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2 janvier 2017 1 02 /01 /janvier /2017 06:00
LeRouge&leBlanc aime l’herbe pour fumer le terroir, Sonia Lopez-Calleja « le beau, le propre, le sale »

En mars 2014 je notais : « Les vignes impeccables désherbées « au laser » qui faisaient autrefois la fierté de leurs propriétaires sont maintenant montrées du doigt et vilipendées. L’heure est à l’enherbement et au labour, les adventices ne sont pas toutes des herbes folles… »

 

Le 1er janvier 2017, les produits phytosanitaires seront interdits dans les parcs et jardins, promenades, forêts et autres voiries publiques. Bizarrement les cimetières sont exclus, les gisants ne peuvent pas protester.

 

Donc, cantonniers tous à vos binettes, débroussailleuse et huile de coude pour éradiquer les mauvaises herbes, les communes françaises doivent trouver une alternative aux pesticides dans l’entretien de leurs espaces verts, avec l’interdiction de ces produits dans l’espace public.

 

« C’est un peu une révolution culturelle dans le pays du jardin à la française, où tout est net et où pas une herbe ne dépasse. On pensait un petit coup de pulvérisateur et c’était fini », remarque Yann Lemoigne, directeur du service des techniques végétales à la mairie de Clermont-Ferrand

 

Le Sénat a voté le 10 juillet un amendement au projet de loi sur la transition énergétique qui fixe au 1er janvier 2019 la date à laquelle la vente des pesticides sera interdite aux particuliers. Cette interdiction était déjà prévue par la loi Labbé de février 2014 mais avec une application prévue en 2022.

 

« Les particuliers qui font usage de pesticides bénéficient rarement d'un niveau d'information suffisant concernant la dangerosité des produits qu'ils épandent, et ils ne bénéficient pas comme les professionnels d'une formation adaptée concernant les dosages et l'usage des équipements de sécurité nécessaires », justifient les sénateurs écologistes à l'origine de cet amendement. Ces derniers précisent que les pesticides utilisés en zones non agricoles représentent 7% (dont 6% en jardins particuliers) des substances actives phytosanitaires utilisées en France.

 

Mais moi dans le fin fond de ma Vendée crottée, patrie du bocage profond, des chemins creux, j’ai vécu la hantise des mauvaises herbes des paysans. Biner les betteraves sous le soleil n’était pas une sinécure. C’était le travail des femmes.

 

Lorsqu’il fallait pour les femmes : « allez aux champs » c’est-à-dire se coltiner des travaux pénibles : bêchage, sarclage, repiquage ou vendanges… en pleine chaleur la quichenotte s’imposait comme indispensable couvre-chef afin de ne pas attraper une insolation.

 

Reste que l’ennemi public n°1 c’était le chiendent.

 

Ha ! Le chiendent de ma jeunesse, celui des champs, proliférant, envahissant, quasi-indestructible, qui faisait écrire à un auteur que « La brave matrone, ne se tint point rigueur d'avoir laissé ses propres enfants pousser comme du chiendent. »

 

symbolisé par la brosse aux poils durs qui servait aussi bien à Alida la laveuse pour décrasser le linge ou l’essorer au lavoir, qu’à brosser les vaches et les bœufs du pépé Louis…

 

« Dans la cuisine aux volets clos, il entendit sa femme qui frottait le parquet avec une brosse de chiendent. »

 

Aymé, La Jument verte, 1933, p. 42.

 

 

« Les brosses à chiendent (ou brosses en chiendent, brosses de chiendent) sont d'usage courant. Cette fibre naturelle a résisté à la pression des fibres artificielles. Elles sont suffisamment rigides pour gratter et décrotter, et suffisamment souples pour ne pas rayer les objets ou blesser la peau.

 

Et pourtant, la nature botanique de leurs poils est inconnue ! Pratiquement aucun ouvrage récent ne précise l'origine et l'histoire de ces objets si communs.

 

« Il semble s'agir de racines ou de rhizomes d'une Gramineae. Leur forme tordue indique que ce ne sont ni des chaumes ni des ramifications de panicules. Il serait intéressant de savoir quelle est la source actuelle. Il doit y avoir quelque part une filière de collecte et de transformation de ces fibres. »

 

Encyclopédie de Diderot et d'Alembert

 

Chiendent (Vergettier.)

