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14 octobre 2016 5 14 /10 /octobre /2016 06:00
Le diagramme des trois aimants (Three Magnets) de Howard, où il pose la question : « Où iront les gens ? » avec comme choix : « ville », « campagne » ou « ville-campagne »
Le diagramme des trois aimants (Three Magnets) de Howard, où il pose la question : « Où iront les gens ? » avec comme choix : « ville », « campagne » ou « ville-campagne »

Le diagramme des trois aimants (Three Magnets) de Howard, où il pose la question : « Où iront les gens ? » avec comme choix : « ville », « campagne » ou « ville-campagne »

Le mouvement Incredible Edible est un mouvement participatif citoyen libre,  indépendant, éthique, solidaire et apolitique au sens partisan du terme. Il est non marchand et sans but lucratif, et s’inscrit dans une démarche de gratuité.
Il est mondial et autonome. Il vise l’auto-suffisance alimentaire des territoires et la nourriture saine et partagée pour tous.

Il est ouvert à toutes celles et ceux, hommes – femmes – enfants, de tous peuples et de toutes nations, de tout âge et de toute condition, simples citoyens du monde, qui se reconnaissent dans l’unité de la vie et du genre humain, et aspirent à de nouveaux rapports entre les hommes et à un mode de vie totalement transparent, éthique, solidaire et co-responsable du tout.

Il rassemble celles et ceux qui, très concrètement, veulent « faire leur part » pour accéder, par le changement de regard sur eux-mêmes et sur le monde, à une nouvelle réalité heureuse, féconde et bienveillante : celle de l’abondance partagée, fruit de la terre et de la participation consciente, libre et souveraine de celles et ceux qui veulent en faire l’expérience, individuellement et collectivement.

***

La suite ICI

 

Dans son livre « Ville affamée » Carolyn Steel (cette chronique lui doit tout) écrit :

 

« Si tous les projets utopiques sont voués à l’échec et que tous les utopistes activistes se leurrent, pourquoi se donner la peine d’analyser l’utopie ?

 

Pour la simple raison que l’utopisme est le seul à se rapprocher un tant soit peu d’une histoire de la pensée transdisciplinaire sur le thème de l’habitat humain.

 

 

 

 

 

Les Lumières nous ont appris à penser en termes de disciplines, ce qui est également très utile, jusqu’à un certain point. Cependant, ces deux siècles de pensée disciplinée nous ont donné l’architecture, l’urbanisme, la sociologie, la politique, l’économie, l’anthropologie, la géographie, l’écologie et l’ingénierie  de la circulation, chacune de ses branches étant capable de fonctionner dans un vide virtuel. Mais ils ne nous ont pas donné le moyen de penser à l’habitat de façon holistique. Or, l’utopisme constitue au moins une tentative à cet égard. On pourrait dire qu’il nous a apporté l’ « urbanisme intégré » plusieurs siècles avant que les ingénieurs d’Arup n’inventent cette expression.

 

Prises séparément, les utopies activistes tendent à paraître extravagantes, fantaisistes ou déficientes. Mas envisagées ensemble, elles révèlent une remarquable cohérence.

 

Leurs buts sont souvent identiques : rapprocher l’homme de la nature, fusionner la ville et la campagne, partager le travail, renforcer le sentiment d’appartenance communautaire. On peut dire la même chose de ce qu’elles rejettent : les conurbations tentaculaires, la mondialisation, la concentration des richesses, l’asservissement

 

[…]

 

Le problème réside dans la nature mêle de l’utopie. Si elle est un « bon lieu », elle n’est aussi « aucun lieu » car le monde réel ne peut jamais être parfait.

