Rions un peu, nous n’avons guère d’occasions de le faire ces derniers temps :
« Je suis très heureux de participer au développement et au rayonnement international de Accor Hôtels, un des fleurons des entreprises françaises, déclare Nicolas Sarkozy dans ce communiqué. La réussite de ce groupe et la qualité de son management en font une des plus belles vitrines du paysage économique français. »
De son côté, le PDG du groupe, Sébastien Bazin, également cité dans le communiqué, estime que « l'expertise internationale de Nicolas Sarkozy et sa parfaite connaissance des enjeux géopolitiques mondiaux seront de formidables atouts pour le groupe ».
« Accor Hôtels exploite sous ses 20 marques Sofitel, Pullman, Novotel, Mercure, Ibis, HotelF1 mais aussi Raffles, Fairmont et Swissôtel, plus de 4.000 hôtels, dans 95 pays. »
Imaginons le général, suite à l’échec de son référendum torpillé par Giscard, claquant la porte de l’Élysée pour, non pas aller marcher en Irlande mais se réfugier dans le Conseil d’Administration de la Compagnie Internationales Wagons-Lits pour lui faire bénéficier de sa vision go-stratégique !
On nous prend vraiment pour des cons.
Après avoir occupé différentes fonctions pendant cinq ans dans le secteur de la finance à New York, San Francisco et Londres, Sébastien Bazin prend en 1990 la direction de la banque d’investissement Hottinguer Rivaud Finances, puis en 1992 la direction de la société Immobilière Hôtelière, en France. En 1997, il rejoint en tant que directeur général Europe la société d’investissement privée Colony Capital et mène de nombreuses opérations principalement dans le secteur de l’hôtellerie (La Générale des Eaux, Club Méditerranée, Lucien Barrière, Fairmont & Raffles, Buffalo Grill, Château Lascombes, Stadia Consulting, etc…).
Il rejoint le conseil d’administration d’Accor en 2005. En 2006, Sébastien Bazin devient l'un des actionnaires du Paris Saint-Germain, via Colony Capital, puis en prend la présidence en 2009.
En août 2013, il met fin à tous ses mandats au sein de Colony Capital et est nommé Président-directeur général de Accor Hôtels.
Le meilleur investissement de Sarkozy c’est sa place dans la tribune des VIP du PSG, à noter que le sieur Bazin est celui qui a vendu le club aux Qataris…
Dernier exploit du patron d'Accor Hôtels, il a déclaré sa flamme, à Donald Trump. « Pour le business, un pays a besoin d'avoir un boss, comme une société a besoin d'avoir un patron », a lancé Sébastien Bazin au Forum économique mondial de Davos (Suisse), mercredi 18 janvier.
Nous vivons une époque formidable, tellement formidable que tout le monde est déboussolé et que nous risquons de nous éveiller un de ces 4 avec une lourde gueule de bois.
Suite à son PACS avec Macron, Bayrou voit ressortir des profondeurs de la Toile des scuds redoutables :
« L'ancienne ministre centriste Simone Veil, qui a apporté son soutien à Nicolas Sarkozy pour la présidentielle, considère que « Bayrou, c'est le pire de tous » les candidats.
Selon le quotidien Le Parisien/Aujourd'hui en France du samedi 17 mars, Simone Veil, qui était invitée vendredi matin par le grand rabbin de France, Joseph Sitruck, élevé au grade de commandeur de la légion d'honneur dans les salons de l'Elysée, a qualifié la candidature de François Bayrou d' « imposture ». « Tout ce qu'il a été capable de faire lorsqu'il était ministre de l'Education nationale, c'est de mettre un million de personnes dans la rue », au moment de la remise en cause de la loi Falloux sur le financement de l'école privée.
