Sur mon vélo dans les rues de Paris y’a un bail que je croise la tronche d’Asselineau qui s’affiche en mode sauvage avec son UPR et des slogans type Dupont-Aignan. Je me disais encore un gus qui a du fric à jeter par la fenêtre pour tenter d’exister…
Et puis voilà t’y pas que surprise François Asselineau, président de l'Union populaire républicaine (UPR), est en passe d'obtenir ses 500 signatures pour se présenter à la présidentielle. Selon le dernier décompte du Conseil constitutionnel, cet inspecteur général des finances de 59 ans peut se targuer d'avoir réuni 480 parrainages. Un tour de force pour ce farouche eurosceptique « adulé par toute la complosphère », d'après Rudy Reichstadt, de l'Observatoire des radicalités politiques.
Yves Thréard du Figaro répond à la question : Mais qui est ce Monsieur Asselineau ?
François Asselineau, 59 ans, candidat à la présidentielle, serait en droit de se demander pourquoi il est moins connu qu’Emmanuel Macron et il pourrait aussi réclamer des droits d’auteur à Marine Le Pen et Dupont Aignan.
Car il est entré en politique il y a 40 ans et, depuis, il milite inlassablement contre la France dans l’Europe, l’Otan et maintenant l’Euro.
Énarque, inspecteur des finances, il a été dans l’ombre de Pasqua puis a créé son parti, l’Union populaire républicaine, en 2007. Il revendique 16.000 adhérents et vit de leurs cotisations et de dons.
Inconnu Asselineau et, pourtant, il ne lui manque aujourd’hui que 20 parrainages validés sur les 500 nécessaires pour se présenter à la présidentielle. Donc, a priori, une formalité. Et pourtant, il attend 6.000 personnes à son prochain meeting du 25 mars, porte de la Villette à Paris.
Impressionnant, non ?
C’est donc potentiellement le candidat anti système par excellence ?
Par son discours ultra-nationaliste, anti-américain et foncièrement anti-européen, ce qui prouve combien l’Europe est impopulaire chez beaucoup de Français ; qu’on soit d’accord ou pas, il a quelque chose à dire de précis contrairement à beaucoup d’autres petits prétendants que l’on ne citera pas.
Par son mode de communication aussi qui passe surtout par Internet où sa propagande est suivie par des milliers d’internautes.
L’europhobie et Internet sont ses deux armes.
Les temps changent : les trotskistes qui ont, en moyenne, deux candidats à chaque présidentielle devraient, cette année, n’en avoir plus qu’un (Nathalie Arthaud), mais le nombre de candidats anti-européens ne cesse d’augmenter : ils devraient être trois, voire quatre avec Jean-Luc Mélenchon, jadis trotskiste et aujourd’hui de plus en plus eurosceptique, tout un symbole.
Il y a toujours eu des petits candidats sortis de nulle part à la présidentielle.
C’est une tradition depuis Marcel Barbu en 1965. Les conditions d’accès sont régulièrement durcies pour écarter les farfelus ou les indésirables. En 1976, Giscard d’Estaing a porté le nombre de parrainages à 500, ce qui a empêché Jean-Marie Le Pen de se présenter en 1981. Aujourd’hui sa fille caracole dans les sondages. Oui la France a bien changé en 35 ans.
Dans le camp Fillon après les désertions massives des membres de l’état-major, puis la mise en scène surjouée du meeting du Trocadéro n’assemblant qu’une grosse poignée de zélotes rameutés par sens commun, manif pour tous, rien à voir avec le million de l’enseignement libre, la CGT sait faire elle aussi en si peu de temps, le bal autour du nabot survitaminé, le « Allez vous faire foutre de Juppé ! », l’heure est au rassemblement de la famille. Embrassons-nous Foleville, sourires crispés de circonstance, place à un encadrement sarkozyste : le petit châtelain de Sablé s’apprête à nous rejouer la partition de Sarkozy. Valet un jour, valet toujours, stratégie qui va plus encore hystériser cette campagne où, pour l’heure, se résume à une bataille de cour de récré où chacun tape sur celui qui l’empêche d’accéder au 2d tour. Tous se disent rempart de la MLP, sauf que dans un cas de figure Fillon il lui faudra solliciter les voix qui se seront portées sur Macron, Hamon et même Mélanchon. Pas sûr qu’il y ait le même mouvement que pour Chirac.
