Commençons par le commencement à l’attention des petites louves et les petits loups qui pensent que les fraises poussent dans des barquettes en carton, la fraise est un faux fruit... la partie consommée est en réalité un réceptacle floral fécondé et ainsi transformé ; ce faux-fruit contenant lui-même une multitude de vrais fruits, appelés akènes, qui le recouvrent.
Laissons de côté les bubons bodybuildés, rouge brique, remontés sur nos étals par des gros camions diesel en provenance du sud de l’Espagne, ils sont sans goût, dégueulasses.
Revenons aux remontantes et à celles qui ne le sont pas : Elvira, Gariguette, Favette, Surprise des Halles, Belburi, Madame Moutot, Gorella, Maraline, Marascor, Bogota, Senga, Talisman, la Mara des Bois, la Gento, La Rabunda, la Selva, la Profusion, la Saint-Claude....
Toujours pour les ignorants, plus ou moins insoumis, les fraisiers se multiplient par plantation de stolons (rejets) issus de pieds-mères jeunes et vigoureux.
Mais la bonne question est : ses belles fraises poussent-elles en pleine terre ou hors-sol ?
« La plupart des grands producteurs de fraises travaillent hors-sol. Cette technique de plus en plus répandue consiste à faire pousser ses fraisiers sur un substrat inerte (fibres de coco, écorce de pin…) alimenté par des minéraux dissous dans l’eau d’irrigation (ou de brumisation). Les fruits poussent à environ 1,20m de hauteur et sont abrités par des serres. Ils sont ainsi protégés des intempéries et des bestioles, ce qui permet de pratiquer une agriculture raisonnée bannissant l’utilisation de produits chimiques et d’allonger la période de récolte. A première vue que des avantages, si ce n’est de ne pouvoir obtenir ce fameux label bio…
Et c’est là que le bât blesse. Selon Ecocert, l’organisme qui délivre et valide le label AB, il est inconcevable qu’une culture sans lien avec le sol (en hydroponie notamment) puisse être considérée comme "bio". La conversion est lente (3 ans pour passer du conventionnel au bio), les critères stricts.
Du coup, et malgré une indéniable montée en puissance de la filière bio en France – selon l'Agence bio, au 30 juin 2016, la France comptait 1,57 millions d'ha de surfaces agricoles converties au bio, 20% de plus que l’an dernier, soit 5,7% de son territoire agricole - nombreux sont les producteurs de fraises qui se refusent à suivre cette voie. Pour lutter contre la pénibilité du travail, mais aussi parce qu’ils affirment qu’en pleine terre il est quasiment impossible de lutter contre les attaques ciblant les fraisiers sans recourir à la chimie. La fraise est une plante très fragile qui supporte mal la culture intensive :
La suite Pourquoi est-ce si difficile de trouver des fraises bio ? ICI
Si vous souhaitez cultiver des fraisiers dans votre jardin ou sur votre balcon sachez :
1- La diversité des variétés permet de cultiver la fraise sous la plupart des climats, et ce jusqu'à 1500 m d'altitude.
2- Le fraisier est parfaitement adapté aux terres acides ou neutres mais redoute le calcaire (bien que certaines variétés y soient adaptées). En sol lourd ou humide, il sera opportun de cultiver les fraisiers sur buttes.
3- Avant la plantation, épandez et incorporez du compost mûr en quantité importante (30 à 50 kg pour 10 m2 soit une brouette à une brouette 1/2).
4 - Constituez éventuellement (en particulier en terres lourdes) de petites buttes d'une vingtaine de cm de haut pour permettre à l'eau de s'évacuer facilement (les fraisiers n'apprécient pas une humidité excessive) ;
5- Préparez des trous de plantation (remplis d'un mélange de compost, terre de jardin et terreau – 1/3 de chaque) sur 2 lignes écartées de 50 à 70 cm et à 30-50 cm sur la ligne ;
6- Juste avant la plantation, pralinez les racines dans une bouillie à base de terre argileuse ;
7 - Transplantez les stolons en ayant soin de diriger le système racinaire vers le bas (N'utilisez pas un plantoir à légumes mais creusez plutôt à la main ou avec une petite pelle). Le collet ne doit pas être enterré, ni dépasser du niveau du sol.
8- Arrosez au pied après la plantation et jusqu'à la reprise du plant.
9 - On peut planter, entre les lignes de fraisiers, des salades ou encore des épinards afin d'y occuper utilement l'espace en attendant le développement des fraisiers ;
10 - Intercalez quelques alliacées (ail, oignons échalotes, poireaux) dans la fraiseraie. Ces légumes sont réputés protéger les fraisiers des moisissures.
