Fidel Castro a apprécié le Cognac lors de sa soirée chez Georges et Liliane Marchais, rue Guy Môquet à Champigny, le 13 mars 1995.
Commençons par l’amour !
Oui, l’amour, avec les yeux de l’amour ravivé par son allure et sa beauté, belle pour moi, et si c’était vrai, qu’importe, l’important c’est qu’elle soit entrée dans ma vie, qu’elle m’est fait tomber et que je n’ai eu à aucun moment envie de me relever.
Mais ce matin c’est d’un autre amour dont j’ai envie de vous parler.
Évelyne Pisier ça ne vous dit rien sans doute, sauf peut-être qu’elle pourrait la sœur de la défunte Marie-France Pisier. Ce qui est la réalité.
Pour moi, vieux 68 hard, ce fut Évelyne Pisier fut d’abord Kouchner avec un trait d’union, un prof de droit à Paris I. 3 enfants puis un divorce avant de se remarier avec Olivier Duhamel le fils de Jacques Duhamel ancien Ministre.
Mais ce ne sont ces amours-là, bien trop conformes, qui me passionnent mais un amour de jeunesse.
J’avais 23 ans et je commençais une histoire d'amour avec Fidel Castro, qui durera 4 ans
« Après une enfance et un début d'adolescence marqués par le pétainisme et le maurrassisme de mon père, je me suis rebellée. Une rébellion qui m'entraîna, comme tant d'autres à l'époque, vers le gauchisme, l'anticolonialisme et l'anti-impérialisme. De manifestation en manifestation, nous dénoncions notamment les guerres d'Algérie et du Vietnam. Et comme tant d'autres aussi, jeunes et moins jeunes, de Paris à Santiago du Chili, de la Californie à l'Asie du sud-est en passant par l'Europe et l'Afrique, nous nous sommes enthousiasmés pour la Révolution cubaine.
Et il y avait de quoi s'enthousiasmer. Songez à la figure mythique d'un Fidel Castro, âgé de 26 ans et luttant contre Batista, ce dictateur à la solde des USA, à son incarcération, à sa plaidoirie "L'Histoire m'acquittera", à sa création du Mouvement du 26 juillet, à sa libération, à son exil et à son débarquement en décembre 1956 aux côtés du non moins mythique Che Guevara sur le bateau Granma! Une douzaine de guérilleros pourchassés par deux mille soldats du dictateur mafieux. Et deux ans après, ils ont soulevé le peuple et renversé Batista, pourtant soutenu par les Etats-Unis!
Après cette victoire incroyable, Fidel Castro a déclaré: "Le capitalisme sacrifie l'homme. L'État communiste, par sa conception totalitaire, sacrifie les droits de l'homme. C'est pourquoi nous ne sommes d'accord ni avec l'un ni avec l'autre. [...] Cette révolution n'est pas rouge, mais vert olive". Vert olive: la couleur des uniformes des guérilleros!
Oui, il y avait de quoi s'enthousiasmer. Fidel a posé la priorité absolue de l'éducation et de la santé. Et en quelques années, l'illettrisme fut réduit, les soins médicaux rendus accessibles à tous... De quoi s'enthousiasmer avec Simone de Beauvoir, Jean-Paul Sartre, Agnès Varda, Chris Marker, Andy Warhol, François Maspero et tant d'autres...
Je dévore Federico Garcia Lorca: "Iré a Santiago en un coche de agua negra"... Bref, je ne rêve plus que d'aller à Cuba... Un rêve qui se réalise en 1964 lorsque l'Union des Étudiants Communistes (UEC) organise le premier voyage d'étudiants français à Cuba, sous la responsabilité de Bernard Kouchner. Nous atterrissons à Santiago la veille du 26 Juillet où Fidel Castro, devant une foule impressionnante, fait un long discours non moins impressionnant.
J'ai bientôt 23 ans et commence une histoire d'amour, qui durera quatre ans. Fidel est d'une tendresse incroyable. Et, même si je n'ai pas le choix parce qu'il est un héros, notre relation se transforme peu à peu: il suffit qu'il enlève son ceinturon et ses armes, j'oublie le Lider Maximo, désormais, je me persuade que Comandante ou pas, c'est bien l'homme que j'aime.
