Mes lecteurs sont attentifs, ils me posent des questions. Vendredi matin l’un d’eux m’écrit : « bonjour Jacques, avez-vous un avis sur la récente révocation de M. Arnaud de la présidence de l'Inao ? »
La qualification de révocation me fait tomber de ma chaise, je croyais que la nomination de Jean-Louis Piton résultait de la stricte alternance des filières et des régions.
De mon temps, lorsque j’occupais le fauteuil de directeur de cabinet, je me suis toujours refusé à pratiquer ce genre de sport. Mais les temps changent, ils osent tout.
Je suis d’autant plus à l’aise pour le dire que j’ai soutenu Jean-Luc Dairien, ex-membre de mon cabinet, l’actuel directeur de l’INAO, pendant les 18 mois où le directeur de cabinet du Ministre Jean Puech, Pierre-Olivier Drège, l’avait mis au placard. Du côté Jean-Louis Piton j’ai défendu auprès du cabinet de Bruno Le Maire, qui m’avait demandé mon avis, sa nomination à la tête du Comité Vin et Eaux-de-Vie en lieu et place de Christian Paly mieux en cour du côté du château.
Je suis totalement allergique à ces pratiques mais comme ni Mr Arnaud, ce que je comprends, ni le Ministre Le Foll, ne nous donneront les raisons de cette «révocation purement politique» sic J.Ch. Arnaud dans l’interview ci-dessous, je m’en tiendrai à exprimer mon aversion et ma désapprobation.
Je n’ai jamais recasé un Conseiller Technique où que ce soit, ni pratiqué le coupage de têtes de qui que ce soit. Ce n’est pas ma conception de la Politique.
Une révocation mérite explication de la part de celui qui la prononce, sinon ça jette un voile de suspicion à la fois sur le révoqué et sur les raisons du révocateur.
Bref, je me suis informé en cherchant sur la Toile et je trouve dans LE PROGRÈS / ECONOMIE du 10 mars 2017
« À la tête de l’Institut national de l’origine et de la qualité (INAO) depuis juillet 2013, Jean-Charles Arnaud a été révoqué de son poste de président du conseil permanent par un arrêté du ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll, paru au Journal officiel mercredi. Le Polinois est remplacé par un vigneron coopérateur du Lubéron, Jean-Louis Piton, dans le cadre d’une alternance des filières et des régions.
Il abandonne également son mandat de président du comité national des appellations d’origines laitières, agroalimentaires et forestières qu’il occupait depuis 2004 au sein de l’INAO. Retrouvez son interview dans nos éditions de samedi. »
Je continue ma cherche pour trouver cette interview et je trouve toujours dans le Progrès JURA – AGROALIMENTAIRE du 04/02/2017
Jean-Charles Arnaud : « C’est une décision politique prise par le ministre »
Un arrêté du ministre de l’Agriculture a mis fin mercredi au mandat du Jurassien à la tête de l’Institut national de l’origine et de la qualité (INAO).
- Jean-Charles Arnaud, comment analysez-vous la décision du ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, de mettre fin à votre mandat de président de l’Institut national de l’origine et de la qualité ?
Il s’agit d’une révocation, une décision purement politique prise par le ministre comme la loi lui en confère le droit. Cette révocation concerne d’ailleurs l’ensemble des membres de l’INAO, pas uniquement le président.
- Aviez-vous senti le vent tourner ?
Pas spécialement. En novembre, j’avais convié à Château-Chalon celle qui va devenir la directrice de l’INAO, l’actuelle conseillère du Premier Ministre et ce, dans la perspective d’un travail commun… Jusqu’à la cérémonie des vœux à l’INAO le 10 janvier dernier, le ministre ne m’avait rien laissé entendre. Il y a eu revirement et ce sont sa directrice de cabinet et le directeur de l’INAO qui sont à l’origine de cette décision.
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Le Conseil permanent, instance de pilotage de l’établissement, définit les orientations stratégiques et se prononce sur le budget de l’Institut. Cette construction originale de dialogue repose sur la volonté de parvenir à un consensus au service de l’intérêt général. Les comités nationaux approuvent les cahiers des charges et leurs modifications. Le Conseil des agréments et contrôles approuve les dispositifs de contrôle.
L’activité de l’Institut est structurée par les sessions de ses instances nationales qui rassemblent professionnels investis dans les signes officiels de qualité et d'origine, personnalités qualifiées (dont des consommateurs et des chercheurs), et représentants des administrations concernées.
Les présidents et membres des instances nationales sont nommés par arrêté ministériel pour une durée de cinq ans.
La gouvernance de l'INAO offre une large place à l’expertise professionnelle, technique et juridique des dossiers.
Par ailleurs, l'expertise des services de l'Institut est bien souvent requise pour l'élaboration des textes et du corpus réglementaires pouvant impacter les productions agricoles sous SIQO, mais également sur l'information donnée aux consommateurs.
Le Conseil permanent
Le Conseil permanent est en charge de la politique générale de l’INAO, des priorités stratégiques et du budget.
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