11- Une fraiseraie est en principe renouvelée tous les 3 ou 4 ans. Mais, si l'on respecte les consignes d'entretien figurant ci-dessous, la production peut durer bien au-delà...
Entretien d'une fraiseraie
Le fraisier apprécie un sol riche en humus. Chaque année, apportez du compost.
Plant frigo déjà démarré moins d'une semaine après la plantation...
Plant frigo déjà démarré moins d'une semaine après la plantation...
Paillez, de préférence avec des matériaux acides (écorces de pins broyées, épines de pin, BRF de résineux...) surtout si le sol est calcaire.
Arrosez au pied (goutte à goutte).
Coupez régulièrement les stolons inutiles, ils épuisent la fraiseraie. Conservez uniquement ceux qui comblent un vide ou destinés à être transplantés.
Protections naturelles contre les principaux ravageurs et maladies du fraisier
Surveillez l'apparition de la maladie des tâches pourpres ou de l'oïdium (poudre blanche sur les feuilles). Pour traiter vos plants, attendez une période sans fleurs ni fruits : traitez au souffre naturel contre l'oïdium, et à la bouillie bordelaise contre les tâches pourpres et le mildiou.
Prévenez le risque d'apparition du mildiou en évitant toujours de mouiller le feuillage pendant les arrosages.
Protégez vos fraisiers avec de l'anti-limaces biologique.
JE RÉCOLTE !
Les variétés remontantes donnent une première récolte de mai à juin puis une seconde à l’automne. Les autres variétés ne donnent qu’une récolte au printemps ou en été. Dégustez-les autant que possible dès la récolte. Si vous devez les conserver quelques jours, cueillez-les avec un petit bout de queue. La congélation leur convient très bien pour une utilisation en tartes.
Toute nouvelle plantation donne quelques fraises gigantesques, qui étonneront tout votre entourage. Mais cette faculté disparait dès la 2ème production.
Ma recette de fraises au vin. Je l’ai commise il y a quelques années et je l’avais baptisée : Soupe de fraises des Bois. Je vous la livre en vous demandant de vous livrer aussi au jeu de remplacer les points de suspension par le nom du flacon. Merci par avance.
« Avec le plus beau de ses sourires il demandait à son ex-dulcinée un grand saladier et un tablier. Ce qui fut fait d’un petit air pincé. La nuée des nanas faisait cercle. L’avantage des fraises des bois c’est qu’elles sont équeutées alors il n’eut qu’à les déverser au fond du saladier.
Ensuite en un geste ample, au pif, il les saupoudrait de sucre de canne roux non raffiné. Pour les novices, notez : 150 grammes de sucre pour 750 grammes de fraises. Puis, avec des mines de chanoine il pressait un citron vert, râpait un bâton de cannelle et parsemait le tout de clous de girofle.
Enfin, instant suprême, après avoir débouché un flacon de ..., il le versait avec doigté sur les fraises des bois émerveillées.
Avec une grande cuillère en bois d’olivier il touillait.
Les filles s’extasiaient.
Mais, il y avait un mais. Il réclamait à la chouette Ginette une passoire pour réserver les fruits puis il versait le vin aromatisé dans une belle casserole de cuivre. Portait le liquide à ébullition puis, à feu doux, pendant 10 mn, le laissait chanter. Toujours avec des gestes de maestro il plongeait le cul de la casserole dans un bac de glace pilée. Attendait.
Décidait qu’il fallait maintenant passer aux choses sérieuses : goûter le flacon de... »
Mais pourquoi donc les fraises n'ont-elles pas de queue ?
Un dimanche ordinaire en famille, avant le premier tour de la présidentielle. Les esprits sont échauffés par une discussion un peu vive sur les programmes respectifs d'Hamon, Mélenchon ou Macron. Ici, on vote à gauche depuis toujours et l'on mange sans chichi. Arrivent les fraises. Et un peu de sucre. Jean-Claude, professeur à la retraite et 84 printemps, tente d'en attraper une. Le fruit glisse de ses doigts. Il réitère l'expérience, en vain, avant de se résoudre à en agripper les feuilles entre le pouce, l'index et le majeur. C'est à ce moment-là que sa colère, ravalée pendant la discussion précédente, éclate:
"Mais bon sang, pourquoi, aujourd'hui, les fraises n'ont plus de queue ?"
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