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Laissons les amours de jeunesse de côté pour nous pencher sur le grabat de la Gauche en route pour une déroute présidentielle. Avec l’exercice de la Primaire de tous les bords de la gauche, certains en appelle à faire le tri pour ne présenter un seul héraut face à Fillon-Le Pen. C’est beau comme une gauche qui, une fois s’être pris le nez violemment, se réconcilierait pour aller au combat, la main dans la main, oublieuse des déchirements passés.
De la gueule de qui se fout-on ?
C’est quoi la Gauche au juste aujourd’hui ?
Sans remonter à la SFIO au temps où le PCF plumait la volaille socialiste, que le MRP se jetait dans les bras de la droite et que le grand parti radical, en dépit de Mendès-France, sombrait corps et bien.
Il suffit de se référer à Mitterrand, créateur de l’Union de la Gauche :
« Je vais voter contre de Gaulle. Il y en a pour 20 ans. Mais après, je ferai 3 choses : je ramènerai les communistes à 10%, j’accrocherai une casserole à la droite et je gouvernerai au centre. » mai 1958
Mitterrand une histoire de Français Jean Lacouture
Laissons de côté la gauche plurielle de Lionel Jospin qui fut sabordée par l’icône de la gauche actuelle Christine Taubira et par l’inconsistance des Verts.
En fin 2016 où en sommes-nous ?
À l’éclatement de l’ambiguïté Mitterrandienne qui fait imploser la façade en trompe-l’œil du PS.
Le Mélanchon, vieux routier de Solférino, l’a bien compris, il ne veut pas s’associer au naufrage et surtout ne pas faire de compromis avec les socio-démocrates.
En effet, la Gauche avec un Grand G n’a jamais existé, sauf sur le papier de Programmes dit Commun, même si en 81 Mitterrand s’est fait élire sur son bric-à-brac des 110 propositions sans tenir compte du PC, et surtout cette gauche abstraite n’a jamais gouverné car elle dans le système actuel bien incapable d’atteindre le deuxième tour et, si elle y arrivait, son incapacité à rassembler la ferait perdre.
Bref, oui il y a des gauches inconciliables !
Ce vieux renard de Bazin le dit bien :
La politique et avec elle, le monde des médias, adorent ces mots valises, pleins de concepts flous, qui animent des débats d’autant plus animés qu’on les cite de travers ou de manière tronquée tout en les agitant comme des oriflammes censées délimiter le champ de la bataille. Hier, c’était « le monde de la finance » - devenu subitement «la finance » tout court - dont François Hollande avait fait son « ennemi » sans que l’on ait jamais su s’il s’agissait de l’abattre ou de le remettre à sa place, ce qui n’est quand même pas tout à fait la même chose
Aujourd’hui, avec l’entrée en campagne de Manuel Valls, changement de décor, changement de formule mais même procédé. C’est le caractère « irréconciliable » des « positions » défendues par les diverses fractions de la gauche qui constitue l’ordinaire du commentaire dominant, lequel réduit les propos tenus par l’ancien Premier ministre en janvier 2016, à une formule-choc – «il y a en France deux gauches irréconciliables » - quitte à oublier au passage qu’à ses yeux, l’ennemi de l’intérieur, si l’on ose dire, avait à l’époque le visage d’un seul homme: Jean-Luc Mélenchon, coupable d’avoir déclaré que Hollande suivait «en pis » les traces de Sarkozy. Rien de moins…
Ce sont là des simplifications dont il est aisé de comprendre la genèse dans un combat politique aussi binaire que sommaire. Quant aux ressorts de ces raccourcis hasardeux, ce sont ceux, comme d’habitude, d’une communication mal maîtrisée ou alors à courte vue. Mais dès lors que le débat prend l’ampleur que l’on voit, mieux vaut sans doute le décortiquer plus avant plutôt que de s’en tenir à la réalité formelle des propos qui sont censés le nourrir.
La primaire saura-t-elle arbitrer et hiérarchiser les ambitions rivales?
Qu’en France, la gauche soit multiple ou plurielle – au choix – et que ses divisions aient atteint aujourd’hui un niveau rarement égalé est une vérité d’évidence. Nul besoin pour s’en convaincre d’invoquer les mânes des grands ancêtres. Que son histoire soit rythmée par des controverses violentes et de réconciliations éphémères n’a pas besoin d’être davantage rappelé. Que son unité, fut-elle partielle ou bancale, soit la condition de son accession au pouvoir est enfin un constat d’une rare banalité.
