« Je veux me consacrer aux grands sujets de la politique étrangère, notamment de la paix. Je pense que la plus grande des politiques c’est celle qui amène la paix et qui combat les guerres ».
Jean-Pierre Raffarin vient d’annoncer dans une tribune publiée par La Nouvelle République, le quotidien de sa région du Poitou, qu’il se retirait de la vie politique pour créer Leaders for Peace, « une ONG internationale pour alerter contre les risques de guerre qui nous menacent »
Souvenir de ma mission Cognac sous le gouvernement Jospin, Jean Glavany étant Ministre de l’Agriculture, ce cher Raff., alors Président de la région Poitou-Charentes, rendit visite à son ami Michel Barnier, commissaire européen. Revenu de Bruxelles il fit une déclaration tonitruante à la Charente Libre où il se plaignait de ne pas avoir été informé des risques pris par le gouvernement français à propos d’aides nationales au Cognac.
Dès le lendemain, du tac au tac, dans la même Charente Libre, sans prendre de gants je renvoyais le bon Jean-Pierre dans ses 18 mètres en lui indiquant qu’il lui aurait suffi pour s’informer de s’intéresser d’un peu plus près aux débats du Conseil Général de la Charente où le dossier avait été exposé.
Croisant mon Ministre dans les couloirs du Sénat le bon Raff., loin de s’offusquer de mon outrecuidance, lui confia « ton missi dominici à Cognac il a du répondant, il faudrait que je le vois pour que je puisse mieux appréhender ce dossier difficile… » Ainsi, je rencontrai au Sénat JP Raffarin et d’autres élus charentais pour lui exposer les subtilités de l’épineux dossier Cognac.
Par exemple qu'est-ce donc la Quantité Normalement Vinifié, dites QNV ?
Une sorte de liste à la Prévert justifiée par la vigueur exceptionnelle des vignes charentaises, elles carburent à plus de 100 hl de moyenne. De mon temps, y'avait un club des plus de 200 hl/ha. Sans vous assommer je me dois de l'énumérer. C'est très simple, on compte par destinations les produits dans la QNV et ceux hors QNV.
Dans la QNV : les moûts destinés au Pineau, les vins aptes, les vins de table, les moûts pour vinification, les moûts pour jus de raisin et pour concentrés, les distillations de l'article 38 et 41, les vins destinés au vinage art.38 et, bien sûr, les vins pour la distillation Cognac.
Au-delà de la QNV : les vins et moûts destinés au vinage art.36, la distillation d'alcool, les prestations viniques et la distillation des lies art.35, les vins et moûts autres destinations, vins et moûts exportation pays tiers, les moûts pour jus de raisin, les moûts pour concentrés, les distillations de l'art.36 et 39...
Je vous assure que pour expliquer les subtilités et les charmes de la QNV à un futur 1ier Ministre il me fallut déployer des trésors de pédagogie. Mais le Jean-Pierre, il est ainsi, toujours à la recherche d’un compromis. Et puis, j’avoue, que n’ayant jamais porté Ségolène dans mon cœur, par-delà nos différents politiques, j’ai toujours apprécié le côté « jeune giscardien » de Raffarin.
En effet, « Raff » avec « Bubusse », Dominique Bussereau, menait les jeunes turcs giscardiens de Génération Sociale et Libérale, lorsque VSG monta sur la première marche en mai 1974.
« Le 19 mai, la France avait un nouveau président. Ce soir-là, sur le trottoir de l’avenue de Messine, trois d’entre nous* se faisaient épingler par un petit groupe de « maos » ; plus que jamais, bien sûr, ils voulaient casser la baraque au nom du marxisme qui, vite fait, bien fait, les aurait conduits au Goulag dans les pays où il est religion d’État.
Le 27 mai nous regardions V.G.E se rendant à pied à l’Élysée pour la cérémonie solennelle d’investiture. Il faisait très beau, il souriait. « À dater de ce jour, commence une ère nouvelle pour la politique française. »
Dès le 15 juin, Dominique Bussereau nous remettait en piste. «Inspirons le changement, contribuons à lui donner une âme autant que nous en serons capables ; menons le combat pour l’équité, pour les exploités, les exclus, les oubliés, pour affronter les défis lancés à notre génération. Tant pis si certains nous accusent de vouloir aller trop vite !
Aujourd’hui nous sommes quarante mille, rats des villes et rats des champs, filles et garçons, d’origines, de professions, de sensibilités aussi dissemblables possible, remuants, mobiles, fonceurs, généreux. Si nous ne le disons pas, qui le dira à notre place ? »
Ce petit compliment, du Mélenchon soft à la mode 74, est extrait d’un livre « La vie en jaune » relatant l’épopée de 7 jeunes giscardiens, de Génération Sociale et Libérale, emmenés par Dominique Bussereau, en Chine Populaire.
Dans les 7, discret, il y avait notre Jean-Pierre, notre poitevin, qui après force de keimpei lancé en se sifflant de l’alcool de riz, lors de l’étape à Tatsin, à l’extrême-nord de la Chine, pays de l’or noir, dans le minibus du retour « fredonne quelques mesures d’En passant par la Lorraine. Et notre camarade interprète d’entonner à tue-tête les paroles de cette vieille mélodie française. Un instant interloqués, nous l’imitons. C’est parti : serrés les uns contre les autres, au fin fond de la Chine, sept Français un peu éméchés accompagnent les accents de camarades locaux capables de tenir une vingtaine de minutes sur les chansons populaires de chez nous. Tout y passera, y compris une tentative bilingue de l’Internationale. Avec quelques fausses notes, quand même ! »
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