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9 décembre 2016 5 09 /12 /décembre /2016 06:00
crédit Alice et Olivier de Moor ou la convialité sur les réseaux sociaux

crédit Alice et Olivier de Moor ou la convialité sur les réseaux sociaux

Parler de soi ou, plus subtilement, rémunérer quelqu’un pour le faire, une plume, un nègre comme on dit, est un exercice périlleux et très souvent contre-productif lorsqu’il s’agit de se tresser ou de se faire tresser des couronnes de lauriers.

 

La bonne vieille réclame, bien lourdingue souvent comme celle pour les marques de lessives, modèle du genre pour les publicitaires, ou parfois parodique telle la Vedette de la mère Denis, ne cachait pas vraiment son jeu. Amplifiée par le média télé elle s’est banalisée tout en restant un puissant vecteur de notoriété et d’incitation à acheter. Ceux qui s’y laissaient prendre ne pouvaient pas vraiment se plaindre que la publicité les avait trompés.

 

L’irruption dans le paysage des réseaux sociaux tout particulièrement Face de Bouc, Twitter, Instagram et d’autres plus tournés vers les adolescents, a totalement bouleversé la donne du parler de soi. Il n’y a plus de filtre, c’est gratuit, n’importe qui peut s’exposer, délivrer ses pensées, hautes ou basses, ses analyses, mais aussi vanter sa marchandise : son vin, son restaurant, sa boutique, sa crèmerie.

 

Deux cas de figures : ceux qui savent faire et ceux qui délèguent le taf à de petites mains.

 

Les grands champions du parler de soi sont sans conteste les donneurs de conseils payants, espèce hybride se baptisant journalistes pour amener le  chaland sur leur site où bien évidemment, moyennant un abonnement, vous pourrez bénéficier des notes et des commentaires délivrés par eux lors de dégustations organisées par des Interprofessions ou des propriétaires ayant les moyens de le faire.

 

Il m’arrive de consulter leur prose et je suis toujours fasciné par leur posture de chevalier blanc redonnant au difficile métier de dégustateur ses lettres de noblesse, loin des compromissions, des petits arrangements entre initiés. C’est tellement dérisoire que je me garde bien d’y glisser mon grain de sel. Ceux qui se laissent prendre au piège ne sont ni à plaindre, ni à blâmer, simplement pour certains un jour viendra où ils s’apercevront que leur bel argent serait mieux placé ailleurs. Reste que ceux qui organisent de telles dégustations avec ce type d’experts autoproclamés devraient tout de même se poser la question du retour sur investissement. Lorsqu’il s’agit de leur bel argent, c’est leur problème ; dans le cas des Interpro c’est plus contestable car il s’agit de ponctions sur le dos de leurs mandants avec la bénédiction des pouvoirs publics.

 

Ce petit jeu prend une tournure grotesque dans la mesure où comme le disent certains puisque le pognon est là chaque année faut bien le dépenser pour consolider et justifier de notre existence.

 

Laissons de côté le petit peuple des profiteurs pour nous intéresser à ceux dont le métier est d’officier pour le compte d’un donneur d’ordre. Celui-ci peut être un puissant, alors dans ce cas-là il se paye un community-manager à plein temps qui twitte, entretien la page Face de Bouc et d’autres menus travaux. Pour les communiqués de presse, voyage de presse, déjeuner de presse, ils s’offrent une agence qui tente de rameuter ce qui reste des débris la presse du vin.

 

Il est de tradition de dire « on ne change pas les recettes qui gagnent… » mais dans le cas présent ça sent le réchauffé, ça se voit comme le nez au milieu de la figure que celui ou celle qui twitte, vous demande d’aimer sur Face de Bouc le fait pour le compte de son donneur d’ordre.

 

C’est le triomphe de l’insincérité, du faux-semblant, de tout ce qu’on reproche à nos foutus bateleurs des estrades politiques, de l’attrape-gogos !  Mais est-ce si sûr qu’avec de telles méthodes on attire les gogos dans la nasse de son client ? J’en doute fortement. D’autant plus que cela ne s’adresse qu’à une toute petite communauté plus préoccupée de ses propres like et followers que des louanges déversées sur les autres. Mais réciprocité oblige on fait semblant d’aimer en espérant des renvois d’ascenseurs.

 

Vous allez me dire que tout cela est bien dérisoire, dénué d’intérêt, j’en conviens aisément mais ça existe, c’est une forme de modèle économique qui s’auto-entretient sans se préoccuper de la réalité. Et lorsque je vois s’ébrouer tout un petit monde qui se contente de chanter les mérites des réseaux sociaux, de l’internet, des applications qui vous disent tout sur tout avec le secret espoir de décrocher un jour le jackpot, se leurre et nous leurrent.

 

Pour autant, à mon petit niveau de blogueur indépendant – je n’ai aucun mérite puisque je ne dépends pas de mes écrits pour vivre – je continue de penser que les réseaux sociaux sont d’excellents tuyaux pour véhiculer ce que l’on est et qu’ils peuvent, à bon compte, permettre de se faire connaître pour mieux vendre leur produit : dans le cas présent le vin.

 

Alors comment faire pour émerger sur les réseaux sociaux ?

 

Tout d’abord, ne pas y aller si l’on n’a rien à dire ou si l’on est dans l’incapacité de suivre le rythme du flux et si l’on y va être soi-même, ouvrir grand les portes et les fenêtres sur le monde, sur les autres, laisser-aller son imagination, dire, écouter, entendre, laisser de côté les faux-débats qui font le buzz bien fugace, ne pas penser que le monde tourne autour du monde du vin.

 

Ça n’est pas hors de portée et certains occupent avec bonheur et intelligence des chemins de traverse qui les font apprécier de la communauté à laquelle ils s’adressent.

 

Reste un point capital qu’aucune communication ne peut maquiller, sauf pour les buveurs d’étiquettes : que le vin soit à la hauteur de la promesse !

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