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19 juin 2017 1 19 /06 /juin /2017 06:25
L' « Appel du 18 joint » Que du bon chez les vins libres pour s’hydrater sous la canicule !

Qui se souvient de 1976 ?

 

Ma pomme, en provenance de Constantine, je posais les valises de ma petite famille dans un minuscule 2 pièces, au 2e étage sans ascenseur, à Paris, rue Mazarine, dans le 6e.

 

C’était encore un village avec des petits commerçants, boulanger, bougnat, épicier… un peu bruyant mais au cœur de la ville capitale.

 

C’était à quelques encablures de mon nouveau job au Ministère de l’Agriculture, rue Barbet de Jouy dans le 7e, je m’y rendais à pied.

 

Chargé de mission à la Direction de la production et des Echanges avec mon compère Claude Sauser, dès mon arrivée nous fûmes en première ligne pour imaginer un système d’indemnisation pour les agriculteurs frappés par l’une des plus rudes sécheresses de l’après-guerre.

 

Début juin, les syndicats agricoles interpellent donc Christian Bonnet, ministre de l'agriculture du gouvernement de Jacques Chirac, afin de lui demander de venir en aide avant l'automne aux exploitants. Il devient en effet urgent d'agir, les conséquences de la sécheresse commençant à se faire sentir.

 

Dans un tout petit bureau, avec l’un des premiers ordinateurs : un Wang, nous tripatouillions les données de la météo pour tenter de dresser une carte de la sécheresse.

 

Imaginez deux clampins payés 2 balles débarquant dans la salle à manger du Ministre à l’Hôtel de Villeroy, lieu des réunions, face à une brochette d’IGREF savants, plus ou moins polytechniciens.

 

Ils nous écoutaient pourtant, c’était moi qui assurait le service après-vente de nos travaux, je devrais dire de ceux de l’ami Claude Sauser. Ce qui les impressionnait c’était ce que pondait notre Wang. En ce temps-là, celui des gros ordinateurs Bull chers au Plan Calcul, le micro-ordinateur était une drôle de petite bête pour ses grosses têtes.

 

Je vous assure que ce fut jouissif !

 

« Malheureusement, la sécheresse dure, au point que certains habitants de zones agricoles se tournent vers la prière. Le Monde daté du 27-28 juin 1976 indique ainsi que l'évêque de Coutances (Manche) préconise l'oraison suivante aux fidèles : « Dieu à qui nous devons de naître, nous dépendons de toi en toute chose, accorde-nous les pluies dont nous avons besoin, afin qu'étant rassurés pour les fruits de la terre, nous puissions mieux rechercher les biens d'éternité ». Le 4 juillet, le pape Paul VI lui-même a invité les dizaines de milliers de catholiques venus recevoir sa bénédiction à prier pour la pluie. « Dieu, déclarait-il, attend peut-être la foi de notre invocation filiale pour rendre l'équilibre aux saisons, la fécondité à la terre, le courant aux rivières, le rafraîchissement à la soif des vivants. Prions donc pour que l'eau désirée recommence à courir sur le sol aride. »

 

DE LA « SOLIDARITÉ NATIONALE » À « L'IMPÔT SÉCHERESSE »

 

Le 28 juin, un cultivateur de Cuinchy (Pas-de-Calais) se donne la mort, ne pouvant plus nourrir ses quatorze vaches et ses porcs. « Arrivé au bout de ses ressources, et pris de panique à la pensée qu'il allait devoir envoyer son petit cheptel à l'abattoir, M. Lemaire s'est tiré une balle dans la tête », rapporte le journal. Deux jours plus tard, le président de la République Valéry Giscard d'Estaing qualifie la sécheresse lors du conseil des ministres de « calamité nationale », qui nécessite comme réponse la « solidarité nationale ».

