déployer cette agriculture digitale.

 

UNE CURIOSITÉ À SATISFAIRE, DES INNOVATIONS À VALORISER

 

Si les agriculteurs font évoluer fortement leur métier, le grand public en reste le plus souvent à son image d’Epinal de la « ferme », alors qu’il manifeste toujours et encore une réelle curiosité vis-à-vis de l’agriculture d’aujourd’hui (52 % des Français). C’est donc une opportunité à saisir pour le secteur. Mais une difficulté sera à dépasser : la perception négative du concept d’innovation agricole, à contre-courant des aspirations actuelles en matière d’alimentation de qualité et de santé.

 

* Tous les chiffres cités dans l’article proviennent des études Ipsos réalisées en 2015 et 2016.

 

LAURENT DEPOUILLY

Directeur Général Ipsos Lyon

RENAUD LOESEL

Directeur d'études, Ipsos Marketing

 

Côtes-d'Armor: blocage d'une laiterie Par Le Figaro.fr avec AFP

 

Une semaine après avoir lancé un ultimatum aux coopératives pour obtenir une hausse du prix du lait, les producteurs des Côtes-d'Armor ont passé ce mardi la vitesse supérieure et bloqué la laiterie Sodiaal (Entremont) à Guinguamp (Côtes-d'Armor), a-t-on appris de sources concordantes. "Une cinquantaine de producteurs se sont rassemblés dans le calme vers 13H00 au rond-point de Kernilien, à l'entrée de Guingamp, avant de rejoindre le site de la Sodiaal", a indiqué à l'AFP la gendarmerie de Saint-Brieuc. Selon Jean-Marc Lohier, président de la section Lait de la FDSEA des Côtes-d'Armor, ils étaient plus d'une centaine de producteurs avec une quinzaine de tracteurs devant la laiterie en milieu d'après-midi. "Nous bloquons les produits qui sortent, nous demandons une rémunération de 34 centimes du litre contre 30 centimes actuellement", a-t-il déclaré à l'AFP, ajoutant que la mobilisation devrait durer "au moins 48 heures" et que "les autres départements bretons devraient la rejoindre mercredi".

 

Nombre de producteurs laitiers sont aujourd'hui dans une situation économique critique. La semaine dernière, une centaine d'entre eux avaient déjà interpellé à Plérin (Côtes-d'Armor) les représentants des coopératives pour réclamer un meilleur prix d'achat de leur production. Ils avaient alors ciblé les coopératives, censées défendre les intérêts des producteurs qui en sont membres. En 2016, les résultats financiers des transformateurs, "notamment coopératifs, ont été importants, pour ne pas dire scandaleux" quand les producteurs sont dans la "détresse", avaient-ils alors souligné. "L'ultimatum courait jusqu'à aujourd'hui. Sans réponse, on a décidé de bloquer la laiterie Sodiaal. Pourquoi la Sodiaal ? Parce que c'est celle qui paie le moins", a expliqué Jean-Marc Lohier. Cette mobilisation intervient alors que les transformateurs - industriels et coopératives - s'apprêtent à fixer le prix d'achat du lait aux producteurs pour les mois à venir. Selon la FDSEA 22 et les Jeunes Agriculteurs des Côtes-d'Armor, "le prix d'équilibre moyen des producteurs du département est de 0,34 euro par litre. Sodiaal doit valoriser ses marques (Candia, Yoplait, Entremont...) et ses produits pour amener un prix qui rémunère le travail des producteurs". Le malaise est si profond et la détermination si forte que même la Confédération paysanne, traditionnellement opposée à la FNSEA, s'est cette fois jointe au combat.

AGRICULTURE BIOLOGIQUE

Coop de France veut garder la confiance des consommateurs

 

À travers cinq engagements, Coop de France précise sa vision de l’agriculture biologique de demain. Elle souhaite une réglementation européenne exigeante qui réponde aux attentes des consommateurs.

 

Alors que le nombre de conversions a décollé ces derniers mois, Coop de France a profité de la simultanéité du « printemps bio 2017 » et de la « semaine de la coopération agricole » pour présenter à la presse, le 6 juin 2017, ses « cinq engagements pour l’avenir du bio français ».

 

« Pour éviter d’avoir différentes voix pour porter la bio en France, on a défini cinq axes principaux », explique Jérôme Caillé, vice-président de la commission de la filière biologique de Coop de France.

 

Méfiance face au nouveau règlement européen

Comme le symbole d’une priorité, le premier de ses engagements s’intitule « soutenir un cahier des charges exigeant, ambitieux et lisible ». Ce premier point cristallise la méfiance des coopératives face aux négociations sur le nouveau règlement bio européen.

 

« On attend un degré de qualité assez fort, en adéquation avec les attentes des consommateurs », analyse Jérôme Caillé. L’enjeu est de garder la confiance du consommateur dans le logo bio européen. Pour cet adhérent de Terrena, c’est bien « l’unicité du modèle français » qui permet de conserver cette confiance.

 

Le bio moins cher n’est pas la bonne option

 

Coop de France est particulièrement vigilant sur les labels privés qui peuvent se développer dans d’autres pays européens. « Attention à ne pas entrer dans une opposition de modèle », prévient Jérôme Caillé.

 

La coopération se montre aussi hostile aux promesses d’un bio moins cher formulées par la distribution. « Ce n’est pas parce qu’il y a une demande forte qu’il faut sacrifier nos exigences », ajoute Pascal Viné, le délégué général de Coop de France.

 

Parmi ses autres engagements, Coop de France veut replacer les exploitants en agriculture biologique au sein de la gouvernance des coopératives. L’organisme prévoit aussi de renforcer la recherche et l’innovation dans le secteur ou encore de renforcer les partenariats entre les différents acteurs des filières bio.

Les coopératives entraînent un « effet de masse »

Pour Pascal Viné, les coopératives provoquent un « effet de masse » dans les conversions. « Quand une coopérative s’engage, elle encourage et sécurise les agriculteurs », explique-t-il.

 

550 coopératives et 7 500 agriculteurs coopérateurs sont engagés en agriculture biologique. Selon les derniers chiffres de Coop de France, la coopération agricole représente 90 % de la commercialisation du porc bio, 78 % de la collecte de céréales ou encore 71 % des aliments pour bétail.

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commentaires

P
Il faut faire la différence entre MACRON bête politique qui en impose à tous ( qui attendent avec impatience qu'il se casse la binette ) y compris à des " confrères " tel le nain culte, à qui pourtant on ne la fait pas et qui a avoué être prêt à lui tirer son chapeau et le chef de l'état dont, malheureusement le programme reste très technocrate, quoiqu'on en dise. Ainsi le souligne notre Taulier, le nez sur le motif. Dans le même ordre d'idée on observe que, s'il porte une attention particulière à l'enseignement il fait fort peu cas de l'enfance et de la famille, sujet certes, quasi impossible à réduire à une approche technocratique, mais pourtant appartenant a un binôme indissociable fait avec l'enregistrement.<br /> On ne peut qu'applaudir le "génie" politique du bonhomme on peut craindre beaucoup du président.<br /> Assurément il y aura des cocus, mais contents, des cocus surpris, d'autres vexés , à la fin cela risque de faire beaucoup de monde.
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