Du côté Macron, après Bayrou, Cohn-Bendit, voilà le communiste Braouzec président (Front de gauche) de Plaine Commune (Seine-Saint-Denis) a été maire de Saint-Denis de 1991 à 2004 et député du département séquanodionysien de 1993 à 2012. Membre du PCF jusqu’en 2010, il a fait partie du mouvement des refondateurs du parti.]
TRIBUNE.
Chacun connaît mes convictions et mes engagements : de ma volonté de transformer le PCF à l’infaillible défense des sans-papiers et de tous les « sans », à ma présence à côté des salariés dans leurs luttes, en passant par ma détermination à requalifier une ville et un territoire sans exclure quiconque. J’ai, en outre, travaillé constamment à construire une alternative de gauche fondée sur le potentiel du « non » au référendum de 2005 et sur l’expérience des forums sociaux de Porto Alegre.
Tout ceci aurait dû aboutir à une candidature unique de la gauche alternative en 2007. Il en a été décidé autrement. Nous payons aujourd’hui le résultat de cet échec. Et l’impossibilité d’une alliance entre Hamon et Mélenchon, malgré des appels à l’unité (comme « l’appel des 100 », dont j’étais un des initiateurs) est aussi l’héritage de cette période. Nouvel échec !
Président de Plaine Commune, territoire populaire, je mesure les conséquences dramatiques d’un second tour droite extrême - extrême droite pour la majorité de la population de ce territoire. J’ai conscience des effets désastreux d’un tel dénouement pour l’ensemble du pays.
Différences voire divergences
Je fais miens les propos de Christiane Taubira : « Est-ce que nous prenons la responsabilité de voir la situation sociale, économique et budgétaire se détériorer et des personnes en prendre plein la figure pendant cinq ans ? » Comme elle, je ne veux pas avoir à répondre à ceux qui nous diront : « Ainsi vous nous avez livrés à ces gens-là. »
Le 24 avril, il sera trop tard pour avoir des regrets et dire qu’on ne pensait pas… Comme Daniel Cohn-Bendit, je pense qu’Emmanuel Macron est le seul candidat à permettre de ne pas se retrouver devant cette situation et d’éviter que les gens subissent une politique rétrograde. Face à cela, sa candidature offre un « possible » qui nécessite exigences et vigilance.
Mon vote n’est pas un ralliement à En marche ! Les manques, les différences, voire les divergences (en matière d’écologie, de service public, de place des quartiers populaires ou de retraites) sont nombreux et mériteront éclaircissements, débats et confrontations. Ce n’est pas non plus un vote par défaut, car la candidature d’Emmanuel Macron ouvre un nouvel espace politique rompant avec des logiques d’appareil qui ont marqué la Ve République, ont failli dans leurs actions et ont abouti à une déliquescence politique. Une VIe République est à construire urgemment.
Vote de raison et vote d’engagement
C’est donc un choix raisonné faisant « l’analyse concrète d’une situation concrète ».
Ce soutien est sans illusion, mais porteur de perspectives. Emmanuel Macron est aussi, avec Benoît Hamon, le seul à prendre résolument la dimension des mutations du monde contemporain, et notamment celles du monde du travail.
Vote de raison, mais vote d’engagement également. Un engagement qui ne s’arrêtera pas le soir du 7 mai. C’est pourquoi, dans le même temps, j’appelle à voter pour les candidats présentés par le PCF ou par le Front de gauche aux législatives des 11 et 18 juin, de façon à créer les conditions pour que les voix de chacune et de chacun soient entendues et trouvent au sein de l’Assemblée nationale l’écho de leurs aspirations.