Au fond, la gauche française est une famille traversée de projets rivaux qui n’ont jamais été réconciliés. Sinon, comment expliquer la pluralité de sa représentation partisane? Mais, elle a été pourtant capable de compromis qui lui ont permis d’éviter des conflits destructeurs. Comment comprendre autrement qu’elle ait su parfois trouver le chemin du gouvernement, via l’Elysée ou Matignon?
Aujourd’hui, la question n’est donc pas de savoir si une quelconque synthèse peut être faite entre les idées défendues par ceux qui entendent porter ses couleurs à la prochaine présidentielle. Entre Mélenchon et Valls, ou entre Macron et Montebourg, il y a de telles divergences de fond que personne n’imagine sérieusement que les uns et les autres puissent signer on ne sait quel programme commun. La seule question qui demeure donc est de savoir si le processus de la primaire peut arbitrer entre des ambitions rivales, non pas en effaçant ce qui les fondent mais en hiérarchisant ce qui les nourrit.
Là encore, force est de constater que le désaccord est total entre ceux qui acceptent de se soumettre à ce processus de sélection – Valls et Montebourg notamment – et ceux qui s’y refusent – Mélenchon et Macron, pour ne pas les nommer. Si l’on écoute d’ailleurs attentivement le porte-drapeau de la France insoumise, rien n’indique qu’il ait même l’intention d’appeler à voter pour le candidat de son camp le mieux placé au soir du premier tour de la présidentielle dans le cas, improbable il est vrai, où celui-ci se serait qualifié pour le duel final.
Deux gauches? Seulement deux?
En attendant, qui peut enfin jurer que les participants de la primaire accepteront son verdict en faisant campagne pour celui qui en sortira vainqueur? Si Hollande avait été désigné, Montebourg, on s’en souvient peut-être, avait déclaré qu’il irait durant quelques mois à la pêche à la ligne. Qu’en sera-t-il demain si Valls l’emporte? Vers qui iront les caciques du PS si le héraut du made in France décroche le pompon?
C’est en ce sens qu’on peut dire en effet que les gauches irréconciliées sont devenues irréconciliables. Faire pareil constat n’est pas le théoriser mais assumer une vérité dont on s’étonne surtout qu’elle puisse être contestée. Le reste qui est peut-être l’essentiel, vue la nature du combat politique, relève de la pure gesticulation verbale. Les formules qui l’accompagnent appartiennent au répertoire classique de la gauche quand elle s’envoie de la vaisselle à la tête. « L’union est un combat » ou « soyons unitaire pour deux », c’est selon et c’est surtout pareil.
Manuel Valls le décline à son tour. Candidature oblige. Ceux qui lui en font le reproche oublient qu’avant de vouloir rassembler, ils auraient mieux fait de ne pas dénonçant dans les rues ses prétendues turpitudes. Entre les courants de la droite - et fracturer, cinq ans durant, l’unité de la majorité, soit en frondant en son sein, soit en même entre celle-ci et le Front national -, il y a désormais moins de divergences de fond qu’entre les différentes familles de la gauche. L’étonnant, dans ce contexte, serait que ces dernières resserrent les rangs plutôt que de régler leurs comptes.
Face au risque de sa liquidation, lors de la présidentielle du printemps prochain puis à l’occasion des législatives qui lui succéderont dans la foulée, il est encore possible que ses porte-drapeaux sachent faire preuve d’un minimum de retenue dans l’art de la baston. Mais ce qu’il y a entre eux de détestation est désormais trop profond pour que ces réflexes de survie évitent le désastre qui s’annonce.
C’est ce qui donne un aspect surréaliste au débat sur la réconciliation des gauches dont tout indique le caractère propagandiste et donc insincère aux yeux des électeurs pourtant les mieux disposés à entendre les calembredaines de la politique ordinaire. Deux gauches « irréconciliables »? C’est tellement vrai qu’au lieu de se demander pourquoi il faudrait le taire, on ferait mieux de se poser cette simple question: pourquoi seulement deux?
J’en reste là tout en me posant la question : que vais-je faire dans les prochains mois ?