Je confesse ma fascination, mon étonnement toujours renouvelé pour l’ingéniosité de ceux qui font profession d’accordeurs mets&vins.
Dans La Revue du vin de France N°600 j’ai découvert une pépite dont je vous livre 3 extraits.
C’est signé Olivier Poels
Ce plat terre-mer de caractère illustre bien l’esprit de la cuisine de Christophe Pelé. À la délicatesse de cette palombe fondante et juteuse, il oppose le caractère de l’anguille marinée. Les deux saveurs se complètent à merveille. Le chou de Bruxelles, qui peut paraître incongru dans un accord mets/vin, ne l’est pas ici car il vient en appui, donne de la texture et surtout joue un lien avec le Calon-Ségur. Ce plat est une création et n’est pas servi à la carte.
Saint-Estèphe Château Calon-Ségur 1970
À 45 ans passés, il affiche encore une forme remarquable. À commencer par sa couleur, délicatement tuilée mais encore profonde. Le nez est superbe de distinction, avec des senteurs de cuir, de tabac, de fumé et de délicat sous-bois. En bouche, il a conservé beaucoup de vigueur et offre surtout un fondu et une intensité d’arômes qui pourraient laisser penser qu’il est plus jeune de 20 ans. L’équilibre est magnifique, il s’agit là d’un superbe exemple de ce que peut être un grand médoc patiné par le temps. À ouvrir une heure à l’avance.
LA CLÉ DE L'ACCORD
Le chou de Bruxelles joue un rôle intéressant : ses notes végétales se combinent au côté tertiaire du vin et donnent le sentiment de rafraîchir ses tanins. Mais le cœur de l’accord se joue sur le côté juteux et sauvage de la palombe, les notes juteuses du soja de l’anguille marinée qui permettent au Calon-Ségur de jouer les premiers rôles, d’exprimer toute la gamme de sa palette aromatique mais qui, surtout, respectent admirablement le soyeux de ses tanins.
La chronique ICI
Chou de Bruxelles: 10 bienfaits et vertus santé