 

Les Vergettiers le dépouillent de son écorce en le liant en paquets, & le foulent sous le pié. Ce frottement le sépare en peu de tems de ses rameaux.

 

Ils en distinguent de deux espèces :

 

  • du gros, qu'ils appellent chiendent de France;
  • du fin, qu'ils appellent barbe de chiendent.

 

Le gros, ce sont les rameaux les plus longs et les plus forts, ce qui sert de pié au chiendent. Le fin ou doux, ce sont les rameaux les plus fins, et les extrémités des branches.

 

Ils séparent ces parties, les mettent de longueur et de sorte font des vergettes.

 

Vergette, s. f. en terme de Vergettier, est un ustencile de ménage qui sert à nettoyer les meubles et les habits. On lui donne encore le nom de brosse, qui pourtant ne signifie pas tout à fait la même chose que vergette ; mais comme il est d'usage presque par tout de confondre ces deux termes, nous ne les séparerons point, et nous n'en ferons ici qu'un article.

 

Il se fait des vergettes de plusieurs matieres, de diverses formes, et pour differens usages. On y employe de trois sortes de matieres, de la bruyere, du chiendent et du poil, en soie de sanglier, qu'on tire de Moscovie, d'Allemagne, de Lorraine, de Danemarck. Voyez ces trois matieres differentes chacune à leur article.

 

Il y en a de rondes, de quarrées, sans manche, à manche, de doubles et même de triples; quelques-unes sont garnies d'une manicle, à l'usage des cochers; d'autres d'une courroye de pié, à l'usage des frotteurs; enfin il y a des brosses à decroter de deux especes; celles de la premiere espece sont les plus fortes et les plus courtes, et se nomment proprement décrotoires, les autres sont les plus fines; les plus douces, ont le poil plus long, et se nomment polissoires.

 

De toutes ces vergettes, il y en a qui servent de peigne pour la tête aux enfans, ou de ceux qui se sont fait raser les cheveux. Celles - ci aux habits, aux meubles; celles-là pour panser les chevaux, nettoyer les carrosses et frotter les planchers; enfin, il y en a aussi qui servent pour balayer, et qu'on appelle pour cela balais de poil.

 

De toutes ces vergettes, il n'y a que celles pour la tête des enfans, qu'on fasse d'une maniere différente de celle des autres qu'on fabrique toutes de cette facon. En pliant le poil en deux et en le faisant entrer à force, par le moyen d'une ficelle qui prend le poil au milieu, dans des trous d'une petite planche de hêtre mince, sur laquelle cette ficelle se lie fortement. Quand tous les trous sont remplis, on coupe la soie égale et unie avec des gros ciseaux, ou des forces.

 

Symbole de la mauvaise herbe par excellence,l’ Elytrigia (ou Agropyron) repens, ou chiendent rampant, est une plante herbacée vivace de la grande famille des graminées, aujourd'hui dénommées poacées (d'après le genre Poa : les paturins). Il a de nombreux cousins qui lui ressemblent, mais c'est lui, que l'on appelle aussi chiendent officinal, qui est, de loin, le plus répandu. Il doit son nom vernaculaire au fait que les chiens - de même que les chats et de nombreux animaux sauvages - mangent ses feuilles pour se purger. Utilisés depuis très longtemps en médecine naturelle, ses rhizomes, en infusion ou en décoction, ont un effet diurétique reconnu.

 

La suite ICI 

 

J’en ai fini avec mes élucubrations vendéennes qui n’étaient qu’amuse-bouche pour vous inciter à lire dans le dernier numéro de LeRouge&leBlanc de l’article très fouillé et sérieux de Sonia Lopez Calleja sur le grand retour de l’herbe dans les vignes.

 

Le titre n’est pas très sexy : Enfin, l’herbe revient mais le contenu a le grand mérite de traiter cette question avec une forme d’objectivité louable même si le cœur de Sonia penche pour l’enherbement.

 

J’ai tout lu.

 

Mais comme je ne suis pas, contrairement à Sonia, un type sérieux, ce que j’ai retenu c’est qu’Olivier de Moor utilisait un Rolofaca® pour rouler son herbe. Moi aussi j’ai une petite machine pour faire mes roulées.

LES PLANS DU ROLOFACA "BUZUK" EN LIGNE !
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