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8 mars 2017 3 08 /03 /mars /2017 06:00
Les propositions des candidats à la Présidentielle sur le vin n’auront que peu d’effets sur les votes, mêmes ceux des vignerons.

Les images des candidats arpentant les allées du Salon de l’Agriculture les montrant à la pêche aux voix fait fonction d’effet-loupe sur le catalogue des candidats.

 

Ce que certains nomment programme n’est que trop souvent l’empilement de promesses catégorielles qui résisteront ou non à l’exercice du pouvoir.

 

Les dirigeants du vin et quelques plumitifs à la vue basse s’échinent à nous faire accroire qu’en agissant ainsi, ils vont peser sur le vote de leurs troupes ou sur la mobilisation du petit réduit de leurs lecteurs.

 

Ça en dit long sur l’entre-soi du monde du vin, du moins de ses dirigeants et de ceux qui pensent que tout tourne autour du vin.

 

Si l’on faisait un petit sondage, il s’en fait tellement mais qui le financerait, sur ce sujet auprès des électeurs, avec en plus un petit focus sur les intentions des vignerons, on ne serait pas déçu du voyage.

 

Et pour moi c’est heureux, si la vérité est certes au fond des verres je ne vois pas au nom de quoi les grands choix seraient conditionnés par des déclarations de circonstance.

 

Par ailleurs, je n’ai pas le sentiment que le secteur du vin soit plus particulièrement maltraité que d’autres dans les politiques publiques.

 

L’opposition entre la politique de santé publique et la consommation, la promotion du vin, n’est pas nouvelle. Pour autant faire du combat contre les hygiénistes l’alpha et l’oméga des revendications du monde du vin relève d’une réelle incompréhension des préoccupations sociétales.

 

Comme je l’ai souvent souligné ici le souci de la santé de nos concitoyens, de la part des dirigeants du monde du vin, seraient bien plus crédible et compris des citoyens s’il ne faisait pas l’impasse ou de la résistance sur la question des pesticides.

 

La grande priorité du monde de la vigne devrait être LA RECHERCHE, à force de nous seriner que le secteur est un grand secteur, nous balancer des équivalents Rafale, et de ne consacrer que des sommes ridicules aux soucis d’avenir en dit bien plus long que les discours d’estrade.

 

C’est DRAMATIQUE.

 

Les exploitations viti-vinicoles sont des TPE dont l’avenir sera bien plus conditionné par les grands choix économiques et sociaux des dirigeants élus que par les virgules de la loi Evin.

 

Enfin, l’état d’asservissement de beaucoup face à la politique tarifaire de la GD où filent 80 % des volumes du marché domestique devrait amener à réfléchir sur la pérennité de beaucoup d’exploitations, y compris dans des régions où officiellement tout va bien.

 

Le cœur des consommateurs du marché français est soutenu par les baby-boomers, à l’aise économiquement, qui, comme moi, vieillissent, consomment moins ou différemment pour des raisons liées à leurs soucis physiques.

 

Où se trouve la relève ?

 

Au lieu de nous renvoyer à un soi-disant Bordeaux-bashing ne serait-il pas plus judicieux de s’intéresser de plus près à ces drôles de petites bêtes que sont ces nouveaux consommateurs trop souvent catalogués comme bobos ou naturiste !

 

Je sais que je ne vais pas faire plaisir à certains mais une grande part des vins et de ceux qui les font et tentent de les vendre, ne se portent pas bien.

 

Se cacher derrière son petit doigt, pratiquer la politique de l’autruche prépare à des lendemains douloureux.

 

Pour le vote j’en reste à la jurisprudence de mon père, bouilleur ambulant et bouilleur de cru, qui soutenait Pierre Mendès-France qui pourtant était vilipendé pour avoir aboli le privilège de distillation.

 

Mendès-lolo pour les populistes de l’époque, tel Pierre Poujade, le papetier de Saint-Céré, connu pour agiter le petit monde de la boutique et lever des commandos qui s'en prennent aux inspecteurs du fisc, explosait de colère et injuriait son Prince : « Si vous aviez une goutte de sang gaulois dans les veines, vous n'auriez jamais osé, vous, représentant de notre France producteur mondial de vin et de champagne, vous faire servir un verre de lait dans une réception internationale ! C'est une gifle, monsieur Mendès, que tout Français a reçu ce jour-là, même s'il n'est pas un ivrogne. »

 

Dans Le Monde, le jeune journaliste politique Jacques Fauvet observe : « Parce qu'il n'est pas politicien ni même politique, il a pu commettre des erreurs psychologiques, minimiser la force d'inertie des hommes et des choses ; ce qui lui a valu la sympathie de l'opinion lui a aliéné celle des partis. »

 

Je m’en tiens là et de grâce ne vous plaignez pas de vos élus c’est vous qui les avez élus…

 

Tenir un verre de vin à la main n’a jamais tenu lieu de politique n’en déplaise à quelques pisses-copies en mal de se faire bien voir par quelques pourvoyeurs de petites commandes.

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commentaires

J
Bonjour Jacques,<br /> Ce n'est pas le propos de votre brève, mais vous écrivez que 80 % du marché passe par la GD, ce qui est vrai pour les achats à destination d'une conso à domicile. Mais cela ne tient pas compte du hors domicile (la restauration principalement) et des achats sur les lieux de vacances, ainsi que tout ce que les ménages déclarent peu ou pas. On arrive plutôt à 60 % maxi pour la GD (dont discount et proxi), environ 30 % CHR, environ 15 % ventes directes et cavistes (avec une grosse variation suivant les vignobles). Reste que poids de la GD est majoritaire. Certain refusent de faire de la GD pour faire de l'export. La GD est aussi le 1er circuit en UK, Allemagne etc...
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