 

[…]

 

En échouant aussi invariablement, l’utopisme nous enseigne un certain nombre de leçons essentielles. Il nous avertit des dangers que représentent la myopie, la mégalomanie, la monoculture. Il nous montre ce que l’urbanisme peut accomplir ou pas. Il prouve l’importance de l’échelle, de l’histoire, de l’air du temps. Il nous révèle que nous ne pouvons ni contrôler le monde, ni lui échapper. Et par-dessus tout, il nous rappelle nos propres limites. Nous aurons beau  essayer de changer le monde, nous en faisons toujours partie. Paradoxalement, sa plus grande leçon est de ne pas perdre de vue la réalité. »

 

Howard Ebezener, modeste et discret, n’avait pas le profil-type du visionnaire. Après être parti aux Etats-Unis à l’âge de 21 ans  « pour s’apercevoir, entre autres, qu’il n’était pas fait pour l’agriculture, il passa le reste de sa vie à Londres où il travailla comme sténographe parlementaire. »

 

« Son concept de cité-jardin consista en un amalgame d’à peu près toutes les idées utopiques existantes, de Platon à More en passant par Owen, Marx et Morris. Chose remarquable, Howard parvint à tirer de cet embrouillamini une proposition d’une telle cohérence et d’un tel attrait qu’elle gagna aussitôt le soutien de convertis dont la plupart des utopistes ne purent que rêver : des capitaines d’industries plein aux as. »

 

En 1902, Howard exposa à nouveau son concept dans Garden Cities of to-morrow : les Cités-jardins de demain.

 

Dans cet ouvrage il expose des projets détaillés de ce qu’il qualifiait d’ « aimant-ville » une cité-jardin associant les bienfaits de la vie urbaine à ceux de la vie rurale, tout en neutralisant les inconvénients des deux.

 

Son « aimant-ville » occuperait 2400 ha dont 200 seraient urbanisés et le reste cultivé.

 

Le point crucial c’est que « l’ensemble des terres seraient détenues par la communauté et administrées par fidéi-commis en son nom, toutes les rentes étant affectées à la gestion de la cité et au financement des travaux et édifices publics. Si bien qu’à mesure que la valeur de la terre augmenterait, la cité s’enrichirait, et non les propriétaires individuels. Du fait du lien étroit entre ville et campagne, le domaine agricole prospérerait, bénéficiant des débouchés pour ses produits ainsi que des déchets de la ville pour accroître la fertilité de son sol. »

 

Réaliste Howard précisa dès le départ que ses plans devaient être considérés comme « une simple suggestion dont on s’écartera probablement beaucoup. »

 

Il préconisa que son « groupe de villes » ou « ville-grappe », comprenne une agglomération centrale légèrement plus importante avec 58 000 habitants, afin de ne pas sacrifier les bienfaits de la vie urbaine.

 

« Nous obtiendrons un groupe de villes […] autour d’une unité centrale, de telle sorte que chaque habitant de l’ensemble, quoique en un sens vivant dans une petite ville, vivrait en réalité dans une grande er magnifique cité, profiterait de tous les avantages, et disposerait pourtant moyennant quelques minutes de promenade à pied ou à cheval, de tous les frais plaisirs de la pleine campagne, avec des champs clos de laies et de bois, et non pas seulement de parcs et de jardins bien peignés. »

 

Cité-jardin de Letchworth © Maud BACCARA

 

« La première tentative d’implantation d’une cité-jardin commença à Letchworth en 1903, selon les plans réalisés par Barry Parker et Raymond Unwin, architectes et urbanistes du mouvement Arts & Crafts (Arts & artisanats). Si Letchworth conféra une expression architecturale au concept d’Howard, la réforme agraire et l’ambition sociale sur lesquelles il reposait ne se concrétisèrent malheureusement pas. Malgré ses soutiens initiaux, cette cité-jardin manqua dès le début de financements, peinant à attirer aussi bien des investisseurs que des résidents. La direction exclut rapidement Howard du Conseil d’administration et ne procéda pas au transfert initialement prévu des fonds à la municipalité, tandis que les résidents au lieu d’établir des liens entre eux et de préparer des repas communs, restèrent en grande partie dans leur coin et allèrent travailler dans une usine de corsets située en dehors de la ville. Loin de  concrétiser la vision de Howard, Letchworth confirma simplement ce que More et Marx avaient toujours su. Quand il s’agit de créer une communauté, il n’y a pas de recette miracle ; pas de préparation instantanée « bonne ville » qui fonctionne par le simple fait d’y incorporer des habitants. »

 

LES CITÉS-JARDINS DE EBENEZER HOWARD : UNE ŒUVRE CONTRE LA VILLE 

 

Les cités-jardins histoire et actualité d’une utopie

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