« Il fut un temps où l’Auvergne était à la mode. On venait prendre les eaux dans des stations thermales toutes neuves, jolies comme des pâtisseries, posées sur la vieille montagne du Massif Central. On s’était aperçu qu’en plus des volcans et du saint-nectaire, la région produisait de l’eau miraculeuse. Il en jaillissait de partout, de chaque recoin de vallon, de chaque sommité volcanique. Mille sources gorgées de soufre, de chlorure de sodium, de bicarbonate, de cuivre, de calcium, de fer et d’arsenic. Mille bouillons chimiques venus des entrailles de la terre, et capable de soigner l’intestin, les bronches et les reins, la peau et les allergies. »
Ça avait commencé dès le Second Empire…
« … les demoiselles un peu trop pâlottes et les messieurs congestionnés partaient illico à Vichy. À la Belle Époque, on se rendait à Royat-Chamalières, Néris-les-Bains ou Bourbon-l’Archambault. Les dames portaient des corsets, des bottines lacées et des ombrelles. Les messieurs, des vestons et des montres à gousset. On croisait Sacha Guitry et Buster Keaton à La Bouboule, Sarah Bernhardt à Royat-Chamalières, Marcel Proust au Mont-Dore, Maupassant à Châtel-Guyon, pour ne rien dire des têtes couronnées. Bien avant Saint-Tropez, Gstaad ou Ibiza, le gotha mondain se pressait dans le Puy-de-Dôme. »
Mais il y eu Giscard, son accordéon et surtout Danièle Gilbert.
Je plaisante bien sûr, mais les stations thermales sont quasi-tombées dans l’oubli…
Par bonheur, il y eut Patrick Bouju !
Mais avant lui, Jean-Louis Murat chanta :
Les enfants forment une ronde
Les monos sont jolies
Allez suer belles têtes blondes
Aux thermes de Choussy
Allez soigner à l’arsenic
Vos souffles affaiblis
L’air est si doux dans la bruyère
Au mont Sans-Souci.
La Bourboule, au temps de ma jeunesse, fut la plus importante station thermale de France pour enfants, on y soignait l’asthme. Murat y est né et n’habite pas loin. Le mont Sans Souci se dresse à la sortie de la ville.
Sa chanson Au mont sans-Souci sur l’album Mustango fait partie de mon petit bagage musical.
Source : Tour de France des villes incomprises Vincent Noyoux
Et puis vint le vin de Patrick Bouju.
Est-ce un vin de punk ?
Une spécialiste caviste, blogueuse, qui écrit aussi dans la presse répond à cette question.
PUNK ET VINS : ANARCHIE DANS LE VIGNOBLE
Sandrine Goeyvaerts 1 Juillet 2016
La Bohême, c’est le domaine de Patrick Bouju se répartit entre trois communes, Égliseneuve-près-Billom, Chauriat et Corent car selon ses convictions, il est « à la recherche des meilleurs terroirs connus ou oubliés du Puy-de-Dôme »
Que dit Patrick ?
« Les vignes sont morcelées car je suis à la recherche des meilleurs terroirs connus ou oubliés du Puy-de-Dôme.
Ce sont en majorité de vieilles vignes avec des densités de plantation élevées (10000 pieds/ha) et la doyenne a 116 ans.
Ces vignes sont d’une biodiversité étonnante, on trouve de multiples cépages, comme le Limberger, le Mirefleurien, gamay Fréau, gamay de Bouze et de multiples variétés de gamay à petit grain ou gros grain.
En ces périodes d’uniformisation, ces cépages sont une richesse inestimable.
Ces vignes sont cultivées avec un grand respect de la nature. Les vignes sont enherbées.
Pour les traitements, j’utilise des produits à base de cuivre et de soufre ainsi que des extraits fermentés de plantes ou des tisanes comme l’ortie, la prèle, la consoude pour renforcer les défenses naturelles de la vigne.
Je n’utilise pas de désherbant ni de produits chimiques de synthèse.
La majorité des travaux à la vigne se fait manuellement. Dans mes vins, il y a du raisin et de la sueur... »