« Aucune base »
« Personne ne semble voir les conséquences que ce vote aurait sur la démocratie », poursuit l'ancienne membre du Conseil Constitutionnel. « Quand il n'y a plus de partis, on installe un système totalitaire. Son projet de cohabitation ne repose sur aucune base. » Car pour Simone Veil, la situation politique française est très différente de celle d'outre-Rhin: « quand il y a une alliance en Allemagne, cela se discute longtemps à l'avance et sur un vrai projet politique. »
« Je connais tout son passé et ses trahisons successives », assène Simone Veil, qui raconte comment, au lendemain de la qualification de Jacques Chirac au premier tour, en 1995, le très balladurien François Bayrou lui avait annoncé qu'il appelait sur le champ le vainqueur. Elle a jugé indécent de se précipiter de la sorte « juste pour rester ministre de l'éducation nationale et continuer à ne rien faire ».
Le succès de M. Bayrou dans les sondages ? « Je crois que cela vient d'un rejet du politique ». La vieille règle qui veut que l'on ne se déchire jamais aussi bien qu'en famille n'est en tout cas pas démentie. L'UDF n'a rien à envier à l'UMP qui n'a rien à envier au PS. »
Simone Veil est aussi revenue sur son désaccord avec la proposition de Nicolas Sarkozy, dont elle préside le comité de soutien, de créer un ministère de « l'immigration et de l'identité nationale »: « J'aurai préféré de loin Immigration et Intégration. Le choix des mots, c'est important en politique », commente-t-elle.
L'ancienne ministre de la Santé d'Edouard Balladur précise qu'elle n'était déjà pas d'accord avec les termes de « Karcher » et « racaille » employés par le ministre de l'Intérieur, mais affirme: « il faut choisir et j'ai choisi. Je ne suis pas socialiste et Bayrou c'est pire ».
Et puis un texte retrouvé sur la Toile :
JE HAIS LES INDIFFÉRENTS, PAR ANTONIO GRAMSCI.
Je hais les indifférents. Je crois comme Friedrich Hebbel que « vivre signifie être partisans ». Il ne peut exister seulement des hommes, des étrangers à la cité. Celui qui vit vraiment ne peut qu’être citoyen, et prendre parti. L’indifférence c’est l’aboulie, le parasitisme, la lâcheté, ce n’est pas la vie. C’est pourquoi je hais les indifférents.
L’indifférence est le poids mort de l’histoire. C’est le boulet de plomb pour le novateur, c’est la matière inerte où se noient souvent les enthousiasmes les plus resplendissants, c’est l’étang qui entoure la vieille ville et la défend mieux que les murs les plus solides, mieux que les poitrines de ses guerriers, parce qu’elle engloutit dans ses remous limoneux les assaillants, les décime et les décourage et quelquefois les fait renoncer à l’entreprise héroïque.
L’indifférence œuvre puissamment dans l’histoire. Elle œuvre passivement, mais elle œuvre. Elle est la fatalité; elle est ce sur quoi on ne peut pas compter; elle est ce qui bouleverse les programmes, ce qui renverse les plans les mieux établis; elle est la matière brute, rebelle à l’intelligence qu’elle étouffe. Ce qui se produit, le mal qui s’abat sur tous, le possible bien qu’un acte héroïque (de valeur universelle) peut faire naître, n’est pas tant dû à l’initiative de quelques uns qui œuvrent, qu’à l’indifférence, l’absentéisme de beaucoup. Ce qui se produit, ne se produit pas tant parce que quelques uns veulent que cela se produise, mais parce que la masse des hommes abdique devant sa volonté, laisse faire, laisse s’accumuler les nœuds que seule l’épée pourra trancher, laisse promulguer des lois que seule la révolte fera abroger, laisse accéder au pouvoir des hommes que seule une mutinerie pourra renverser. La fatalité qui semble dominer l’histoire n’est pas autre chose justement que l’apparence illusoire de cette indifférence, de cet absentéisme. Des faits mûrissent dans l’ombre, quelques mains, qu’aucun contrôle ne surveille, tissent la toile de la vie collective, et la masse ignore, parce qu’elle ne s’en soucie pas. Les destins d’une époque sont manipulés selon des visions étriquées, des buts immédiats, des ambitions et des passions personnelles de petits groupes actifs, et la masse des hommes ignore, parce qu’elle ne s’en soucie pas. Mais les faits qui ont mûri débouchent sur quelque chose; mais la toile tissée dans l’ombre arrive à son accomplissement: et alors il semble que ce soit la fatalité qui emporte tous et tout sur son passage, il semble que l’histoire ne soit rien d’autre qu’un énorme phénomène naturel, une éruption, un tremblement de terre dont nous tous serions les victimes, celui qui l’a voulu et celui qui ne l’a pas voulu, celui qui savait et celui qui ne le savait pas, qui avait agi et celui qui était indifférent. Et ce dernier se met en colère, il voudrait se soustraire aux conséquences, il voudrait qu’il apparaisse clairement qu’il n’a pas voulu lui, qu’il n’est pas responsable. Certains pleurnichent pitoyablement, d’autres jurent avec obscénité, mais personne ou presque ne se demande: et si j’avais fait moi aussi mon devoir, si j’avais essayé de faire valoir ma volonté, mon conseil, serait-il arrivé ce qui est arrivé? Mais personne ou presque ne se sent coupable de son indifférence, de son scepticisme, de ne pas avoir donné ses bras et son activité à ces groupes de citoyens qui, précisément pour éviter un tel mal, combattaient, et se proposaient de procurer un tel bien.