 

Lors du dernier conseil des ministres du gouvernement Chirac, le 25 août 1976, la décision est officialisée : une aide de 2,2 milliards de francs sera versée aux agriculteurs, financée en partie par un exceptionnel « impôt sécheresse » basé sur l'impôt sur le revenu, et qui concernera plus de 2 millions de Français – les moins fortunés étant exemptés. Porté depuis la démission de Jacques Chirac par Raymond Barre, ce prélèvement provoquera « de vives réactions d'hostilité émanant de centrales syndicales de salariés et également de responsables départementaux paysans », rapporte Le Monde du 2 septembre 1976. Parmi les agriculteurs, beaucoup en effet trouvent la somme dérisoire par rapport aux dégâts subis, et auraient préféré un autre moyen que l'impôt en guise de dédommagement. De son côté, la CGT dénonce la « volonté du gouvernement de faire payer aux salariés les frais de la sécheresse ».

 

Bien évidemment, Claude et moi, fûmes pour rien dans l’invention de l’impôt sécheresse, les politiques avaient repris la main avec le succès que l’on sait. Cette indemnisation fut l’une des plus inéquitables qui fut, beaucoup de céréaliers beaucerons s’en servirent pour investir dans l’immobilier alors que les éleveurs furent les dindons de la farce. Je pus mesurer la force de l’AGPB (les céréaliers) et la duplicité de la FNSEA alors dirigée par Michel Debatisse, lui-même éleveur dans le Puy-de-Dôme.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Et pendant ce temps-là, en juin 1976. Bernadette Lafont, Alain Geismar, Bernard Kouchner, Philippe Sollers... et bien d'autres demandent la dépénalisation totale du cannabis.

 

Texte publié dans «Libération», le 18 juin 1976.

 

«Cigarettes, pastis, aspirine, café, gros rouge, calmants font partie de notre vie quotidienne. En revanche, un simple "joint de cannabis (sous ses différentes formes: marijuana, haschich, kif, huile) peut vous conduire en prison ou chez un psychiatre.

 

Des dizaines de documents officiels (notamment les rapports La Guardia aux Etats-Unis, Wootton en Grande-Bretagne, le Dain au Canada) ont démontré que le cannabis n'engendre aucune dépendance physique, contrairement aux drogues dites "dures, telles que l'héroïne, mais aussi au tabac ou à l'alcool, et n'a aucun effet nocif comparable ("Pas même une bronchite, sauf chez les grands fumeurs, a écrit aux Etats-Unis le directeur de l'Institut national contre l'abus des drogues). Le contenu de ces documents n'a jamais été porté à la connaissance du public français, on a préféré laisser la grande presse mener des campagnes d'intoxication fondées sur des mensonges ineptes.

 

Dans de nombreux pays déjà ­ Etats-Unis (Californie, Oregon, Alaska), Pays-Bas, Canada" ­, la législation sur le cannabis a été considérablement adoucie. En France, on continue d'entretenir la confusion entre drogues dures et drogues douces, gros trafiquants, petits intermédiaires et simples usagers. Cela permet de maintenir et de renforcer une répression de plus en plus lourde: depuis 1969, la police peut perquisitionner chez n'importe qui, sans mandat, à toute heure du jour ou de la nuit, sous prétexte de drogue. Cela permet des arrestations massives de jeunes et des quadrillages policiers. Cela sert à justifier la détention de centaines de personnes, petits revendeurs ou fumeurs de cannabis, quand tout le monde sait que des gros bonnets de l'héroïne sont en liberté. Ces emprisonnements, bien sûr, sont sélectifs et frappent en priorité la jeunesse, surtout la jeunesse ouvrière et les immigrés, particulièrement dans les régions.

