J’ai connu le Vinexpo flamboyant des premiers temps où il fallait en jeter un max pour affirmer la suprématie de Bordeaux sur le Monde du Vin.
Ce fut un réel succès mondial mais, petit à petit, comme c’est souvent le cas sur la place de Bordeaux, la courgette du directeur enfla, l’autosatisfaction prit le pas sur le réalisme, le grand barnum de Vinexpo s’étiola, Prowein lui fit la nique.
Je ne vais pas m’aventurer dans l’analyse de ce déclin – ce que j’ai fait en son temps auprès des dirigeants de l’époque – mais il partage une partie des mêmes ressorts que le fameux « Bordeaux bashing »
En notre vieux pays perclus de douleurs, le « ce n’est pas de notre faute mais celle des autres », semble inscrit dans notre ADN.
Et pourtant, la vieille règle commerciale : le client est roi semblait avoir été quelque peu négligée, le nombre de chalands plus que leur qualité. Les allées de Vinexpo prenaient de plus en plus la tronche de la foire exposition de Trifouillis-les-Oies avec des pékins errants, sacs floqués « Castel » au bras, quêtant prospectus et dégustations.
Le client d’un Salon international, l’acheteur, le vrai, celui qui vient pour faire des affaires, ce qu’il souhaite c’est boucler son shopping dans les meilleures conditions, il n’en a rien à cirer des petites mains nationales qui passent leur temps dans des colloques ou tables rondes sur des sujets qui n’intéressent qu’eux.
Ne noircissons pas trop le tableau, Vinexpo disposait, et dispose toujours, d’un atout de taille : ses folles soirées dans les GCC, sa fête de la Fleur et autres joyeusetés pour VIP. C’est plus bandant que le bar de l’Intercontinental de Düsseldorf.
La nouvelle direction de Vinexpo rame pour faire retrouver à son barnum son lustre d’antan. Bon courage à elle. J’ai même reçu un appel de sa part pour m’inviter. Normal eu égard à mon immense pouvoir d’influence. J’ai décliné car je n’ai rien à y faire de professionnel
Et c’est là que les Athéniens s’atteignirent avec l’irruption des réseaux sociaux les petites mains de la Toile ont envahies la communication de Vinexpo.
Sur Face de Bouc, Twitter, Instagram ça y va de sa petite photo, en général cadrée serrée, ça vaut mieux, dans le style grosse affluence au débat (ils devaient être une vingtaine), une file d’attente pour la dégustation des duchemolos (un petit côté soviétique) ou mieux encore « Mon carton au dîner au château, les couillons ils se sont trompés de prénom »
Dans ce dernier cas ça frise « le conflit d’intérêts » mais pour tout ce petit monde se faire rincer fait partie du package du « journaliste », c’est inscrit dans la constitution de la dégustation. L’indépendance de ce petit monde étant inoxydable, gravée dans leurs gènes, y’a pas à s’inquiéter le conflit d’intérêts c’est pour la volaille politique sauf que dans les pays nordiques un dîner au château leur vaudrait de se faire virer illico.
Qu’à ces belles tables se pressent les clients quoi de plus normal, les propriétaires veulent les séduire, les bichonner pour les fidéliser, les affaires sont les affaires. Mais que fichent donc en bout de table tous ces pseudos-journalistes du monde du vin ? En sortant de table ne seront-ils pas devenus les obligés de ceux qui les ont invités ?
Mais monsieur ça se fait depuis toujours !
Je n’en disconviens pas, c’est la règle de la « critique » aussi bien pour le vin que pour la table (en ce domaine oser demander à un « critique » de poster le montant de son addition est considéré comme de l’inquisition)
À ce stade je vais être rosse : inviter des adeptes des réseaux sociaux à dîner n’est rentable que si ceux-ci ont une surface médiatique digne de ce nom.
Combien de divisions, de followers ?
En ce domaine c’est plutôt l’armée mexicaine, beaucoup de généraux mais des troupes étiques.
J’ai bien écrit étique et non éthique !
Si j’ai un conseil à donner, à monsieur Guillaume Deléglise, nouveau directeur de Vinexpo, s’il souhaite redorer l’image de sa manifestation qu’il fasse les yeux doux à de gros calibres des réseaux sociaux, qu’il les privilégie au détriment des petits ego nationaux.
Trop de petits bras !
Trop d’entre soi franchouillard !
Quitte à jouer le Bûcher des Vanités mieux vaut le faire avec des stars et non des seconds couteaux nationaux qui viennent y soigner leur petit ego.
Le vin français doit relever le défi de la mondialisation Franck Niedercorn le 19/06
Face à une concurrence mondiale de plus en plus menaçante, la France dispose d'atouts incontestables pour rester dans le peloton de tête des exportateurs de vins. Mais elle doit aussi corriger ses faiblesses, que sont des coûts de production élevés et une trop grande atomisation de son offre.
Quel avenir pour le vin français ? A l'heure où s'ouvre à Bordeaux le Salon Vinexpo, l'un des plus grands du monde, la question peut surprendre. Nos grands crus sont enviés par la planète entière. Nos vins sont les plus exportés dans le monde. Et si nous avons perdu notre place de premier producteur mondial au profit de l'Italie, notre vignoble reste le plus diversifié. Et pourtant, notre filière, qui pèse 30 milliards d'euros, s'interroge sur sa stratégie. En 2014, FranceAgriMer avait remis au ministre de l'Agriculture un rapport intitulé « Plan stratégique sur les perspectives de la filière vitivinicole à l'horizon 2025 ». Depuis, la question reste en filigrane. A juste titre, car le paysage évolue vite, avec une croissance continue de la consommation. On estime le marché du vin à 300 milliards de dollars en 2015. Il pourrait atteindre les 370 milliards en 2021, selon Mordor Intelligence. Face à cet emballement, la concurrence surgit de partout. L'Europe du Sud a d'abord vu les viticulteurs du Nouveau Monde (Etats-Unis, Afrique du Sud, Australie et Amérique du Sud) venir lui contester son leadership. Apparaissent depuis quelques années ceux du « nouveau Nouveau Monde », comme on a pris l'habitude de les appeler. La Chine a pris la tête de ce groupe, avec un vignoble devenu le deuxième du monde derrière l'Espagne. Pour une production pesant autant que celle de l'Australie ou de l'Afrique du Sud. Une bonne vingtaine de viticulteurs chinois ont d'ailleurs leur stand à Vinexpo. « Vous verrez, il y a des choses très bien », assure Guillaume Deglise, le directeur général du Salon. Les Français y ont souvent exporté leur savoir-faire, comme dans d'autres vignobles aux quatre coins du monde.
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