La plupart d’entre eux, au contraire, devant les faits accomplis, préfèrent parler d’idéaux qui s’effondrent, de programmes qui s’écroulent définitivement et autres plaisanteries du même genre. Ils recommencent ainsi à s’absenter de toute responsabilité. Non bien sûr qu’ils ne voient pas clairement les choses, et qu’ils ne soient pas quelquefois capables de présenter de très belles solutions aux problèmes les plus urgents, y compris ceux qui requièrent une vaste préparation et du temps. Mais pour être très belles, ces solutions demeurent tout aussi infécondes, et cette contribution à la vie collective n’est animée d’aucune lueur morale; il est le produit d’une curiosité intellectuelle, non d’un sens aigu d’une responsabilité historique qui veut l’activité de tous dans la vie, qui n’admet aucune forme d’agnosticisme et aucune forme d’indifférence.
Je hais les indifférents aussi parce que leurs pleurnicheries d’éternels innocents me fatiguent. Je demande à chacun d’eux de rendre compte de la façon dont il a rempli le devoir que la vie lui a donné et lui donne chaque jour, de ce qu’il a fait et spécialement de ce qu’il n’a pas fait. Et je sens que je peux être inexorable, que je n’ai pas à gaspiller ma pitié, que je n’ai pas à partager mes larmes. Je suis partisan, je vis, je sens dans les consciences viriles de mon bord battre déjà l’activité de la cité future que mon bord est en train de construire. Et en elle la chaîne sociale ne pèse pas sur quelques uns, en elle chaque chose qui se produit n’est pas due au hasard, à la fatalité, mais elle est l’œuvre intelligente des citoyens. Il n’y a en elle personne pour rester à la fenêtre à regarder alors que quelques uns se sacrifient, disparaissent dans le sacrifice; et celui qui reste à la fenêtre, à guetter, veut profiter du peu de bien que procure l’activité de peu de gens et passe sa déception en s’en prenant à celui qui s’est sacrifié, à celui qui a disparu parce qu’il n’a pas réussi ce qu’il s’était donné pour but.
Je vis, je suis partisan. C’est pourquoi je hais qui ne prend pas parti. Je hais les indifférents.
11 février 1917
Enfin, petit bonheur familial Merci Patron produit par Mille et une productions la boîte de ma fille et de son mari : César du meilleur documentaire très heureux !
François Ruffin, patron du journal “Fakir”, a reçu le césar du meilleur documentaire pour son film “Merci Patron !”, qui a fait plus de plus de 500 000 entrées en 2016. Arborant un t-shirt à l'effigie de Vincent Bolloré (à la place de son habituel t-shirt Bernard Arnault), il s'est lancé dans un discours forcément très engagé.
Le discours engagé de François Ruffin pour "Merci Patron", César du Meilleur film documentaire
"Merci Patron", César du Meilleur film documentaire