La réponse est non, parole de vieux con !
Je vais vous épargner d’égrener les souvenirs des grands anciens : Fallet, Carmet, Brassens and Co…
Regretter tout de même un chouïa les grosses fiestas dans les cafés enfumés avec petit tonneau et parigots. Nous refaisions le monde et on ne peut pas dire que ce soit une grande réussite.
Je pourrais vanner la GD qui, après l’avoir surexploité, bousillé, le vend aujourd’hui presqu’avec des pincettes.
Me lamenter de ne plus pouvoir charrier Borloo car il est retiré des autos ?
Pleurer la disparition des dégustations du sieur Dupont dans les anciens locaux de la rédaction du Point, à Montparnasse…
M’exhiber nu comme en 2012. Oui, oui, vous pouvez aller voir ICI
Acheter quelques arpents de vigne en Beaujolais pour me lancer dans le naturisme pour faire de la concurrence aux Perraud et à Lilian Bauchet avant de fomenter la Révolution chère à Nossiter.
Non, je vais me contenter de pondre une chronique de vieux con qui aimerait faire à nouveau la fête.
Résumons la situation :
Ivre de son succès international le Nouveau Bojolo s’est cassé durement la gueule et la fête populaire avec lui. Nous ne buvions pas que du bon mais c’était joyeux, bon enfant, sans façon.
Je ne dis pas que c’est complètement cuit, il y a encore quelques îlots de résistance dans certains bars à vins ou chez certains cavistes, et bien sûr au chemin des Vignes à Issy-les-Moulineaux chez le camarade résistant Yves Legrand, mais ailleurs ça sent la tribu, le cercle d’initiés, place aux dégustateurs qui, pour une fois, ne nous feront pas chier à nous demander, avec l’air supérieur : « tu reconnais le cépage ?» puisque le Bojolo c’est que du Gamay.
Y’a maintenant une forme de course à l’échalote : faut se taper un max de dégustations dans le tout Paris du wine qui compte, pour pouvoir briller en société. « T’as pas dégusté le sitôt bu sitôt pissé de Bérurier c’est du super glou… une tuerie… je te dis pas… t’es vraiment à la ramasse avec ton Bojolo Lisse moi les roustons des frères Couston… Et ne me dis pas que le gaz part de Yamatochi Yamamoto ramassé en tongs est à tomber, je le trouve surfait, trop glouton...»
Ça me gonfle un peu vu que, même bien fait, naturliche, le Bojolo Nouvo reste tout de même un vin fait vite fait bien fait sur le gaz pour désoiffer les gosiers pas pour faire une Master Class animé par Butane&Degaz ou consorts.
Faut se lâcher camarades !
Enlevez les cale-pieds !
Desserrez les freins !
Buvez !
Murgez-vous gentiment entre camarades car, par les temps qui courent, si maussades, si déprimants, ça ne peut que vous faire du bien au cœur et à l’âme.
Je ne vous demande même pas de chanter mais seulement de vous laisser-aller à faire la fête.
Ne me prenez pas pour un rabat-joie que je ne suis pas, je ne demande qu’à être contredit en ce mercredi.
Soyez sans crainte, j’irai sur le terrain, comme disent les politiques qui n’y mettent jamais les pieds, sauf le temps d’une élection dans des visites guidées, voir ce mercredi de Bojolo Nouvo est un jour de fête.