 

Or, des milliers et des milliers de personnes fument du cannabis aujourd'hui en France, dans les journaux, les lycées, les facultés, les bureaux, les usines, les ministères, les casernes, les concerts, les congrès politiques, chez elles, dans la rue. Tout le monde le sait. C'est pour lever ce silence hypocrite que nous déclarons publiquement avoir déjà fumé du cannabis en diverses occasions et avoir, éventuellement, l'intention de récidiver. Nous considérons comme inadmissible toute forme de répression individuelle, soumise à l'arbitraire policier, et entendons soutenir activement tous ceux qui en seraient victimes. Nous demandons que soient prises les mesures suivantes: ­ Dépénalisation totale du cannabis, de son usage, sa possession, sa culture (autoproduction) ou son introduction sur le territoire français en quantités de consommation courante.

 

Ouverture de centres d'information sur les substances psychotropes, en ordre alphabétique: alcool, cannabis, cocaïne, héroïne, LSD, médicaments, tabac, etc.

 

Nous n'avons que faire de la légalisation de la marijuana, ni de sa commercialisation. Si des trusts à joints s'en emparent, c'est une question de société. Ce texte n'est pas un appel à la consommation. Il vise seulement à mettre fin à une situation absurde.»

 

« Ce texte conserve, vingt-deux ans après, un triple intérêt. D'une part, il met en relief des clivages de générations: une grande partie des signataires appartient à celle du baby-boom, touchée par la contestation des années 60. D'autre part, le texte d'accompagnement de Libération souligne, comme à plaisir, les clivages culturels qui sous-tendent l'initiative: les «traditionnels hallucinés du Parisien libéré» sont montrés du doigt. Enfin, et surtout, ce texte reflète une époque où la sphère de l'intime ­ les pratiques d'ordre privé ­ et les faits de société non seulement rejaillissent sur les pétitions mais investissent le champ politique au sens large. Ces faits relèvent d'un domaine où les processus d'évolution sont lents, les questions soulevées peuvent rester longtemps à l'ordre du jour; ainsi, deux décennies plus tard, du débat sur la dépénalisation de la drogue. »

 

Jean-François SIRINELLI 12 janvier 1998

 

Ce 18 juin 2017, au petit matin la journée s’annonçait caniculaire.

 

La sécheresse se profile en France, un phénomène que va multiplier le changement climatique

 

Comme dans beaucoup d’autres lieux en France, la pluie a manqué cet hiver. Elle a été « globalement déficitaire sur le pays depuis juillet 2016 », indiquait Météo France dans un bulletin du 16 mai. Et de poursuivre : « En avril, à la suite des faibles précipitations conjuguées aux températures élevées durant la première quinzaine, la sécheresse des sols s’est accentuée sur l’ensemble du pays. » Les pluies ont manqué aux sols en surface, mais aussi aux nappes phréatiques souterraines. « Les niveaux sont plus bas que les autres années, note Laurence Gourcy, hydrogéologue au BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières). Les deux tiers des nappes (67 %) affichent un niveau modérément bas à très bas. La situation montre qu’un tiers seulement du territoire a, à ce jour, bénéficié de la recharge hivernale habituellement observée à cette période de l’année », relève le bulletin de son Institut.

 

Donc, ce dimanche 18 juin, passage rapide dans l’isoloir puis départ via le boulevard St Michel, la montée vers la gare de l’Est, passage par Stalingrad puis montée vers le parc des Buttes-Chaumont.

 

Fait déjà chaud, lorsque je pose mon vélo 22 rue du Plateau devant chez Que du Bon je suis en nage.

 

Je m’hydrate à la Chateldon.

 

Ma bouteille à la main je salue les vignerons qui s’activent doucement sous les tentes pour mettre leurs vins au frais.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sur le coup de 10 heures je me mets au taf et voici le résultat en images :

L' « Appel du 18 joint » Que du bon chez les vins libres pour s’hydrater sous la canicule !
L' « Appel du 18 joint » Que du bon chez les vins libres pour s’hydrater sous la canicule !
L' « Appel du 18 joint » Que du bon chez les vins libres pour s’hydrater sous la canicule !
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