Hier matin, à 9 h 51, je publiais ceci sur ma page Face de Bouc :
À titre personnel, peu me chaut que François Fillon se présentât ou se retirât de la compétition présidentielle. Ce qui m’étonne c’est que la manifestation d’aujourd’hui au Trocadéro est présentée comme un soutien au candidat.
Contre qui ?
Les juges ?
Sans effet, il sera mis en examen !
Contre la presse ?
Inutile, elle se nourrit des évènements qui se présentent à elle !
Reste, le propre camp de François Fillon, est-ce notre faute à nous simples citoyens s’il y a eu autant de défections ?
Est-ce à cause de nous que ses soutiens de la première heure, tel Gérard Larcher, seront absents du Trocadéro ?
Enfin, je revendique le droit de dire que ses soutiens du Sens Commun ne sont pas républicains, ils sont les héritiers d’une France qui n’a pas brillé par son patriotisme en des heures noires.
Pour autant, la manifestation ne me dérange pas pour 2 raisons, tout d’abord je suis farouchement pour la liberté d’expression dans le respect de nos valeurs, ensuite, plus prosaïquement pour une fois qu’une manifestation de la famille pour tous ne se déroule pas au bas de chez moi, à Denfert-Rochereau, je pourrai circuler à vélo sans me faire agresser par leur service d’ordre musclé. Bon dimanche jour du Seigneur...
L’après-midi, sous la pluie, face à une foule au nombre prévisible : la Place du Trocadéro n’est pas un réceptacle immense, Fillon confirmait mon analyse : il s’adressait à son camp, en clair je suis maître de mon destin si vous voulez m’exfiltrer vous le ferez mais je ne vous aiderez pas.
Je passe sur les chiffres gonflés de participants et l’hallucinante accusation contre les médias d’avoir annoncé le suicide de Pénélope.
Ce matin depuis Bordeaux, Juppé, à clairement renvoyé Fillon dans son impasse en mettant fin aux spéculations sur sa candidature de substitution. Mais, dans sa déclaration, les deux arguments pour appuyer sa non-candidature sont édifiants : le besoin profond de renouvellement et le désir d’une large part de l’électorat de rompre avec des candidats ayant mis les mains dans la confiture.
Donc un profil qui n’est pas le sien, ni celui de Fillon.
Donc pour moi le grand gagnant du WE c’est Macron, ce qui ne signifie pas pour autant qu’un large boulevard s’ouvre face à lui. Dans cette campagne : 50 jours c’est long !
Pour éclairer votre lanterne 2 textes :
Le maître et l'élève
L'homme qui a initié Fillon
Cette histoire ne plaira pas aux organisateurs de la Manif pour tous, qui manifestent dimanche 5 mars 2017 derrière François Fillon. Leur « martyre du système » est né à la politique sous la férule de Joël Le Theule, député de la Sarthe et plusieurs fois ministre, dont l’homosexualité supposée était sans cesse brandie par ses ennemis. Deux jours avant l’affaire Penelope, François Fillon avait tout raconté à Claude Askolovitch.
« Il a fini par ressembler, lui le fils de notaire et petit-fils de quincaillier, à ceux dont on tenait les registres. Quand le « Penelopegate » est venu, le château est devenu un stigmate, et la source de tant d’interrogations. Était-ce pour tenir son rang de notable qu’il avait fallu, chez les Fillon, faire de Penelope une assistante parlementaire bien payée ? Fallait-il payer les chevaux, les études des enfants, les costumes qui façonnent un homme de pouvoir ? S’égare-t-on quand on devient châtelain ? Peut-on, impunément, quand on est un Fillon, devenir hobereau ? Il y avait derrière le scandale des gouffres d’intimité. La fêlure n’est jamais loin de ces étranges carrières. »
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Stefanini, ex-directeur de campagne de Fillon, explique ses doutes
AFP
Publié le 06/03/2017 à 10:07
L'ex-directeur de la campagne de François Fillon, Patrick Stefanini, est revenu lundi sur les raisons de sa démission, mettant en avant ses "doutes".
« Quand vous êtes directeur de campagne, vous ne pouvez pas vous permettre d'avoir des doutes », a confié M. Stefanini sur Europe 1, expliquant avoir fait du rassemblement de la droite la ligne directrice de sa campagne pour François Fillon.
« Ce que nous avions construit politiquement dans l'organisation de la campagne, c'est-à-dire la volonté qui avait été la nôtre et notamment la mienne, sous l'autorité de François (Fillon), (...) de faire en sorte de passer un accord avec l'UDI, de manière à reconstituer l'alliance de la droite et du centre, cette volonté-là sur laquelle j'avais travaillé pendant trois mois (...), il n'en reste plus grand-chose », regrette l'ancien directeur de campagne.
Selon M. Stefanini, « cette volonté d'incarner l'union de la droite et du centre s'est progressivement, sinon désintégrée, en tout cas sérieusement affaiblie ».
A l'annonce de la probable mise en examen de M. Fillon, il dit l'avoir prévenu que « les choses allaient être très difficiles, que beaucoup de soutiens allaient cesser de le soutenir et qu'il fallait qu'il se pose la question du maintien de sa candidature ».
Il a reconnu que la manifestation organisée dimanche en soutien au candidat Fillon était "incontestablement un succès « et s'en est "réjouit » pour son ancien candidat, « parce qu'il a eu une semaine difficile et que ça lui met du baume au cœur ».