Et la vie ne s’arrêtera pas le 18 juin. Quelle que soit la composition de la prochaine Assemblée, les initiatives, les mobilisations et les luttes seront plus que jamais nécessaires. Je continuerai à contribuer à leur réussite comme à travailler pour que la nécessaire alliance de tous les progressistes se concrétise. Elle représente le seul rempart à la barbarie.
Ma position est sans doute symptomatique de ce monde actuel décrit par Edgar Morin : « Un monde contradictoire, complexe et incertain. » Le projet d’Emmanuel Macron assume ces trois caractéristiques. C’est aussi son mérite, sa force et son intérêt.
Au chapitre PS, le ralliement de poids fut celui de l’ex-maire de Paris Bertrand Delanoë.
« Le ralliement, mercredi, de l’ex-maire de Paris Bertrand Delanoë à M. Macron, est un signal d’alarme pour le camp Hamon, après les menaces agitées par le président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, ou des ministres proches de Manuel Valls. Les prochaines semaines vont être décisives pour le candidat socialiste, afin d’éviter qu’une partie des troupes ne bascule dans le giron macroniste.
Mais l’équation n’est pas si simple dans le détail. M. Macron, qui cherche à incarner le plus longtemps possible une candidature non partisane, doit éviter également d’enregistrer l’arrivée d’une masse de ralliés socialistes, au risque de se déporter trop à gauche. Pour preuve, le projet d’un appel en sa faveur des parlementaires dits « réformateurs » – qui représentent l’aile droite du PS – révélé jeudi par Le Figaro. Aussitôt l’information connue, son initiateur, le député socialiste Christophe Caresche, a démenti toute démarche en ce sens dans les prochains jours. « C’est une fuite malencontreuse, mais rien n’est acté pour l’instant », a expliqué l’élu parisien au Monde.
Cet atermoiement prouve que les anti-Hamon du PS, au gouvernement comme dans la majorité, ne sont pas forcément les bienvenus chez les pro-Macron. « Il n’y aura pas d’accord d’appareil ou de sensibilité, un ralliement ne peut se faire que sur l’offre politique proposée », a précisé jeudi Benjamin Griveaux, porte-parole d’En Marche ! »
« Invité jeudi soir de l’Emission politique, sur France 2, M. Hamon a balayé les choix de ces responsables qui « déguerpissent » chez son concurrent, mettant en avant sa « légitimité » acquise par la primaire de la gauche et sa volonté de « tourner la page avec le passé ». Le candidat socialiste a préféré attaquer M. Macron sur sa capacité à gouverner, dénonçant son « impréparation » et le risque, en cas de victoire de l’ancien banquier, d’une « majorité instable », allant « de Robert Hue à Alain Madelin ».
« Les ralliements socialistes à Macron viennent pour l’instant de personnalités individuelles, il n’y a pas de processus collectif », minimise le député Mathieu Hanotin, directeur de campagne de M. Hamon, qui se rassure en affirmant que « de telles initiatives ne sont pas déterminantes aux yeux des citoyens, ce qui compte, ce sont les idées et le projet ».
« En déplacement en Gironde, M. Macron a confié à des journalistes qui l’accompagnaient, que le ministre de la défense Jean-Yves Le Drian est le seul membre de l’exécutif qu’il serait prêt à prendre à ses côtés. Pas un mot en revanche pour Ségolène Royal, Stéphane Le Foll ou Marisol Touraine, ou pour les ministres proches de M. Valls, qui pourraient être eux aussi tentés de le soutenir. »
Pour l’heure donc aucune des lignes de partage entre les 3 concurrents en lice pour se qualifier pour le deuxième tour, si l’on en croit les sondages, n’est solidifiée. Tout est possible car les vieilles attaches partisanes ont volé en éclats et que les sans opinion, plus encore que par le passé, vont et viennent en fonction des émotions de l’heure, des déclarations des uns et des autres, de l’exposition des faits par les chaînes d’info en continue, BFM en particulier…