À la suite de la publication de mon « remarquable » Mémoire à l’attention d’Hubert de Boüard de Laforest co-propriétaire d’Angelus et de plus modestes châteaux, qui a bénéficié d’une très large audience sur la Toile : plus de 3000 visiteurs en 2 jours, certains commentateurs sur Face de Bouc s’en sont pris à Isabelle Saporta, en l’accusant je cite Ludovic Lacasse :
«Le problème de ce livre, qui lui fait perdre toute crédibilité, c'est qu'il est haineux. On est dans le réquisitoire à charge, jamais dans l'enquête objective. La jalousie de l'auteure suinte des mots employés page après page. Dommage, mais hélas courant.»
Isabelle Saporta lui répond :
« Heureusement que vous êtes un parangon de vertu et que depuis les hauteurs qui sont les vôtres, vos jugements sont sûrs... »
Ludovic Lacasse se croit obligé de se justifier :
« Soyons clair, je ne suis ni un ami ni une connaissance d'Hubert de Bouar. Je suis grand amateur des vins de Bordeaux, mais je ne suis en rien lié au monde du vin, J'ai trouvé votre démarche intéressante, et votre livre passionnant par certains aspects, j'y ai appris plusieurs choses. Il était par ailleurs très agréable à lire sur le plan de l'écriture, du rythme et du style. Mais je l'ai aussi trouvé bien trop vindicatif, voire haineux comme je l'ai évoqué, mon ressenti est que vous êtes allée là-bas non pas "vierge de toute opinion", mais avec un apriori sur ces "salauds de riches qui font des vins pour les riches", l'objectif était celui-là, dénigrer, démolir, salir, mépriser, moquer. L'intention n'était pas d'être objective, impartiale, mais d'écrire un livre à charge. Un peu comme quelqu'un qui, râlant de ne pas appartenir à un cénacle, ou de ne pas pouvoir s'offrir en l'occurrence ces vins prestigieux, s'efforce de les salir à cause d'une forme de jalousie. Ce n'est peut-être pas le cas, mais c'est vraiment ce que j'ai pensé en refermant votre livre. Certes ce milieu est en partie fait de copinage, de lobbying et de conflits d'intérêt, on y trouve des magouilleurs et pas uniquement des gens bien, exactement comme dans tous les milieux, en particulier ceux où il y a beaucoup d'argent en jeu. Mais il n'y a pas que cela. Il y a aussi des vignerons tout ce qu'il y a de plus honorables, des gens courageux et honnêtes, qui essaient de travailler le mieux possible et le plus correctement possible. A une exception près, votre source principale, que je connais bien, vous les passez sous silence. Evidemment il est plus vendeur d'écrire un livre "à scandales", et de faire un réquisitoire contre une personnalité connue, propriétaire d'un des châteaux les plus médiatiques, en parlant uniquement de ses éventuels défauts ou actes discutables, et jamais de tout ce qu'il a fait de bien (un peu comme un révolutionnaire voulant couper une tête). Et surtout en en parlant beaucoup trop longtemps, en refermant le livre on a l'impression qu'on vient de lire un livre sur une ancienne employée d'Angelus qui a été virée et qui règle ses comptes avec son ancien patron. C'est à cause de ce manque d'impartialité que votre bouquin, à mes yeux, finit pas perdre sa crédibilité au fil des pages et débouche sur une déception. Mais ce n'est que mon avis ;-) (je n'ai au demeurant jamais affirmé être un parangon de vertu... Quand on publie un ouvrage, ne faut-il pas savoir accepter la critique ?) »
Nathalie Jallerat : grande admiratrice du porteur de costards Arnys applaudit :
Bravo pour ce commentaire ! Trop facile de salir des années que dis-je des générations de travail en un recueil taché de venin! La jalousie des personnes envieuses est bien moche. Les valeurs françaises sont bafouées !
Nicolas Tricoire clôt l’échange par :
« Tout cela en devient caricatural. L’éclairage est parfois bon… mais le focus ne fait qu'éclabousser toute une profession … vous le savez les gens ne retiendront que l'arrogance et le fric autour du vin ...
N'oubliez jamais que le vin est aussi le fruit d'une passion ! »
Laissant de côté les arguments psychosociologiques du grand amateur belge des vins de Bordeaux et les proclamations patriotiques de la dame adulatrice de François Fillon, ce qui m’a interrogé c’est le statut particulier, je dirais même supérieur, accordé à ceux qui font du vin.
Et pourtant ce nectar n’est nullement indispensable à la survie de l’espèce.
Soit dit en passant, je ne vois pas en quoi critiquer, avec de solides arguments, l’action d’Hubert de Boüard de Laforest dans le classement des vins de St Emilion, mettrait en cause les autres vignerons bordelais qualifiés d’honorables, de gens courageux et honnêtes, qui essaient de travailler le mieux possible et le plus correctement possible.
Bon connaisseur du contexte que j'affirme sans problème que c’est tout le contraire ! Beaucoup d’entre eux en ont ras la casquette du comportement de cumulard d’Hubert de Boüard si peu représentatif du vignoble bordelais et qui pourtant le représente à l’INAO.
Autre détail qui a échappé à notre commentateur Liégeois, Isabelle Saporta a bénéficié pour son enquête d’informations qui provenaient de gens qui n’étaient pas inscrits au RMI, des riches quoi ! Je peux lui en communiquer la liste.
Reste cette affirmation que le vin est aussi le fruit d’une passion qui, selon le sieur Tricoire, devrait désarmer toute forme de critique.
Loin de moi l’idée que des vignerons ne soient pas habités par la passion lorsqu’ils élaborent, de leur vigne jusqu’au chai, leur vin, mais il me semble que beaucoup de vins, même les fameux dit grands aimés par notre grand amateur belge, le sont dans une froideur et une technicité de laboratoire. Les débordements de la passion ne sont pas de mise.
Cultiver la vigne et faire du vin c’est d’abord un métier, soumis aux aléas du climat, qui, bien sûr peut être exercé avec passion, mais tout métier, du plus humble au plus prestigieux, peut lui aussi être vécu avec passion.
Pour ne rien vous cacher, j’en ai soupé de cette engeance, dite de grands amateurs, qui nous bassinent avec leurs discours, leurs forums, leur supériorité autoproclamée sur le commun des mortels, ils sont, comme vous et moi, des buveurs de vin. Point à la ligne…